Chapitre 14 - L'enterrement de Mamie Eirin Kirishima

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" Il aimait la mort, elle aimait la vie. Il vivait pour elle, elle est morte pour lui. „
~ William Shakespeare ; Roméo et Juliette

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La pluie.

Elle crépite et tombe en trombe sur les parapluies et le cercueil où se trouve ma grand-mère. Derrière, il y a le trou, vide et froid, dans la terre qui est prêt à recevoir le cercueil. Cette vue me serre le cœur et je détourne le regard en serrant les poings.

Une petite main attrape l'une des miennes et la serre doucement, m'obligeant à relever la tête pour croiser le regard bleu électrique d'Okami qui me fait un petit sourire courageux avant de poser sa tête sur mon épaule. Mina m'attrape l'autre main en posant sa tête sur mon épaule gauche. A côté de nous, se tient Katsuki qui ne sait pas trop quoi faire pour me consoler on dirait, alors il se contente de me jeter quelques regards avant de rediriger ses yeux rouges sur la future tombe.

En bruit de fond, légèrement couverts par la pluie, j'entends les pleurs de ma mère qui se trouve dans les bras de mon père. Ai-je de la peine pour ma génitrice ? Totalement. Et je ne sais pas comment l'aider...

Un soupir m'échappe tandis que le prêtre évoque les qualités de ma grand-mère en jetant, sans aucune discrétion, plusieurs regards vers sa montre, comme s'il semblait pressé d'en avoir terminé.

Et puis, après encore plusieurs dizaines de minutes interminables, le cercueil est mis en terre. Lentement, très lentement, avec mes amis, je m'avance pour jeter des roses blanches sur le cercueil de ma grand-mère avant qu'il ne soit caché sous la terre.

- Adieu... Grand-mère...

Suite à mes paroles, l'orage éclate et je me retrouve trempé de la tête aux pieds à cause des trombes d'eau qui nous tombe dessus. Tout le monde s'éloigne, ne restent que mes amis, ma famille, le notaire de Mamie, et moi. Le notaire, Mr Inkusukai, nous guide lentement à travers le cimetière, puis il murmure quelque chose à mes parents, comme pour convenir d'un rendez-vous pour l'héritage laissé par Eirin Kirishima.

- Je..., commence Mina, je dois y aller, mes parents m'attendent. Désolée, Eijiro, j'aurais préféré rester, mais...

- Non, vas-y, Mina, lui dis-je avec un petit sourire pour la rassurer. Ce n'est rien.

Elle hésite encore un peu, son regard doré fouillant dans mes yeux rouges à la recherche de je ne sais quoi, puis Pinky me prend une dernière fois dans ses bras, se foutant d'être trempée, avant de s'en aller en nous faisant un signe de la main.

Je sursaute, tout comme Katsuki, lorsque le portable d'Okami se met à sonner. Cette dernière fouille son sac à la recherche de son téléphone qui diffuse Wonderful, une chanson de Yoann Casanova. Notre amie rougit en voyant qui l'appelle et me regarde avec un air mi-gêné, mi-paniqué, ne sachant pas quoi faire. Je lâche un petit rire face à sa mine adorable tandis qu'elle me montre son écran : Momo, évidemment.

- Allez, réponds, Oka ! Momo va pas te manger par écrans interposés, quand même !

- Mais... mais... bafouille-t-elle, rouge comme une petite tomate trop mûre. Et si je lâchais une bêtise en lui parlant ? Et si je-

- Bon, réponds, la sonnerie commence à m'énerver ! crie Katsuki en croisant les bras.

- Ah oui, pardon !

Okami finit par enfin décrocher et je vois le blond lâcher un soupir avant que je ne me mette à regarder mon amie : son visage s'illumine grâce au grand sourire qui étire ses lèvres tandis que de petites rougeurs apparaissent sur ses joues. Je crois même entendre d'ici son cœur battre à la vitesse d'un TGV !

Finalement, elle raccroche et vient nous faire un câlin avant de saluer mes parents d'un hochement de tête, puis elle file comme une enfant, c'est-à-dire en se retenant de sautiller. En la voyant s'éloigner, je ressens un pic de jalousie : en à peine quelques semaines, elle a réussi à sortir avec Momo - qui prend bien soin d'elle d'ailleurs, en la rassurant constamment notamment -, alors que moi je galère depuis un an à sortir avec Katsuki.

D'ailleurs, en parlant du loup - ou du hérisson le concernant -, il me regarde depuis quelques secondes avant de finalement passer un bras autour de mes épaules pour qu'on marche jusqu'à chez lui. J'ai juste le temps de prévenir mes parents qu'on se revoit à la maison : ma mère me sourit à travers ses larmes encore légèrement présentes ; mon père me fait un signe de la main en souriant ; ils sont probablement soulagés de savoir que je ne serai pas seul pour le reste de la journée.

- Tes parents sont au courant pour ma grand-mère ? demandai-je à mon ami.

- Ouais, répond-t-il, je leurs ai d'ailleurs demandé de ne pas trop te questionner sur ton lien avec ta grand-mère. Bref, j'ai demandé à ce qu'ils te laissent tranquille, aujourd'hui !

Il détourne le regard en rougissant, se grattant la joue avec le bout de son index, gêné, ce qui me fait lâcher un petit rire qui lui arrache un sourire. Pris d'une pulsion, je lui fait un bisou sur la joue et il rougit davantage avant de me regarder.

- Quoi ?

- Rien !

Je ne cherche pas à savoir, allez savoir ce qui se passe dans sa tête de pétard mouillé.

A quelques mètres, j'aperçois la maison de mon ami : une bâtisse en pierres de différentes couleurs et de différentes tailles avec du lierre qui grimpe le long des murs ; des volets rouges encadrent la plupart des grandes fenêtres - les plus petites ont simplement des rideaux pour se protéger des regards indiscrets -; et le toit est rouge avec une cheminée.

Nous traversons l'allée de graviers afin d'arriver à l'escalier qui mène au perron. A peine posons-nous le pied sur la dernière marche que la porte en bois s'ouvre sur la mère de Katsuki, Mitsuki, qui ébouriffe les cheveux de son fils pour l'agacer. Celui-ci bougonne et repousse - presque - gentiment la main de sa mère qui s'efface pour nous laisser entrer dans le hall. Nous enlevons nos chaussures, puis je file à l'étage pour aller dans la chambre de l'hérisson blond pendant qu'il part chercher de quoi bouffer et de quoi boire.

Un amour arc-en-ciel || KiriBakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant