Ces craintes ne tardèrent pas à se justifier, car, quelques semaines après ça, sa mère revint après une longue absence, donna des fiches remplies d'écriture à Hans, et dit à haute voix, pour que ses parents l'entendent bien.
- Voici le contrat qui stipule que tu rejoindras l'armée nazie, que j'ai eu grâce à quelques renseignements, il est, comme tu peux le voir, rempli de signatures montrant que je suis d'accord que tu rentres dans cette armée que tu trouves si, « immorale » ! Tu le feras ! Et tu n'as aucun moyen d'échapper à ton sort, j'ai tout signé, les papiers sont devant toi, tu peux les lire, et, puisque tu es mineur, tu ne peux rien faire !
Après avoir fini, elle poussa un rire diabolique, Hans, ne comprenant plus rien, et, comblé d'émotions, s'évanouit, et tomba la tête la première sur le sol. Angela, qui était plus qu'énervée contre son fils, a heureusement agi avec son instinct maternel, c'est-à-dire qu'elle est vite allée le porter jusqu'au lit et lui a versé de l'eau sur le visage. Dès que l'enfant rouvrit les yeux, il pria sa mère de lui expliquer ce qu'elle venait de signer, elle lui répondit avec un calme extraordinaire :
- C'est tout simplement une sorte de contrat qui dit que tu vas aller à la caserne militaire de Karlsruhe, être entrainé par un ancien soldat de la première guerre mondiale, qui se nomme Adolf Hoffmann...
- Je ne le connais pas, mais je le déteste déjà !
- Assez ! Tu vas suivre là-bas un programme militaire comme a fait ton père, il m'a tout raconté au moindre détail, tu te lèveras à sept heures du matin, tu feras quarante-cinq minutes d'exercices physiques, tu prendras ton petit-déjeuner juste après, et je te dirai tout ce que tu dois faire durant la journée, beaucoup de travaux et de corvées, tu vas voir, avec moi, pas de fainéantise, et à dix-huit heures pile, tu prendras ton dîner, sain, et j'insiste sur le mot car tu n'auras pas tes bonbons et tes chocolat habituels, et tu iras directement te coucher après, sans rechigner bien sûr, pour garder la forme. Tu vas souffrir, c'est chose sûre, tu vas souffrir !, certains disent même que l'armée est la pire expérience de leur vie, oh, je vais t'épuiser ! Ça ne ta plaira pas du tout, oh, non !
- Si, je vais me divertir, et je vais beaucoup rire quand je vais voir ces fervents défenseurs de l'idéologie nazie mourir sous les balles ennemies, car je sais et je suis sûr qu'il y aura une guerre à cause de cet Hitler que tu aimes tant !
- Ferme-là ! Tu souhaites la mort à tes compatriotes ! Honte à toi ! Tu me fais honte ! Et crois-moi quand je te dis que tu n'as aucun moyen de sortir de ton « enfer », car tu es obligé, légalement et par ta mère. Mais heureusement pour toi, tu ne vas aller là-bas que dans trois ans, à tes dix-sept ans, mais, ne te réjouis pas trop vit, car, avant ça, je préfère t'entraîner pour que tu sois au meilleur de ta forme là-bas.
Hans n'a, comme d'habitude, pas accorder d'importance à ce qu'a dit Angela, mais le lendemain, sa mère le réveilla à sept heures du matin d'un air de flûte pour imiter le clairon, lui ordonna de mettre une tenue de sport, d'aller dehors, et de courir quarante-cinq minutes, mais seulement quinze minutes après, l'enfant s'écroula de fatigue, sa mère le réveilla d'une bonne claque et il continua sa série course à contre cœur, il prit une douche bien mérité, puis son petit déjeuner, puis vint rejoindre sa mère à huit heures précises au jardin, pour faire comme les militaires qui se rassemblent dans la cour pour se diviser les tâches, mais puisqu'il était seul, Angela lui attribua toutes les rudes besognes, comme faire le travail du jardinier qui avait pris ce jour-là une journée de vacances grâce à Hans, réparer certaines choses cassées dont on avait pas le temps de s'en occuper, ou aussi faire le ménage dans toute la maison, la vaisselle et la lessive.
À la fin de la journée, il eut les muscles si congestionnés qu'il ne souhaitait plus qu'une seule chose : aller dormir, mais, avant qu'il aille se coucher, sa mère lui fit avaler son dîner, qui était une petite salade et quelques morceaux de pain coupé en biais.
L'entraînement de la mère dura des années – précisément trois ans -, mais pas tous les jours, heureusement, car la mère prenait en compte le repos des militaires, et, au cours de ces années, Hans fugua trois fois sans jamais réussir, il prenait refuge dans une forêt pas très loin de la maison où sa mère ne tardait à le retrouver, il se croyait plus malin qu'Angela en s'aidant de l'évidence : au lieu de se cacher dans les retraites les plus perdues de la forêt, qui seraient le premier choix de sa mère, il se mettait juste derrière un buisson, mais Angela n'était pas dupe, elle connaissait très bien ses tours puisqu'il procédait de la même manière pour cacher des choses sans utilité, elle le sortait donc du buisson en le tirant par les oreilles pour lui faire honte devant tout le voisinage.
Mais il faut avouer qu'il y avait quand même des points positifs chez cet « entraînement », comme le fait que l'enfant avait pris l'habitude de se lever très tôt – même avant sept heures – sans l'aide, où plutôt sans l'air de clairon ou le coup de fouet de sa mère, que maintenant tous ses muscles étaient aussi gros que des ballons, ou aussi le fait que la maison était mille fois plus propre et plus belle qu'avant, les murs avaient repris de la couleur et les cloisons de la blancheur, les meubles semblaient être tous neufs, le jardin était comme un tapis couler jade avec des arbres ressemblants à des sculptures parfaitement taillées et avec des fleurs au mille couleurs qui éblouissent les yeux. Les voisins qui n'avaient jamais mis le pied dans la maison venaient maintenant comme des abeilles qui s'attaquent à une tarte remplie de sucre qui serait là la maison.
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Destins secrets
Historical FictionJ'ai écrit ce roman à l'âge de 12 ans, à la base objectif personnel que je m'étais fixé pendant le confinement. Même si je le trouve aujourd'hui, avec du recul, niais et rempli d'incohérences historiques et d'anachronismes, il reste quand même un li...