Chapitre 27

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Annihilition

Des somnifers.

C'est ce dont Sacha avait besoin en cette soirée. 

Elle était seule.

Si seule.

Encore une fois.

Elle l'avait toujours été de toute façon.

Sa mère et son beau-père étaient au restaurant pour fêter l'anniversaire d'un de leurs amis. Elle devrait dormir, ça lui épargnera sûrement d'être tiré du lit pour que son beau-père l'engueule pour une raison toujours plus absurde.

Il en trouvait toujours une.

De raison.

Sa mère n'y trouvait jamais rien à redire, car à vrais dires quand ce n'est pas lui qui la tirait du lit pour lui cracher son venin dessus c'est elle qui le faisait.

Sacha aimait bien se dire qu'ils avaient un problème psychologique.

On ne pouvait pas faire autant de mal à une personne sans en avoir un pas vrai ?

Pas vrais ?

Il fallait qu'elle dorme, elle était épuisée et pourtant elle n'arrivait pas à garder les yeux fermés rien que 10 secondes, l'adolescente avait ce besoin permanent de vérifier son environnement, comme si quelque chose allait lui tomber dessus alors qu'elle ne fermait les yeux que pendant 10 pauvres secondes.

C'était absurde.

En fait pas tant que ça quand on vous réveillait très souvent alors que vous étiez profondément endormie.

Sacha avait lu une fois que c'était une très vieille torture que de ne pas laisser les victimes dormirs sereinement, ça développait la paranoïa.

Elle était paranoïaque ?

Peut-être.

Sûrement.

Sacha tourna sa tête vers le radio-réveil qui devait être aussi vieux qu'elle et qui était d'une couleur indistinguable à cause du vieillissement que le temps lui avait infligé, des relents de violet étaient tout de fois légèrement perceptible mais impossible de déterminer si le radio-réveil avait été totalement violet ou coupé avec d'autres couleurs.

On s'en fout finalement.

22H12.

Il était encore bien trop tôt en plus pour craindre un retour de sa génitrice. Ils ne rentraient que vers 3H du matin la plupart du temps, poursuivant très souvent la soirée au bar ou chez des amis à eux.

Sacha se leva tout en grimaçant, les courbatures après avoir reçu des coups étaient le pire pour elle, autant pendant la crise elle ne bougeait pas se laissant faire sans un mot, mais après bon Dieu ses muscles la faisaient tant souffrir.

Les marches faites d'un carrelage immaculé étaient froides, le chauffage avait été coupé, elle n'en avait pas besoin à en croire les dires de sa mère et de son beau-père.

Même à un chien on lui laissait le chauffage pendant l'absence de ses maîtres.

Elle ne valait rien.

En tout cas elle n'avait pas de valeur pour eux.

La cuisine n'était pas très grande mais fonctionnelle, Sacha la connaissait par cœur, à vrais dires c'était elle qui cuisinait, elle y était obligée et devait attendre qu'ils aient fini pour manger les restes, s'il y en avait.

Sacha n'alluma pas la lumière, elle savait ou aller et quoi chercher. Les somnifères de sa mère étaient dans le deuxième tiroir à gauche de l'évier. Le lampadaire qui éclairait présentement la ruelle lui apportait un léger halo de lumière qui lui permettait de distinguer son environnement sans avoir besoin de tâtonner.

Sacha - Le cœur qui saigneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant