Chapitre 13 - Et si je te disais que Baby Shark aime Hérisson albinos ?

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" Le malheur peut être un pont vers le bonheur. „
~ Proverbe japonais

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Le temps passe lentement tandis que je m'éveille doucement en me frottant les yeux comme lorsque j'étais petit.

Devant moi, je vois le visage paisible de Katsuki qui a dû s'endormir un peu après moi, je souris doucement, le trouvant diaboliquement adorable lorsqu'il dort. Il parait insignifiant, presque fragile.

Mais soudain, quelque chose de contrariant apparait pour perturber le visage de mon bel endormi : il s'agite, tremble, ses mains attrapent mes draps. Un cauchemar le traverse-t-il en ce moment ? Je m'approche de lui et le prends dans mes bras, cherchant ses mains dans le noir pour entremêler nos doigts afin de le rassurer, de le ramener au réel.

- Eh... Katsuki, réveille-toi...

- Ah ! crie-t-il en ouvrant enfin les yeux, paniqué.

Son regard affolé, semblable à celui d'une bête sauvage traquée par des chasseurs ou des braconniers, plonge dans le mien que j'essaye de rendre doux et tranquille pour le tranquilliser. Sa respiration est courte, sifflante, presque erratique, signe que l'adrénaline coule encore dans ses veines.

- Eijiro...

- Je suis là, Katsu... réponds-je avant de lui faire un bisou sur le front. Je suis là, tout va bien...

- Cauchemar...

- Je m'en doute.

Il serre mes mains dans les siennes, manquant de planter ses ongles dans ma peau, et, pour la première fois, je le vois pleurer. Ses épaules tremblent sous les pleurs silencieux qui font couler des larmes le long de ses joues, de sa mâchoire. Je le laisse se blottir contre moi tandis qu'il s'allonge à moitié sur mon torse, son visage contre mon t-shirt.

- Tu veux raconter ?

- Pas tout de suite...

- D'accord, fais-je en hochant la tête. Je vais te laisser te calmer avec Djinn pendant que je vais te chercher un verre d'eau en bas, dans la cuisine.

Mon chat remue mollement les oreilles en entendant son nom, puis il se lève avec toute sa grâce de félin pour aller frotter sa tête au menton de Katsuki pendant que je me lève et sors de mon lit. Le blond se réfugie dans le pelage de notre tigre apprivoisé tandis que je sors silencieusement de la chambre, non sans jeter un dernier regard à mon ami qui semble extrêmement perturbé par la terreur qui fait encore trembler ses membres.

Lentement, je descends les escaliers, le bois des marches est frais sous la plante de mes pieds et me fait donc remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale. Sans allumer la lumière, me guidant simplement grâce aux rayons pâles de la lune, je m'approche de l'armoire qui contient nos verres avant de me diriger vers l'évier de la cuisine pour remplir le verre. Le bruit de l'eau me détend et me ramène doucement au réel en me faisant comprendre que je ne suis pas le seul à avoir mes propres démons. Tout à coup, je me sens égoïste d'imposer mon chagrin à mon entourage...

Putain !

Le verre d'eau une fois rempli, je remonte l'escalier pour retourner dans ma chambre.

Je m'arrête un instant sur le seuil de la pièce pour observer l'état dans lequel se trouve Katsuki : il est assis sur le rebord de ma fenêtre, une jambe pendant dans le vide, et caresse Djinn couché et roulé en boule sur ses genoux. Cette vision me fait doucement sourire.

Après une petite période d'hésitation, je toussote pour signaler ma présence avant de m'approcher du blond qui tourne la tête vers moi en tendant une main pour prendre le verre d'eau que je lui tends.

- Ça va mieux ? le questionnai-je lorsqu'il a bu le verre d'une traite avant de le poser entre nous, sur l'appui de fenêtre.

- Un peu... Je suis désolé que tu ais dû assister à l'une de mes crises à cause d'un cauchemar...

- C'est pas grave. Je veux juste que tu ailles bien, c'est la chose la plus importante pour moi.

- Hm... fait-il en caressant Djinn qui emplit la pièce de ses ronronnements.

- Tu veux raconter, maintenant ?

Il hoche la tête et ferme les yeux en penchant la tête en arrière, me laissant tout le loisir d'observer le jeu d'ombre et de lumière sur son corps grâce à la lune.

- J'ai crû que t'étais mort... Je vivais ton enterrement en plus de celui de ta grand-mère. Et Okami, en plus de Mina, me disait, non m'accusait serait plus juste à dire, que c'était ma faute si tu étais mort. Que je n'avais pas su faire gaffe...

Des larmes coulent le long de ses joues, à nouveau, et il tente de se cacher derrière ses mèches blondes. Je déplace le verre vide sur ma table de chevet, puis attrape mon chat pour le mettre sur mon lit avant de m'asseoir juste devant Katsuki pour le prendre dans mes bras et le serrer contre moi.

Il s'accroche à moi et cache son visage dans mon cou, je lui fais un petit bisou dans la nuque qui lui arrache un frisson et lui fait relever la tête. Son regard est larmoyant, je pose, pour la seconde fois de mon existence, mes lèvres sur les siennes. Après quelques courtes secondes, je m'écarte très, très, très lentement avant de murmurer une question à laquelle j'aimerais un jour qu'il me fournisse une réponse :
- Et si je te disais que Baby Shark aime Hérisson albinos malgré sa maladresse ?

Silencieusement, nous nous regardons, lui essayant de comprendre le sens de mes paroles et le pourquoi du baiser inattendu, moi attendant patiemment de voir s'il va me donner une réponse ce soir.

- Est-ce que.., commence-t-il, est-ce que tu me demandes pour qu'on soit en couple, Eijiro ?

- On peut voir ça comme ça, en effet, dis-je en faisant un petit sourire tendre et en le serrant contre moi.

- Oh...

Et il retourne dans son silence, se contentant de me serrer contre lui pour terminer de se détendre, sans me donner de réponse à ma question pour l'instant. Je ne lui en veux pas, je suis quasiment sûr que je ferais pareil si un jour une telle situation me tombait dessus.

Faites que je n'ai pas tout gâché entre lui et moi... S'il vous plait...

Un amour arc-en-ciel || KiriBakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant