Un amour arc-en-ciel || KiriBaku

Chapitre 22 - Soirée arrosée chez Denki

" Le temps passe, les souvenirs s'estompent, les sentiments changent, les gens nous quittent, mais le cœur n'oublie jamais. „
~ Anonyme

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- Mina, Okami, je veux pas y aller... fais-je en me cachant sous ma couette pendant que mes deux meilleures amies me fusillent du regard, poings sur les hanches.

- Tu viens ! Et c'est non-négociable ! s'écrie Pinky pendant que l'autre arrache ma couette pour l'envoyer valdinguer à l'autre bout de ma chambre.

Je me redresse lentement en grognant, bougon, tandis que ma Tachibana adorée fouille mon armoire pour trouver des vêtements plus ou moins potables pour la soirée qu'organise Denki sans aucune raison valable - à mes yeux en tout cas. Délicatement, mon amie dépose sur mon lit, juste en face de moi, deux tenues différentes : la première est composée d'un jean noir troué aux genoux, d'un t-shirt blanc et d'un sweat à capuche rouge ; la deuxième est composée d'un large pantalon cargo noir, d'un t-shirt blanc et d'une veste en jean noir sans manche.

- Choisis, me dit-elle ensuite.

Alors sans conviction et sans envie, je pointe mon doigt vers la première et Mina range la seconde dans l'armoire tandis que ma noiraude/bleutée me houspille pour que je m'active car l'heure tourne. Ce que je fais. Devant elles. Par respect, elles se retournent, mais c'est pas bien grave si elles m'avaient vu en caleçon, ça n'aurait pas été la première fois - ni la dernière.

- C'est bon.

Elles se retournent en souriant, me faisant face. Ma rose sort un pot de gel de son sac et me fait asseoir sur mon lit pour redonner vie à mes cheveux qui tombaient comme des rideaux pour me cacher aux regards des autres. Elle est si près qu'elle me met presque ses seins contre mon visage, mais on s'en fout, j'ai déjà dormi sur ses seins, sur ceux d'Okami qui observe la scène, sur leur ventre. C'est donc ça qu'on appelle être complice ? On ne sait jamais vu autrement que des frère et sœurs, on n'a jamais voulu s'embrasser. Leur présence est essentielle à ma vie.

- Merci, les filles... murmurai-je.

Elles ne disent rien. Pourquoi parler ? On n'en a jamais eu besoin. Puis Mina termine mon relooking, Okami examine son travail avant de me prendre par la main pour qu'on sorte de cette chambre qui pue la tristesse.

C'est ainsi qu'on sort de chez moi pour marcher dans les rues jusqu'à chez Denki : main dans la main, les deux filles m'entourent, serrent mes mains dans les leurs. Et puis dans la pénombre du soir de cette soirée du mois de mars, elles me racontent des "Je t'aime" pour que j'y crois encore un peu à ce sentiment con.

On arrive chez Denki, Kyoka nous ouvre lorsque nous sonnons et nous fourre des gobelets jaunes remplis d'un mojito - beaucoup à l'alcool, peu à la menthe -, puis moi, je me demande ce que je fous chez un mec qui m'a traité de chouchou, de lèche-botte, avec Izuku. Puis je me demande pourquoi je suis venu alors que je sais qu'il y aura Katsuki. J'avale le contenu de mon verre et pars danser, seul.

Mes pas m'entrainent jusque sur la terrasse où se trouve le cœur de la fête. Tout le monde est bourré. On me passe d'autres verres et je bois, bois, bois. Et je me bourre, bourre, bourre la gueule au mojito mal dosé. La lumière clignote, je ris et je souris, je m'éclate.

Je pleure. Je ris. Je pleure. Je ris. Parce que je vois Katsuki au milieu d'un groupe de nanas bien foutues.

Tiens, ça me fait bizarre de dire "nanas", j'ai jamais appelé mes amies "nanas". Peut-être parce qu'elles se sont jamais habillées comme des prostituées.

Je comprends rien à mes pensées qui clignotent avec les lumières rouges, bleues et jaunes. Ça fait des arc-en-ciel sur les peaux des gens qui dansent et se collent dans le noir.

J'aperçois Momo et Okami s'embrasser au bord de la piscine, les pieds dans l'eau. Mina a filé à l'étage avec Toru. Et certains ont l'air drogués à la fatigue, à l'alcool, à la drogue. Aux paillettes. Comme Aoyama qui nous parle parfois de sa poudre de perlimpinpin.

- Eijiro, ça va ? me questionne Tsuyu en passant près de moi et me serrant légèrement le bras pour que je me concentre sur elle.

- Nickel ! Tu crois que je peux sauter dans la piscine ? dis-je en souriant malgré mes larmes.

- Euh... Ouais, Tokoyami y est avec Koda et Shoto. D'autres sont au bord de la piscine, comme Ibara, Hitoshi, etc. T'es sûr que ça va ? Tu pues l'alcool !

- Mais oui !

Je lui fais un bisou sur le front et je m'enfonce dans la foule, me rapprochant de ce carré d'or bleu et lumineux, riant en marchant comme un funambule, bras écartés comme si je marchais sur une bordure comme quand j'étais petit.

Mes pas me rapprochent un peu plus de la piscine et je finis par trébucher pour sombrer dans ce liquide qui pue le chlore. Mes yeux me piquent et j'éclate de rire car mes sens sont chamboulés par cette inversion due à ma chute. Et puis le silence me remplit les oreilles tandis que des formes bougent autour de moi.

- Blblbl... murmurai-je en me laissant porter, me laissant couler jusqu'au fond en carreaux de teintes bleues.

Est-ce que je me noie ? Au fond, ça serait pas plus mal. Et je fais le con, j'inspire sous l'eau, l'alcool remonte me brûler la gorge.

- Eijiro ! crie quelqu'un au-dessus de moi, mais la voix est étouffée par la masse d'eau.

Je ferme les yeux tandis que mon dos touche le fond, mes cheveux volent autour de moi. Elle est fait combien de mètres de profondeur cette piscine d'abord ? Je rouvre mes yeux pour le savoir.

Soudain, une ombre masculine s'approche de moi et passe ce qui doit être ses mains dans mon dos et sous mes cuisses pour me ramener à la surface. Je tente de la dégager alors l'ombre passe ses mains sous mes aisselles pour me remonter à la surface.

Une fois hors de l'eau, même si mes yeux me brûlent - comme mes poumons -, je tente de regarder mon sauveur à qui je n'ai rien demandé. C'est Katsuki.

Je perds connaissance tandis qu'Okami prend sa place et me fait le bouche à bouche pendant que Mina appelle les secours.

Je vous aime... Tous les trois...