Chapitre 7

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Il y avait tout de même deux exercices qu'on faisait à la caserne mais que la mère n'avait pas pris en compte durant ces trois années durant lesquelles elle entrainait son fils et dont elle était absolument contre, les trouvant top dangereux pour son petit Hans : le maniement des armes et le pilotage d'hélicoptère.

Comme d'habitude, Hans était le meilleur dans ces deux domaines là, mais surtout au maniement d'armes, l'exercice se faisait soit dans la caserne, soit dans la forêt, il savait très bien viser les cibles, de cent à trois-cents mètres, il en a touché près de 720 en trois mois, Adolf et les autres militaires lui disaient-même qu'il était le meilleur tireur embusqué (sniper) de l'histoire, mais il était tout à fait contre cette idée, disant juste qu'il était doté d'un œil de lynx qui lui offrait bonne vue, les autres étaient aussi étonnés par le nombre de cibles touchées, il justifia par une série de calculs : « J'ai touché 720 cibles en trois mois, soit à peu près quatre-vingt-dix jours, 720 divisé par quatre-vingt-dix est égal à huit, et huit cibles touchées par jour, ce n'est pas mal, mais je vous rappelle qu'on a que douze essais, je n'ai donc que 66 pour cent de réussite, ce n'est pas énorme ! ».

Dans les autres exercices d'armes, il y avait le lancer de grenades, mais pas un lancer comme on lancerait une vulgaire pierre, il y avait tout un art et une technique pour ça : chaque militaire devait apprendre à tirer une grenade, une fausse, à un angle précis de 55° et à distance environnant les quarante mètres, mais comme vous vous en doutez, Hans tirait la grenade à plus de cinquante mètres, il suffit juste de regarder ses gros bras pour comprendre, elle ne pesait rien pour lui.

Et en ce qui concerne l'autre exercice, le pilotage d'hélicoptère, l'école militaire de Hans, même si elle n'était pas spécialisée dans l'aviation, elle offrait, tant bien que mal, des cours de pilotage d'hélicoptère à ses élèves, ce qui se faisait très rarement. Mais, malgré tout, tous les militaires, même Hans cette fois, ont appris à piloter en une durée assez courte, deux mois.

Il arriva un jour à l'adolescent une très belle aventure alors qu'il pilotait seul un hélicoptère durant un entrainement : il parcourait tout Karlsruhe par les airs et avait une vue magnifique, le ciel bleu et le soleil de plomb qui tapait si fort que si on fermait les yeux on se croirait en Afrique du nord en plein été, et il pouvait admirer la forêt et la ville comme s'il les voyait sur une carte, il pouvait même voir très clairement et nettement le mouvement qu'il y avait en-dessous de lui, il pouvait absolument tout voir, rien n'avait de secret pour lui. Et quand il tourna sa tête après avoir longuement contemplé la forêt pour voir la ville, il vit tous les regards des habitants étonnés d'un tel engin juste au-dessus de leurs maisons, il s'éloigna encore un peu et remarqua une maison qui lui était familière, c'était sa maison qu'il n'avait pas vu depuis des mois, il vit sa mère et ses grands-parents prendre leur déjeuner puis directement lever leur tête pour s'étonner sur l'hélicoptère, Angela, qui n'avait jamais vu de sa vie un hélicoptère l'avait innocemment montré à ses parents, ignorant que c'était son fils qui était en train de le piloter. Hans continua son chemin dans les airs et se posa au milieu de ses camarades qui attendaient leur tour.

Malgré l'arrogance de l'adolescent et sa haine intense et non cachée envers Adolf, ce dernier l'aimait, oui, car c'était son meilleur et plus compétent élève, mais l'élève, lui, le détestait de plus en plus à mesure qu'il le voyait, l'entendait, l'imaginait, le découvrait dans ses rêves ou plutôt dans ses cauchemars, qu'il faisait très souvent, où il était ligoté sur une chaise dans une pièce sombre, et était entouré de personnes ressemblant tous à Hitler ou étaient tout simplement tous Hitler, mais il y avait clairement aux contours de leurs visages des traces de masques, il y avait partout autour de lui des croix gammées disposées tels des pentagrammes sataniques, il se croyait dans le refuge d'une secte, une secte, il écoutait aussi des sons très étranges et dérangeants durant ces rêves, comme des paroles étranges qui avaient l'air d'être prononcées dans une langue que Hans ne comprenait pas, ça semblait être du latin ou de l'ancien grec, prononcées par l'un des « Hitler » autour de lui, ou des cris et des pleurs d'une personne qu'il connait, Albert, mais il ne le voyait jamais, l'imaginant être torturé par ces hommes sadiques et sans cœur. Il se réveillait à chaque fois à ce moment où il a cette réflexion-là, apeuré, les cœurs battant la chamade, et vérifiait si son ami allait bien ou pas et se pinçait encore et encore pour voir s'il est bien sorti de ce mauvais rêve.

Suite à ça, Hans décida sérieusement d'arrêter de lire ses livres d'horreur, interdits à la caserne, pour la santé mentale des élèves. Il n'y avait qu'un seul livre permis : celui d'Hitler bien sûr, « Mein Kampf », soit « Mon combat », et dont les deux amis se moquaient parfois en voyant les autres militaires le lire avant de dormir, il y avait bien sûr aussi quelques autres livres de Céline, quoi de bien formater l'esprit des élèves tels des robots.

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