Les années passèrent ainsi jusqu'aux six ans de Hans où il fallut l'inscrire à l'école. C'était impossible pour Angela de faire ça car, je vous le rappelle, elle ne pouvait pas passer cinq minutes sans son enfant, alors, passer une journée scolaire entière sans son fils, c'était mission impossible ! Mais, après une longue discussion avec ses parents, elle décida de prendre la dure mais la bonne décision, en laissant Hans aller étudier et le revoir l'après-midi, une fois qu'il aura terminé.
Elle a trouvé une bonne école, près de chez elle, mais surtout, où la journée scolaire se terminait rapidement pour qu'elle puisse embrasser son enfant juste après son travail. Car, oui, elle avait aussi trouvé un travail dans une usine pour subvenir aux besoins de son fils, en lui payant une école, en lui achetant de la nourriture et des jouets, pour qu'elle travaille, l'école était une excuse parfaite.
Le premier jour, elle déposa son fils à l'école, lui présenta ses professeures et ses camarades – s'étant déjà renseigné -, et partit, elle fut un peu déçue en partant, car, son fils, qu'elle croyait souffrir sans elle, fut au contraire très content, et même plus qu'il ne l'était avec sa mère durant toutes ces années. Ce changement d'humeur était sûrement dû au fait que Hans n'avait pas vu de personnes autres que ses grands-parents et sa mère depuis longtemps – depuis un mariage dans le voisinage qui avait eu il y a des mois -, et la vue de nouvelles personnes lui procurait du bonheur, mais la mère prit ça comme une marque d'irrespect, de non intérêt, d'inanité, d'inutilité de la part du garçon vers elle. Elle le prit tellement mal qu'elle passa sa première journée de travail – qui était d'ailleurs sa pire – complètement triste et un peu énervée, mais elle ne pouvait être énervée contre son fils, lui, son être adoré, elle ne pouvait d'ailleurs ressentir aucune forme de haine contre lui, donc, elle lui pardonnait et restait un peu confuse.
À la fin de la journée, Angela courra vers son vélo, monta dessus, et se précipita vers l'école, oubliant ce qui s'est passé le matin. Mais c'est en le retrouvant qu'elle fut encore plus joyeuse, et c'est en voyant son fils revenir dans ses bras et la câliner qu'elle s'est souvenue que son fils aussi l'aimait autant qu'elle, car l'amour est réciproque, mais aussi, pour un petit enfant, retrouver sa mère après une longue séparation est toujours un moment magique, surtout quand c'est la première fois de sa vie. Il fondit en larmes après un long moment dans ses bras, et lui dit une simple phrase qui fit monter le sourire de la mère jusqu'aux oreilles et la fit pleurer encore plus : « Maman, je t'aime, tu m'as manqué ! ». Tout ce spectacle effraya et dégouta les professeures et les élèves qui s'attendaient à tout sauf ça, mais pour Hans et sa mère, ils flottaient dans les airs, faisaient comme s'ils étaient seuls et, ils ont raison ! À quoi bon se soucier du regard des autres ?
De retour à la maison, Angela s'est dit que l'école était une très bonne initiative, car, son fils et elle allaient être plus proches chaque jour passé loin de l'autre, son fils allait en plus s'instruire, et elle, allait gagner de l'argent. Puis, elle présenta Hans à ses parents comme étant « le nouvel écolier », alla vers la cuisine pour préparer le goûter à elle et à son fils. Après avoir mangé – en regardant bien sûr chacune de ses bouchées et inspectant s'il a bien mâché -, elle alla avec Hans dans la chambre, ferma la porte, et son fils commença à lui raconter toute sa journée du moment où elle est partie au moment où elle revenue. Elle écouta tout ce qu'il a dit attentivement et lui posa même plusieurs questions de ce genre : «Comment s'appelle ta maîtresse ? », « As-tu appris quelque chose aujourd'hui ? » ou « Je t'ai manqué ? »... Elle le rassura en lui disant que c'est pour son bien qu'il va à l'école, et en lui donnant un jouet acheté avec l'argent qu'elle a gagné grâce à son travail, elle lui expliqua aussi dans tous les détails le principe de son métier. Quelques minutes après, sans prendre leur dîner, ils dormirent ensemble, étendus sur le lit, tous deux morts de fatigue.
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Destins secrets
Historical FictionJ'ai écrit ce roman à l'âge de 12 ans, à la base objectif personnel que je m'étais fixé pendant le confinement. Même si je le trouve aujourd'hui, avec du recul, niais et rempli d'incohérences historiques et d'anachronismes, il reste quand même un li...