Chapitre 10

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Un jour, le commandant Hoffmann vint à la prison revoir son élève, il était venu avec deux personnes, deux détenus, et dit à Hans :

- Regarde ce que je t'ai amené, deux salauds à exécuter, Julien Armand, un soldat français, et Elias Kravietz, un juif polonais, prends ce revolver, tue chacun d'eux, c'est un ordre qu'a donné le chef, tu es obligé de le faire.

- Armand, vous dites ? Juste comme ça, dit Hans en s'adressant à Julien, est-ce que votre père s'appelle Pierre ?

- Oui, et c'est un soldat qui a défendu la France comme moi je l'ai fait, tuez-moi, je vais maintenant mourir pour la France, bande de boches !

Hans croyait qu'il rêvassait et ouvrait les yeux plusieurs fois en peu de temps si bizarrement que toutes les personnes présentes dans la salle crurent qu'il était possédé. Il devait tuer, il était obligé de tuer maintenant, deux personnes d'un pays victime de la guerre, que l'Allemagne a envahi pour agrandir son territoire, des innocents à la base, qui ont peut-être tuer mais c'était pour se défendre et défendre leur pays. Il sait bien que le soldat était le fils de celui qui a tué son père, mais s'il le tuait, il aurait réfléchi comme Pierre Armand a réfléchi avant de tuer son père, et il aurait tué un être humain, et puis, il ne faut pas juger l'un sur les erreurs de l'autre, et sa mère lui a toujours dit de ne jamais détester ce Pierre Armand, malgré l'atrocité qu'il a commise, mais, s'il ne le tuait pas, il n'aurait jamais vengé son père...

Et puis, qu'a fait l'autre, il n'a commis aucun délit aux yeux d'Hitler, si ce n'est que d'être juif, et qu'est-ce que ça peut faire à ce tyran antisémite ?

Le jeune homme décida une nouvelle fois de défier toute logique face à ce nouveau problème : il se jeta par une fenêtre, pas assez placée en hauteur pour mettre fin à sa vie, retomba sur le sol, se redressa, jeta tous ces badges nazis, même s'il savait qu'ils l'aideraient à circuler, laissant seulement son uniforme, et s'enfuit, oubliant son passé nazi.

Il prit la fuite, à pied, même si son dessein peut semblait un peu farfelu, il réussit, le fit, en un mois, il mangeait et dormait chez des familles qui voulaient bien l'accueillir, et quand il y en avait aucune, il dormait sans manger dans la rue, il n'eut aucune difficulté à faire ce défi qu'il s'est donné à la seconde où il a sauté par la fenêtre : il courait plus de vingt kilomètres chaque jour et c'est très peu pour un marcheur comme lui et il connaissait très bien l'Allemagne et l'emplacement de toutes les bases militaires nazies, il n'avait aucun problème à les dévier pour ne pas être arrêté. Il marchait sûrement dans les rues des villes allemandes, et quand il apercevait un policier au loin, il se cachait ou essayer de se jouer de lui en prenant une démarche militaire pour passer tranquillement.

Il était heureux, enfin débarrassé de ses lourdes charges, il repensait avec triomphe de ce qu'il a fait quelques jours auparavant, laisser la vie à deux personnes censées être tuées, mais le sort des deux détenus était tout autre : Hoffmann, voyant que « la mauviette » – c'est ainsi qu'il appelait Hans – s'était enfuie, il prit le pistolet et s'est chargé de tuer Julien et Elias.

Au dernier jour de ce mois de fuite, il passa à côté de Karlsruhe et de sa maison, mais n'y est pas allé, car il avait aucune envie de le faire, dégoûtés par ce qu'on fait ses grands-parents pour lui, puis il se dirigea vers la frontière française pour enfin sortir de l'Allemagne ; il essaya de se faufiler par une forêt qui reliait les deux pays, mais les douaniers étaient intelligents et savaient que cette forêt était utilisée pour aller illégalement d'un pays à un autre et c'était la zone qu'ils surveillaient le plus. Ils l'attrapèrent et fut directement reconnu comme étant « le soldat nazi qui a tué le fils de Pierre Armand », car ce dernier était très convoité en Alsace et dès qu'il apprit l'assassinat de son fils, il ordonna qu'on attrape le coupable. Hans fut donc condamné à tort et ne chercha même pas à se débattre quand les gardes de la prison de Mulhouse lui ont mis les menottes, ni même à réclamer son innocence durant son jugement où on il lui ajouta comme chef d'accusation le meurtre d'Elias Kravitez.

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