Alliance en HD

Chapitre 40

Le soulagement m'envahit quand je découvre Dabi sain et sauf.
Au moins il n'est pas blessé par ma faute.

Je tourne mon regard vers l'enfoiré qui m'a servi de père, qui m'a battu toute mon enfance, a profité de moi et ne savait rien faire d'autres que de semer la mort et la destruction sur son passage. Et même pas capable de ramener de l'argent à la maison en plus de ça.

C'est la personne que je haie le plus au monde. Sans doute autant que Dabi envers Endeavor.

Je pensais avoir réussi à me débarrasser de lui et pouvoir tourner la page mais non, notre passé nous rattrape toujours il faut croire. Mais il est temps d'y mettre un terme définitivement, aujourd'hui.

Je sais ce que vous vous dites, il va péter la gueule de son connard de père, sauver la princesse en détresse, et ils vivront heureux jusqu'à la fin des temps. J'avoue que ce scénario me plait bien. Mais malheureusement, vu mon état de poulet grillé déplumé, je ne pense pas pouvoir endosser le rôle du héros incroyable qui sauve tout le monde au moment où tout semble perdu.

A l'heure actuelle, il ne me reste plus qu'une seule carte à jouer. Moi. Ma vie contre la sienne.

Je jette un regard vers Dabi qui s'énerve sur ses chaines, puis je reporte mon attention sur mon géniteur.
Moi: laisse le partir et prends moi à sa place. Nous savons tous les 2 que c'est après moi que tu en as, donc finissons en rapidement.

Il se gratte le menton avec la pointe de son poignard, tournant autour de son prisonnier: hum j'avoue que c'est une proposition très alléchante. Mais vois-tu, je veux te voir souffrir. Et je pense qu'il peut m'y aider.

Il laisse courir sa lame sur son bras, y laissant une profonde entaille. J'enfonce mes ongles dans le creux de mes paumes, une envie de meurtre commençant à m'envahir.

Moi: tu peux très bien me faire souffrir en me torturant. Tu étais un expert en la matière si je me souviens bien. Ah moins que tu n'ait perdu la main depuis le temps.
Il ricane : je vois que tu essaies de me provoquer. Mais je ne suis pas stupide. Rien ne me prouve que tu n'essaiera pas de me tuer une fois ton cher et tendre en sécurité, n'ai-je pas raison?
Moi: je ne ferai rien si tu le laisses partir. Et puis tu sais très bien que tu ne prendras jamais autant de plaisir à torturer quelqu'un d'autre que moi. Après tout, tu m'as toujours dit que personne n'était aussi parfait que moi pour ce rôle, que mon sang avait été créé dans l'unique but de le faire couler.
Dabi : mais arrête tes conneries putain !

Mon père me regarde, scrutant mon visage à la recherche du moindre indice.
Donc tu serais prêt à mourir pour ses beaux yeux? il approche sa lame de l'œil de Dabi.
Je reste de marbre et le fixe, ne répondant pas.

Ce sadique explose de rire: qui l'eut cru qu'un raté comme toi serait capable de se sacrifier pour quelqu'un, toi qui a vendu père et mère pour sauver ta pote.
Mais avant de conclure notre marché, je veux une preuve de ta bonne foie, en souvenir du bon vieux temps.

Il se rapproche de moi, sa langue glissant sur ses lèvres gercées, le regard fou, alors qu'il me tourne autour. Mais je ne lâche pas le regard de Dabi qui continue de se débattre comme un forcené et de m'insulter de piaf stupide d'un air désespéré.

Tu t'en souviens n'est-ce pas ?
Il effleure ma joue du bout des doigts.
Tu te rappelles de cette sensation ? Ce goût exquis ?

Je ne bronche pas, le regard perdu dans les yeux de celui qui a ravi mon coeur.

J'en ai rêvé durant mon emprisonnement. Je pense que c'est la chose qui m'a le plus manqué d'ailleurs, le bruit de ma lame déchirant ta peau, la vision de ton sang perlant, ton regard de petit garçon apeuré et suppliant. Puis il y a toujours ce fameux moment où toute vie quittait ton regard, comme si tu te résignais , acceptant ton destin et ne souhaitant plus te batttre. C'était vraiment divin, j'en salive d'avance.

Bordel mais t'es taré ! Hawks barre toi putain !

Je vois les larmes affluer dans ses yeux, puis je sens la lame s'enfoncer dans mon ventre. Et je tombe à genoux, pataugeant dans mon propre sang s'écoulant de ma plaie béante. Mais jamais je ne lâche son regard. Je veux qu'il comprenne ce que je ressens réellement pour lui, et pas tous ces mensonges et faux semblants. Je veux qu'il voit le vrai moi et pas juste le masque derrière lequel je me cache depuis si longtemps. Je veux qu'il sache que pour une fois, quelqu'un l'a choisi lui. Envers et contre tout.

Je lui souris alors que du sang s'échappe du coin de ma bouche, et qu'il continue à me traiter de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables tout en pleurant.

Qu'est-ce que je peux l'aimer cet abruti.