" Lorsque l'on perd un proche, on passe par plusieurs sentiments : le déni, le refus, la peur, la culpabilité, la dépression et... l'acceptation. „
~ Lucas ; Les Frères Scott——————————————————
Je mets fin au baiser après quelques secondes et regarde Katsuki qui ouvre lentement les yeux avant de poser sa main sur ma joue pour essuyer la larme. Tout mon corps tremble suite à ce contact et je serre la veste du blond dans mes poings en cachant mon visage dans son cou, il me laisse faire, sans bouger.
- C'est pas obligé de compter... murmurai-je.
Il ne répond pas, probablement perdu dans ses pensées.
Soudain, mon téléphone se met à vibrer dans ma poche et je m'écarte du hérisson albinos pour pouvoir décrocher. C'est ma mère qui m'appelle, je me dépêche de répondre, inquiet car elle m'appelle rarement.
- Allô, maman ?
- Mon chéri, je... je suis tellement désolée... fait-elle en essayant d'étouffer des pleurs.
- Il se passe quoi ? dis-je, inquiet quant à la suite de ses paroles.
- C'est mamie... Elle.. Elle s'est écroulée en peignant cette après-midi, on.. on ne sait pas si elle va s'en sortir...
Mon sang se glace dans mes veines et j'ai l'impression d'étouffer jusqu'à ce que Katsuki passe ses bras autour de moi pour m'aider à me calmer. Il me serre contre lui pour que j'essaye de me reconcentrer sur les paroles de ma mère.
- Vous.. Vous êtes à l'hôpital avec mamie..?
- Aux soins intensifs. Tu veux que je vienne te chercher ?
- Je.. Je veux bien... Je suis à l'arrêt de bus près du lycée.
- J'arrive, mon chéri. Je serai là dans une dizaine de minutes. Ne bouge pas, d'accord ?
- D'accord...
Elle raccroche rapidement et moi, je range mon téléphone dans ma poche, toujours aussi sonné par la nouvelle qui vient de me tomber dessus. J'ai l'impression d'être revenu à l'annonce de la mort de grand-père, Aoi Kirishima, mort d'une crise cardiaque. C'est là que je me rends compte que ma mère va peut-être devenir orpheline à trente-neuf ans. Mon père, lui, était devenu orphelin à quinze ans car ses parents sont morts dans un accident de voiture.
- Je suis là, Eijiro... me dit doucement Katsuki en posant sa tête sur mon épaule. Je serai toujours là.
Je ferme les yeux, sans répondre, n'ayant pas la force de discuter avec lui et du baiser qu'on vient de se faire, et de la possible mort de ma grand-mère. Il respecte mon silence et se contente de me serrer contre lui, lisant en moi comme dans un livre ouvert, ou presque.
Un klaxon se fait entendre, je rouvre les yeux et m'écarte doucement de Katsuki, échangeant un rapide et dernier regard avec lui, avant d'aller dans la voiture de ma mère. Cette dernière a les joues et les yeux rouges à cause des pleurs qui ont dû secouer ses frêles épaules.
On s'échange un regard, ses mains quittent le volant pour venir m'enlacer, m'obligeant à poser ma tête sur sa poitrine. Je m'accroche à elle avec force sans lui faire mal et ma mère me fait un bisou sur le front.
- Ton père est resté auprès de mamie, on va le rejoindre, d'accord ?
- Oui...
Ma voix est un murmure, à peine un souffle, et est comparable à un courant d'air.
Ma mère repose ses mains sur le volant et démarre la voiture pour qu'on aille à l'hôpital rejoindre notre famille. Dans le rétroviseur, j'aperçois le bus arriver à l'arrêt et Katsuki monter dedans, la capuche de son sweat rabattu sur la tête et avec probablement ses écouteurs dans les oreilles avec du rock à fond.
La voiture roule longtemps. Dehors, quelques néons d'enseignes de magasins ou de restaurants percent les ténèbres de la pénombre du soir. Je colle mon front à la vite, perdu dans mes pensées qui tournent dans ma tête sans que je puisse deviner de quoi elles retournent.
Un souvenir me colle à la peau - enfin, je devrais dire aux lèvres -, et il s'agit du baiser que j'ai offert à Katsuki. L'a-t-il apprécié ? Ou, au contraire, l'a-t-il détesté ? Et moi, dans tout ça ?
Moi, je l'ai aimé. Je l'ai adoré même ! Ses lèvres étaient brûlantes, douces. Il était doux. Et le câlin qu'il m'a fait un peu plus tôt renforce cette impression que notre hérisson albinos tsundere est capable de faire preuve de la plus grande des douceurs, de la plus grande des tendresses.
La voiture se gare et j'en sors avec ma mère qui passe un bras autour de mes épaules, je passe un bras autour de sa taille pour l'aider à tenir le coup.
Doucement, lentement, elle me guide dans les couloirs de l'hôpital pour qu'on rejoigne ma grand-mère, qui est inconsciente, et mon père resté à ses côtés pendant l'absence de ma mère. Les couloirs sont blancs et font mal aux yeux, l'odeur de désinfectant - et de mort ? - me donne envie de vomir mon repas de midi, d'ailleurs ma mère doit le sentir vu qu'elle me serre un peu plus contre elle en jouant avec les cheveux de ma nuque.
Au détour d'un couloir, nous parvenons enfin à la section des soins intensifs. Là-bas, une infirmière - une certaine Manami Okuda - nous guide jusqu'à la chambre de grand-mère Eirin qui a eu, pendant un instant, une reprise de conscience avant de retourner dans cette sorte de sommeil sans rêves agréables.
Enfin, nous sommes devant la porte de la chambre de grand-mère. L'infirmière Okuda s'incline devant nous avant de repartir dans le dédale de couloirs de l'hôpital car elle a probablement d'autres personnes qui attendent de recevoir son aide.
Ma mère pose sa main sur la poignée de la porte de la chambre d'hôpital et, après quelques secondes d'incertitude, ouvre la porte, me lâchant pour que je puisse me précipiter au seuil de mamie. Mon père a à peine le temps de serrer mon épaule en se levant que j'ai déjà pris sa place pendant qu'il part discuter avec maman dans un coin de la salle.
J'attrape la main de ma grand-mère pour la serrer dans la mienne, priant silencieusement pour qu'elle se réveille. Sauf que j'entends mon père dire que mamie Eirin ne passera sans doute pas la nuit, rapportant ainsi les paroles du Dr Takebayashi.
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Un amour arc-en-ciel || KiriBaku
Fanfiction« L'amour, c'est horrible, beau, mystérieux... et audacieux. » _____________________________ Eijiro est gay, personne ne le sait. Ni ses amis, ni sa famille... et encore moins celui qui fait battre son coeur à la vitesse d'un TGV. Katsuki n'a pas co...