Un amour arc-en-ciel || KiriBaku

Chapitre 7 - Coming out (im)prévu

" Être gay [LGBTQIA+] n'est pas une invention occidentale. C'est une réalité humaine. „
~ Hillary Clinton

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Mon réveil sonne et, dans mon demi-sommeil, j'essaye maladroitement de l'éteindre pour ne pas embêter ma mère qui dort encore. Elle a veillé longtemps en revenant de son boulot, au contraire de mon père, et c'est elle qui a reçu l'appel du directeur Nezu. Ma mère est donc venue me voir, mais je n'ai pas réussi à lui dire ce qu'il s'était passé pour que je décide de sécher les cours, alors j'ai préféré mentir en disant que je ne me sentais pas très bien et que je voulais rentrer à la maison car je savais très bien que l'infirmière de l'école n'aurait pas voulu me faire une autorisation de sortie.

Ma mère a paru être convaincue par ce que je disais, même si une petite lueur de doute persistait dans son regard vert.

En grognant, je roule sur le dos et passe mes mains sur mon visage, n'ayant pas vraiment le courage d'aller en cours aujourd'hui, ni l'envie d'ailleurs. Djinn miaule à côté de mon oreille, réclamant sa nourriture du matin. Je souris et je lui caresse doucement la tête avant de sortir de mon lit, puis de ma chambre afin de descendre les escaliers et me rendre dans la cuisine, là où se trouve les croquettes de notre félin.

- J'aimerais bien avoir une vie aussi simple que la tienne, Djinn... dis-je dans un soupir.

Il agite ses oreilles et sa queue, continuant de manger avec indifférence, tandis que je me fais mon propre petit-déjeuner : des œufs au plat avec des toasts et du lard. Pendant que je surveille mes œufs dans la poêle, j'attrape mon téléphone pour trainer un peu sur les réseaux.

Je remarque alors que j'ai reçu des messages de plusieurs camarades de classe : Mina, Hitoshi, Shoto, Momo, Kyoka et Ochaco. Mais pas de Katsuki. Mon cœur se serre un peu face à cette absence de message, mais bon, je le comprends un peu... Tranquillement, toujours en surveillant la cuisson des œufs, je lis les messages de mes camarades sans y répondre, n'ayant ni la force ni l'envie d'y répondre.

Djinn saute sur le plan de travail, puis se lèche le poitrail pendant que je termine de cuire mon petit-déjeuner que je mets ensuite dans une assiette avant d'aller m'installer au bar de la cuisine. Pendant que je mange, mon chat vient frotter sa tête à ma joue et je lui grattouille doucement le menton, le faisant ronronner.

- Aucune envie d'aller en cours... Je préfèrerais rester avec toi, mon petit Djinn adoré...

Il me répond par un miaulement, ce qui me fait sourire, et je termine mon repas avant de poser mon assiette dans l'évier, puis de remonter dans ma chambre pour m'habiller.

Face à mon armoire, je réfléchis à ce que je vais mettre aujourd'hui et finis par attraper quelques vêtements : un jean bleu clair et troué aux genoux depuis que je me suis cassé la gueule dans le parc en faisant du skate ; un sweat à capuche noir avec une poche ventrale ; un t-shirt blanc ; un bandeau noir pour mettre dans mes cheveux ; et une veste légère rouge pour ce début d'automne. Une fois habillé, j'enfile mes baskets rouges et noue les lacets avant d'attraper mon sac pour y mettre mes cahiers de cours, mon téléphone est dans l'une des poches de ma veste, donc je peux y aller.

Djinn entre dans ma chambre et se frotte à mes jambes pour me donner du courage, je lui caresse la tête avant de redescendre en bas et de sortir après avoir laissé un mot à l'intention de ma mère.

Sur le chemin, je mets mon casque sur mes oreilles et monte le volume pour n'entendre rien ni personne, puis je clique sur ma playlist spéciale "Bad Mood", me sentant un peu mieux tout à coup. Ce genre de musiques me prouve que je ne suis pas tout seul, c'est rassurant pour mon cœur.

J'arrive à l'entrée principale du lycée, lâche un soupir et entre dans le bâtiment, ne faisant pas attention aux regards de Mina et des autres qui m'attendaient sur les marches de l'entrée. Dans les couloirs, je croise Katsuki qui détourne le regard, j'essaye de ne pas y faire attention et continue ma vie avec la musique dans les oreilles.

Lentement, je me dirige en salle d'étude puisque je n'ai pas cours les deux premières heures de cours... comme une partie de mes camarades. Et merde.

Je me retiens malgré tout de faire demi-tour, serre la anse de mon sac à dos, et pars m'asseoir à une place près de la fenêtre pour être baigné par le soleil qui fait s'enflammer mes cheveux rouges.

Une fois à ma place, je sors mon cahier de maths afin de réviser pour l'interro que j'ai en fin de journée. Sauf que ma session d'étude est avortée avant même d'avoir commencée par la bande qui vient s'installer près de moi.

- Dégagez. J'ai pas le temps, ni l'envie en fait, de vous voir et de vous parler.

- Eijiro... commence Mina que je fusille du regard jusqu'à ce qu'elle baisse la tête.

- Ta gueule, Pinky.

- Lui parle pas comme ça ! me dit Izuku.

- Oh, la ferme, Izuku ! De toute façon, pour toi, je suis qu'un hypocrite, alors tu la fermes.

Shoto pose sa main sur mon épaule, je le laisse faire. Gentiment, il me fait signe pour qu'on aille parler dans le couloir, je le suis en silence.

Une fois hors de la salle d'étude, il me fait un petit sourire désolé, je hausse les épaules.

- Eijiro, tu sais bien que Mina l'a pas fait exprès, fait-il en douceur.

- Je sais... réponds-je. N'empêche, je lui en veux d'avoir insisté autant alors que je voulais pas parler de ce que je ressens.

- C'est compréhensible.

Un silence s'installe, mais mon ami bicolore le rompt bien vite en me disant qu'il va appeler Kyoka afin que je puisse faire mon coming out de façon plus posée, sans devoir lutter contre leurs regards.

Ce que je fais, loin des oreilles indiscrètes.

Une fois que j'ai terminé de parler, je raccroche, rends son téléphone à Shoto qui me sourit et je reviens dans la salle pour prendre mes affaires et repartir.

Je disparais aux toilettes, m'enferme dans une cabine et m'assieds sur une toilette que j'ai refermée. Puis je pleure en silence, mon front contre mes poings, soulagé d'avoir enfin fait mon coming out à mes amis.

Mais putain, pourquoi j'ai toujours aussi mal au cœur alors ?!