Une semaine.
Sept jours.
Cent soixante-huit heures.
Dix milles quatre-vingt minutes.
Six cents quatre milles huit cents secondes.Oui. Cela fait maintenant une semaine que je n'ai pas vu mon croquemort de scouateur. Enfin si, je l'ai aperçu une fois en coup de vent.
Il part à l'aube avant même que je ne sois levé, rentre tard dans la nuit alors que je suis déjà couché. Et la seule fois où j'ai réussi à l'apercevoir en rentrant tard d'un sauvetage en urgence, il m'a dit qu'il était crevé et s'est couché dans le canapé en m'ignorant royalement. Et je ne vous raconte pas la taille de ses cernes, à croire qu'il dort vraiment mal en ce moment.Je crois bien qu'il m'évite.
Moi qui pensais que j'avais enfin réussi à le faire sortir de sa coquille et que notre entente était au bon fixe, il s'est finalement refermé comme une huître. Il a remis des barrières entre nous et est redevenu l'être glacial et insensible du début.
Je n'y comprends rien.
Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'il réagisse comme ça tout à coup?Je regarde le mot laissé sur mon réfrigérateur, m'informant de ne pas me goinfrer uniquement de poulet sinon "tu vas finir par ressembler à un flamby tout fondu".
Je glousse. Il m'évite peut-être mais il a pris pour habitude de me laisser des petits mots tous les jours, preuve qu'il n'en a pas totalement rien à faire de moi.Je m'installe sur le rebord de ma fenêtre en grignotant un morceau de carotte. Oui vous avez bien entendu, une carotte. Il trouve quand même le moyen de me faire bouffer ses cochonneries même quand il n'est pas là. J'ai hésité à prendre du poulet, mais j'ai trop peur qu'il ait mis des caméras dans l'appartement pour me surveiller en son absence.
Vous imaginez sa réaction en voyant que je n'écoute rien de ce qu'il dit?
Ce tyran autoritaire serait capable de faire cramer tout mon précieux poulet pour me punir et je finirai encore une fois à la diet.Je soupire. Même plus tranquille chez soi sérieux.