Chapitre 23

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Mais, quelques jours plus tard, les français se sont rendu compte de cette tuerie, enquêtèrent et trouvèrent très rapidement que les deux tueurs étaient nos deux hommes et se mirent à leur route pour les capturer, mais, les colons n'attrapèrent qu'Amine, David étant parti aux États-Unis retrouver sa famille, le pauvre soldat fut emmené dans une petite maisonnette au milieu de forêt les yeux bandés afin qu'il ne connaisse pas le chemin si jamais il est relâché, car dans cette petite maison se trouvaient les pires instruments de torture qu'un homme ait créé, les quatre hommes allaient le faire souffrir des pires façons possibles pour le faire parler.

Un soldat français qui devait interroger Amine et qui n'avait pas de mal à avoir recours la violence lui posa cette question :

- Bon ! On ne va pas passer par quatre chemins, donc, dis-moi la vérité : pour qui tu travailles ?, pour le FLN, c'est ça ?

Amine ne disait rien, car même s'il travaillait pour personne, il préférait ne rien dire et de trahir personne en ne parlant pas.

- Parle, je te dis ! Parle !

L'homme ne disait rien.

- Je te donne une dernière chance pour parler.

L'homme restait muet.

Le soldat français le prit par les cheveux et lui plongea la tête dans une bassine d'eau, attendit plusieurs secondes et le ressortit, lui laissa une autre chance de parler, mais Amine ne disait toujours rien, le soldat répéta cette opération deux fois mais en vain, l'algérien préférait s'étouffer et mourir dans de l'eau que de tuer tous ses frères d'armes, mais, si le soldat français arrêta la technique de l'eau, c'est pour passer à une autre : celle des coups, Amine fut ligoté à une chaise par des ceintures et des entraves en fer de sorte à ce qu'il n'utilise pas ses membres pour parer les coups. Le soldat lui reposa une énième fois la question :

- Bon tu vas me le dire où tu vas le regretter : pour qui tu travailles, sale chien ?

- Chien ? Peut être, mais un chien qui se contente de ce qu'il a et qui ne va pas piocher dans la gamelle de son voisin, qui ne le colonise pas, qui ne réduit pas ses hommes à l'esclavage, qui n'exploite pas ses ressources, qui ne torturent pas ses habitants pour obtenir quelques mots, nous, les algériens, qui n'avons pas le droit de goûter au fruit de nos fermes les plus fertiles, qui n'avons pas le droit d'instruire nos enfants, qui n'avons pas le droit de désobéir à des gens qui tuent nos hommes, qui violent nos femmes et qui nous colonisent, nous, les algériens, voulant aujourd'hui redonner à notre belle Algérie son indépendance en la délivrant de ces chiens de français !

- Tu vas le regretter, lui répondit le fermement le soldat qui fut honnêtement heurté par les propos d'Amine.

Les trois hommes à l'intérieur tabassèrent le ligoté et le torturèrent sans aucune pitié avec des coups de poing, des coups de pied et des coups de matraque, d'ailleurs les coups de matraque portés à la tête furent si forts qu'Amine fut complètement sonné et commença à avoir des hallucinations, il voyait ses bourreaux comme des djinns, des démons, les illusions lui montrèrent ce qu'ils étaient réellement à l'intérieur. Le pauvre algérien s'est évanoui deux fois durant ce passage à tabac, les coups étaient si forts et si insupportables qu'il préférait être frappé à la tempe et assommé pour qu'il ne vive pas une seconde de plus ce supplice.

Et, son corps encore trempé, les trois hommes lui placèrent des électrodes relié un générateur électrique à son oreille et à ses testicules afin de créer un courant, et, une fois tout ça en place, le même soldat qui commençait à en avoir marre lui reposa la question :

- Bon, maintenant tu me dis pour qui tu travailles où je tu vas goûter à la gégène.

L'algérien ne disait bien sûr rien et le français alluma le courant, la douleur était indescriptible, Amine qui n'avait jamais vécu une électrisation de sa vie avait ressenti un sentiment nouveau, une douleur nouvelle, tout son corps frémissait, tremblait, vibrait, et sa souffrance augmentait au fur et à mesure que le soldat français augmentait la tension électrique, volt après volt, pas pour l'obtention de renseignements, car il savait qu'Amine ne cracherait aucun mot, non, il continuait à le torturer rien que pour son simple plaisir sadique, il déchargeait toute sa rage en le torturant et en torturant plein d'autres.

Après l'eau, les coups et la gégène, Amine allait goûter au feu : le bourreau sortit un chalumeau pour lui brûler les parties sensibles du corps, il l'alluma et lui dit :

- Tu voulais jouer au malin avec moi ?, bah c'est raté !, tu voulais une Algérie pour les algériens ?, tu me fais rire, elle où ton Algérie maintenant ?, dis-moi !, elle est où ?

Le soldat colla la flamme qui sortait du chalumeau au bras d'Amine, cette petite flamme, qui provoquait une douleur insoutenable, a réveillé le militant algérien, il sentit à ce moment-là tous les muscles de son corps se contracter, ce fut pour lui la goutte qui fit déborder le vase, il en avait marre qu'on le torture pour rien, si ce n'est même pas pour un but en particulier, il voulait sortir de l'enfer qu'il vivait, du supplice qu'il subissait, pour ça, il réunit toutes ses forces, ou plutôt, le peu de force qu'il lui restait, et déchira de ses membres les ceintures et entraves pour se venger de tout le mal que ses hommes lui ont fait, ces derniers, qui croyaient pouvoir contrôler le soldat, étaient non armés, ils ne pouvait donc rien faire contre un homme enragé qui voulait à tout prix leur rendre le mal qu'ils lui ont fait, ils étaient en plus de ça totalement figés, car ils ne s'attendaient pas du tout à une rébellion du torturé, Amine avait devant des hommes tout à fait immobiles, et, comprenant cette situation, il ne perdit pas de temps, saisit sa chance, arma son poing et commença à donner des coups dans tous les sens, il atteignait les soldats dans toutes les parties du corps, de la tête jusqu'aux pieds, car il donnait aussi des coups bas pour neutraliser ses cibles, il leur rendait tous les coups qu'ils lui avaient mis, ils utilisaient aussi leurs armes de torture contre eux, il prenait tout ce qu'il lui passait sous la main, comme un scalpel que le soldat utilisait pour taillader le torse de ses victimes pour les vider petit à petit et qu'Amine utilisa pour crever les yeux de ce dernier, l'aveuglant et ne lui laissant que quelques minutes à vivre, l'homme prit une matraque et l'utilisa telle une épée pour occire ses bourreaux qui mourraient petit à petit sous ses coups, toute cette scène se passa dans une kyrielles de demi-mots prononcés avec rage, de cris de colère poussés avec énergie et des insultes dites dans toutes les langues, que voici :

- Hah ! ; Hah !, ya naaldine yemak ! ; Hah ! ; Voilà l'Algérie, la-voilà ! ; Hah a y'aqejoune ! ; Voila, sale fils de chien ; Voilà ! ; Il voulait me torturer... mais ils m'connaissent pas, moi ! ; Ils m'connaissent pas ces salauds ! ; Hah ! ; Yenaaldine vavam ! ; Crève, sale bâtard, crève ! ; Mout ya l'kelb, mout ! ; Rkhiss ! ; Mout ya weld el'kelb ! : Dinemok ! : Hah ! ...

Après avoir tué les trois paras de ses mains, il sortit de la maison pour s'échapper, avant de tomber sur le quatrième qui était cloué une arme à la main devant la porte tel un garde pour tuer toutes les personnes qui s'approchaient un peu trop près de la maison, car cet endroit devait rester secret, et à la vue du supplicié qui ressort les vêtements trempés de sang et ses trois camarades morts, il ne comprit rien du tout et resta confus jusqu'à son dernier souffle car il n'a suffit que d'un bon coup de poing bien placé au niveau de la tempe pour le plaquer par terre, ce dernier ne se relèvera jamais.

Amine courut dans la forêt aussi vite qu'il ne le pouvait, se faufilant dans les moindres petits passages, tel un gibier quand il entend retentir une balle au loin, il retrouva le chemin de sa base après plusieurs heures de marches, et, tout blessé et fatigué qu'il été, il a été pris en charge en peu de temps par les médecins qui le soignèrent et qui lui ordonnèrent de se reposer afin de reprendre des forces.

Après avoir dormi jusqu'au lendemain, il partit avec une troupe de soldats armés d'explosifs pour chercher les « maisons » où on torturait les algériens et les exploser, après une journée de recherche la troupe fouilla toute la forêt et trouva trois maisons qui furent immédiatement exploser dont celle où Amine a été supplicié, les quatre corps étaient toujours là, sans vie, face contre terre, baignant dans le sang, rappelant à Amine l'exploit qu'il avait fait la veille : échapper de force à la mort.

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