Chapitre 26

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Le couple Madouri vivait en parfaite harmonie et en parfait amour. Ils eurent, le premier août 1963, la visite d'un nouvel esprit dans leur maison, une fille, Djamila, c'était son père qui l'avait nommé, c'était une magnifique petite fille brune à très longs cils, Malika était folle de joie de voir une si belle fille et qui était en plus de ça sa demi-sœur, elle méritait très bien son nom car toute sa famille la considérait telle une poupée vivante.

Et, le 19 septembre 1964, rebelote, un autre enfant entre dans la famille Madouri, c'était un garçon, Amir il s'appelait, c'était encore son père qui l'avait nommé, il avait les cheveux très noirs et des yeux magnifiquement marrons.

Et puis, une année plus tard, naquit un troisième enfant chez les Madouri, un second garçon, il fut nommé Leonardo, et cette fois c'était la mère qui eut le choix du prénom, l'enfant était la copie exacte de son frère Amir, on aurait dit des jumeaux malgré leur un an d'écart, et, ne sachant même pas parler, ils étaient déjà comme les meilleurs amis du monde, se chamaillant et rigolant ensemble, dans une sorte de mignonnerie qui comblaient les parents et Malika de bonheur.

Quant au couple Herbal, il continuait leurs métiers et activités d'antan, Marie, parlant du fait que son mari est allé à la guerre dans ses sketchs et trouva comme d'habitude les bons mots et les bonnes intonations pour faire rire le public, avec le sujet atypique qui produisait des rires par magie.

David avait écrit, comme on l'avait dit, des livres sur la guerre d'Algérie, mais avait aussi fait beaucoup de films comme son chef d'œuvre cinématographique : « L'aube de l'Algérie», sorti en 1965, qui a eu de nombreux prix car il est excellent par l'histoire, parlant de la colonisation comme étant la nuit avant le jour où un nouveau pays renaîtrait, mais pour, passer de la nuit au jour, il faut une transition qu'on appelle l'aube et qui est dans le film la guerre, rajoutant bien sûr des anecdotes personnelles, dans un scénario qu'il a évidemment écrit avec Amine, son ami qu'il ne quitte plus, et le film est en plus de ça magnifique par la réalisation, avec des plans symétriques dans les étroites rues de la Casbah et des plans à couper le souffle filmant le Sahara par hélicoptère, « L'aube de l'Algérie » fait partie de ces films comme « La bataille d'Alger » et pleins d'autres qui parle de la guerre et qui réussit à vous faire ressentir la peur, la colère, l'angoisse d'un personnage, en rythmant l'histoire avec des scènes de combats épiques qui vous font ressentir le moment comme si vous y étiez dedans.

Le dernier chef-d'œuvre littéraire de David est bien sûr « Fantasy », sorti en 1984, livre adapté plusieurs fois au cinéma avec des résultats plus ou moins réussis. Le génie de ce livre est de trouver un concept très simple qui peut laisser place à plusieurs possibilités différentes, et l'histoire de « Fantasia » est celle d'un orphelin vivant dans la rue et qui un jour découvre qu'il a un pouvoir magique : celui d'avoir tout ce qu'il veut dans son monde magique, il n'avait qu'à prononcer : « Ysatnaf ! » (Fantasy à l'envers) devant une porte et celle-ci s'ouvre pour un monde merveilleux, un monde magique, un monde extraordinaire, où il y a tous les délices et tous les luxes dont un enfant puisse rêver, c'était, le paradis ! Fantasy ! Le monde se remplissait au fur et à mesure que le jeune garçon y rentrait et faisait des vœux, on pouvait voir de gigantesques fontaines de chocolat coulant sans cesse, de très beaux jouets de tous les genres et de magnifiques habits en laine dont le pauvre petit vagabond se couvrait en hiver. Ce monde fantastique que David a créé a fait ressortir chez les plus mûrs lecteurs leur esprit d'enfant, ce qui était la meilleure des récompenses pour un écrivain comme lui.

Mais il n'avait pas que l'écriture et la réalisation, il avait aussi la peinture, avec laquelle il faisait passer des messages très forts, comme dans la grande toile de six mètres sur deux sur laquelle il a peint l'aventure de son ami dans cette sombre maison et pleins d'autres tableaux semblables qui montraient l'horreur de la guerre et de la torture sans embellir ou amocher la chose. La plupart des gens avaient été choqué par ces toiles tant elles avaient réalisme terrifiant, ce qui leur fit ouvrir les yeux sur des guerres dont ils ne connaissaient même pas l'existence.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 05, 2023 ⏰

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