Ainsi, David et Amine menèrent d'autres batailles, beaucoup plus grandes et plus sanglantes que la première, avec des centaines de soldats, toujours dans des endroits différents. Mais ils ne gagnaient pas le tous le temps, car, comme on devait s'attendre quand on se lance dans une guerre, ils connurent le goût de la défaite, avec d'énormes pertes humaines, mais ils restaient toujours motivés et continuaient quand même à faire la guerre, sans faire attention au risque de se faire tuer. Mais David n'était pas toujours là, non, il repartait à New York chaque deux mois pour retrouver sa famille le temps d'une semaine, temps durant lequel Amine menait les batailles seul, car il pouvait très bien le faire, seul, mais à deux c'est mieux, ils pouvaient se partager les tâches et avaient toujours un remplaçant si jamais ils mourraient au combat. Mais il ne fallait pas oublier qu'Amine, David et tous leurs soldats étaient au même niveau, étaient tous égaux lors d'une bataille et étaient liés par des relations solides, on dirait même que ce ne sont pas seulement des frères d'armes mais de véritables frères de sang qui vivaient tous sous le même toit et qui avaient tous l'envie de libérer leur pays, et aucune discrimination n'était faite au sujet de David, car même s'il n'était de la même nation qu'eux, il avait, comme eux, accepté de libérer l'Algérie au risque de sa vie, ils le considéraient aussi comme un frère et avaient même quelques amis et connaissances avec qui il communiquait en français.
Lors d'une bataille qui se passa quelque mois après, David, qui courut vers un rocher pour changer de position fut touché par une balle au mollet gauche, il continua sa course péniblement, ne comprenant pas trop ce qui s'était passé mais souffrant terriblement. Arrivé à destination, on le soigna en lui retirant la balle avec une pince, en lui aspergeant sa plaie d'eau oxygénée afin la désinfecter, en la cousant et en enroulant son mollet d'un bandage, cette opération très délicate et à l'apparence rapide vu la précipitation du médecin en l'effectuant, a semblé durer des heures pour le blessé, la douleur était si horrible et si insoutenable que ses cris pouvaient facilement s'entendre à des kilomètres, et, sans mauvais jeu de mot, il souffrait le martyr, mais il avait tellement peur qu'il devienne un en se vidant de tout son sang qu'il laissa le médecin faire en s'accrochant à la vie. À la fin de cette opération, même mort de fatigue, même en ressentant une énorme douleur au mollet, même en se déplaçant difficilement, David continua à combattre, à éliminer les ennemis avec rage et à tirer des balles dans l'espoir qu'elles atteignent leur cible.
Le médecin qui l'avait opéré s'appelait Ali, c'était un étudiant en médecine qui a rejoint l'armée d'Amine ces derniers temps, ses qualités de chirurgiens lui permettaient d'avoir une précision redoutable, ce qui faisait de lui un excellent tireur, mais il soignait quelquefois ses camarades de guerres lors des batailles ou après dans sa base où il a une sorte de cabinet, ce qui permet de limiter les pertes humaines et David a eu de la chance, car, parmi les quelques étudiants en médecine qui ont rejoint l'armée d'Amine, Ali était le meilleur.
Mais, qu'en est-il de la blessure de David ?, eh bien !, plus de peur que de mal, car le blessé avait beaucoup de muscle au mollets, ce qui avait amorti la balle au moment de l'impact, l'empêchant de s'enfoncer encore plus loin, ou pire, d'atteindre le tibia, ce qui pouvait engendrer de graves problèmes, donc, le soldat a été sauvé par tous ces exercices qu'ils faisaient à l'armée ou ceux que sa mère le forçaient à faire, et, même si les semaines suivant l'accident il eut beaucoup de mal à marcher ou à courir, les choses s'étaient améliorer et il put enfin réutiliser ses jambes au bout de quelques mois, mais il n'est pas sorti gagnant de cette affaire, car il ne put plus jouer au football ou courir longtemps au risque de se faire atrocement mal, football, sport qui fascina son fils, James quelque temps après la victoire de l'Allemagne de l'ouest en finale de coupe du monde contre la Hongrie le 4 juillet 1954, depuis il devint un grand amoureux de ce sport qu'il joue avec les fils d'immigrés italiens de Little Italy, lui aussi étant fils d'immigré européen qui a importé avec lui ce sport si méconnu aux dans son pays.
Grâce à ses voyages réguliers aux États-Unis où il retrouvait sa famille, et la radio qu'il y avait dans chaque base, David était toujours connecté au monde extérieur, ainsi, il savait tout ce qui se passait dans le monde durant ses sept années de guerre, de cette façon, il put entendre parler de l'affaire Ed Gein en 1957 et fit la comparaison avec son roman : « Le tueur de Qenko », il put suivre la coupe du monde 1958 et l'élection de John Fitzgerald Kennedy en 1960 et a entendu parler de l'indépendance du Congo, du Sénégal et du Nigéria et pleins d'autres pays cette année-là, ce qui lui donna énormément d'espoir, car ça signifiait pour lui la décolonisation des pays africains et donc une possibilité que l'Algérie soit le prochain pays. Mais il n'utilisait pas ces voyages et la radio pour se divertir et pour s'informer de choses inutiles, non, ils permettaient aussi à avoir des renseignements cruciaux dont Amine et David avaient énormément besoin.
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Destins secrets
Historical FictionJ'ai écrit ce roman à l'âge de 12 ans, à la base objectif personnel que je m'étais fixé pendant le confinement. Même si je le trouve aujourd'hui, avec du recul, niais et rempli d'incohérences historiques et d'anachronismes, il reste quand même un li...