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J'envoie valser le sommier et le matelas à travers la pièce. Des morceaux de plâtre s'effrite du mur et tombe sur le sol suite à la force de l'impact. L'odeur de brûlé de mes rideaux flambant joyeusement me chatouille les narines alors que les flammes bleues s'élèvent vers le plafond. La température de la pièce grimpe dangereusement, en proie aux flammes. Des volutes de fumées s'échappent de mon corps, me brûlant par la même occasion.
Mais je ne contrôle plus rien, mon corps a pris le dessus. Je ne ressens aucune douleur, ne ressens plus rien. Tout du moins physiquement. Je suis comme anesthésié, sous le choc. Mon esprit essaie de comprendre ce qu'il se passe et de relier les éléments entre eux. Je me sens comme déconnecté de mon propre corps, comme un simple spectateur regardant sa vie partir en fumée. Je ne ressens même pas la souffrance de ma chair carbonisée, ne pouvant supporter la puissance de mon alter.
Je me vois détruire tout sur mon passage, ravager mon ancienne chambre de l'alliance comme il a ravagé mon cœur.
Je me souviens uniquement de la douleur insupportable que j'ai ressentie lors de la découverte de ce foutu carnet, l'impression d'avoir un trou béant dans la poitrine. Puis le néant. Le vide sidéral. Je revois le moment de la confrontation, son regard, mais les voix me parviennent comme étouffées. Je ne me rappelle même pas de nos propos, ni de tout ce qu'il s'est passé par la suite.
Je me suis juste retrouvé dans cette pièce lugubre de l'alliance.
J'observe calmement les flammes tout dévorer sur leur passage, j'entends vaguement des cris au loin. Mais tout cela m'importe peu. Plus rien n'a d'importance.
Alors que mes yeux reflètent la lueur dansante du brasier m'entourant, des souvenirs me reviennent en mémoire. Le souvenir d'un passé que j'espérais oublier, mais qui finalement me rattrape et finit par se répéter. Un passé dont j'avais juré qu'il ne se répèterai plus jamais et pourtant ... Est-ce là mon destin ? Etre manipulé et trahi par ceux que j'aime ? Ne rien représenter à leurs yeux qu'un simple outil pour accomplir leur objectif ?
Je suis vraiment pathétique. Toute ma vie j'ai été rejeté, je n'étais jamais assez bien. Pourquoi ai-je pensé que cette fois-ci se serait différent ? Comment ai-je pu croire que pour une fois, ce serait moi qui serait choisi ?
Je ricane. Touya tu es vraiment ridicule. Les seules personnes qui auraient dû t'aimer tel que tu étais ne t'ont jamais accepté, tu n'étais jamais assez bien, jamais assez fort. Ils auraient voulu que tu sois comme Shoto. En sachant cela, comment as-tu pu croire que quelqu'un finirait par t'aimer et t'accepter pour ce que tu es vraiment ?
Je me cache le visage en riant, la température de mes flammes grimpant encore plus. Je suis trop con. J'ai oublié l'essentiel, ce pour quoi je suis né. J'ai toujours été un produit défectueux, l'indésirable de la famille, seulement bon à décevoir les gens autour de moi. Seulement bon à tout détruire, y compris mon propre corps. Comme cette nuit-là.
Je repense à ce moment précis où ma vie a basculé. A cet instant où j'ai compris que mon père ne viendrait pas et que j'étais définitivement seul. Comme je l'avais toujours été. Cette nuit où j'ai compris que je ne trouverai jamais ma place nulle part en ce monde, et ne serait jamais accepté. L'instant où j'ai compris que j'étais seulement une erreur de la nature là uniquement pour que mon petit frère puisse combler tous les espoirs que j'avais déçu. Cette nuit où je suis mort, seul et sans personne pour me pleurer car jamais je n'aurais dû exister.
Des flashback des instants passés avec lui ces dernières semaines me frappent. Et avec eux, la douleur commence à affluer, à s'étendre à l'ensemble de mon corps, éclipsant tout le reste.
Je hurle et laisse libre court à mes flammes. Mon alter n'a jamais été aussi puissant, mais ça mon père ne le verra jamais. Je voulais seulement qu'il soit fier de moi et voit que je n'étais pas un raté. Je voulais seulement être aimé, pour une fois. Mais c'était trop demandé.
Un hurlement sinistre retentit dans la nuit à travers la fournaise, alors que le bâtiment explose, dévoré par le feu ardent.
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