Chapitre 4 : Réflexion

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Trois ans plus tard.

En ce début septembre, en fin d'été où le temps commençait déjà à se rafraîchir peu à peu et le ciel bleu et ensoleillé se préparant pour des mois de pluie et de ciel terne, rien n'aurait pu montrer que quelques années venaient de s'écouler depuis le jour où le petit Harry avait été déposé au pas de la porte. Les voisins étaient toujours les mêmes, avec leurs ragots croustillants que Pétunia continuait à écouter avec passion chaque jour, cachée dans sa maison. Les belles pelouses qui ornaient les jardins devant les maisons, comme pour se défier les unes aux autres, en montrant qu'elle était la plus belle, avaient revêtu une belle couleur verte, avec la venue progressive de l'automne.

Quant à la voiture de Vernon, elle était toujours garée devant l'entrée, étincelante sous le soleil qui tapait, n'ayant même pas une rayure, malgré le nombre d'années depuis lesquelles il la conduisait.

Non, vu de l'extérieur on aurait pu penser que l'histoire continuait en 1981, mais de l'intérieur, plusieurs indices attestaient du contraire.

Tout d'abord, les multiples photos collées au mur, un peu partout dans la maison, représentant un petit bébé au corps joufflu, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, tout seul ou accompagné de ses parents, étaient à présent accompagnées de nouveaux clichés, avec un Dudley un peu plus vieux, se tenant debout avec sa maman, un grand sourire avec sa bouche remplie de chocolat. Un autre montrait Dudley tout fier, peut-être âgé de trois ou quatre ans, tenant une peluche de monstre dans ses bras, après l'avoir gagnée à un jeu de fête foraine. Des photos comme ça, il y en avait des dizaines, montrant toujours les trois membres de la famille. On pouvait donc déduire que plusieurs années s'étaient écoulées, en voyant le poids et la taille que Dudley faisait maintenant, du haut de ses quatre ans et trois mois, bien qu'il fût beaucoup plus gros que sa taille.

Pas une seule photo ne montrait le jeune garçon aux cheveux noirs et aux yeux verts. Si les voisins n'avaient pas eu vent du neveu qui vivait chez eux, par bonté d'âme après l'accident de voiture qui avait tué ses parents, personne n'aurait pu se douter qu'ils l'avaient gardé, trois ans plus tard.

Avec la venue de Harry, ils avaient dû faire des achats – après s'être assurés qu'ils recevaient bien une allocation – pour qu'il puisse vivre plus ou moins confortablement chez eux. Ainsi, quelques mois après, en voyant que Harry grandissait, ils achetèrent un petit lit d'enfant d'occasion, avec une latte cassée et un matelas pas très moelleux, qu'ils mirent dans le placard sous l'escalier, devenu à partir de ce jour-là sa chambre. Ils avaient donné les vêtements de Dudley devenus trop petit pour lui – après tout, ils n'allaient pas gaspiller de l'argent pour le garçon, alors qu'il y avait déjà des vêtements disponibles – et lui avait aussi acheté une chaise d'enfant pour la table, trouvé dans une brocante, dont le bois avait été un peu rongé, tandis que Dudley en avait reçu une toute neuve.

Oui, le temps avait passé, avec un nouveau membre de la famille, l'élevant comme il le pouvait, en essayant d'oublier ce qu'il était vraiment, en espérant qu'il ne devienne jamais ce dont ils avaient si peur.

Dudley se réveilla en ce 1er septembre 1984. Il était couché dans son confortable lit, tout moelleux, tout chaud, où sa maman venait le border chaque soir – bien qu'avec un peu de mal, car son ventre avait tendance à remonter les couvertures – lui lisait une histoire et l'embrassait.

Sa maman attendait justement devant la porte, après l'avoir réveillé pour son premier jour d'école, où il allait entrer en deuxième année de maternelle.

— Bonjour mon Dudlynouchet, descends vite prendre ton petit déjeuner, tu vas être en retard à l'école sinon et plein de pancakes t'attendent.

— Bonjour maman.

Dudley Dursley, un sorcier ? C'est impossible ! Et pourtant....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant