Chapitre 25

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L'impression d'avoir enfin la vie parfaite.

Sacha était face à son reflet dans le miroir de la salle de bain.

Face à elle-même.

La vie avait vraiment fini par l'achever, comment ne pas vouloir en finir de toute façon. Elle était hideuse, des bleus recouvrés son corps d'écharné, des traces de brûlures de cigarettes trouvaient morbidement leurs places sur les quelques endroits que son beau-père avait laissés de libre après l'avoir cogné pour une raison encore plus stupide que l'ancienne.

Tabassé oui, parce qu'elle n'avait pas vidé le lave-vaisselle.

Sacha ricana.

C'était absurde et pourtant c'était devenu sa vie. Enfin, c'était redevenu sa vie.

Redevenue, l'adolescente en avait des frissons d'horreur.

L'adolescente n'avait plus envie de pleurer, elle se sentait vide, brisée. Elle avait été arrachée à Paul.

Réellement arraché alors qu'elle s'était agrippée de toutes ses forces à l'homme.

Ça n'avait pas suffi.

Ça ne suffit jamais.

Elle avait hurlé, frappé pour qu'on la laisse rester à la réserve mais encore une fois tout le monde l'avait abandonné.

Il n'avait rien fait pour la retenir.

Rien.

Putain sa vie était vraiment de la merde ! Elle s'était fourvoyée, personne ne voulait d'elle. Même Paul l'avait laissé à son sort, il était un loup putain il aurait pu l'aider !

"- Putain j'en ai marre. Souffla Sacha à bout de forces en passant une main sur son visage dans l'espoir de se redonner contenance.

Sa mère et son beau-père étaient partis au restaurant sans elle et sans aucune nourriture à disposition. Mais pourquoi ils ont voulu la reprendre pour la faire souffrir ainsi !

Putain !

Sacha frappa de son poing sur le lavabo ou quelques morceaux de céramique avaient éclaté, une grimace de douleurs déforma son visage, elle n'avait jamais réellement pu encaisser la douleur. C'est ce que son beau-père lui avait dit car elle ne pouvait s'empêcher de hurler alors qu'il l'a frappé avec la boucle de sa ceinture. L'adolescente se souvenait encore de la brûlure lancinante de la matière sur sa peau. Horrible.

- J'aimerais mourir."

Un murmure.

Sa voix était devenue aussi basse que possible pour ne plus jamais déranger personne.

Parce que la réalité était bien la, elle dérangeait par sa simple présence.

Personne ne voulait d'elle.

Personne n'a jamais voulu d'elle de toute manière.

Un ricanement sorti de la bouche de Sacha sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, ricanement qui se transforma vite en rire hystérique. Elle était minable, elle n'avait même pas réussi à en finir de peur de faire du mal à Paul. Car même s'il l'avait laissé tomber elle ne voulait pas qu'il meure par sa faute, comme ça au moins personne ne pourra lui reprocher.

Sacha - Le cœur qui saigneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant