Chapitre 22

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Ce que je vais vous raconter est sans doute la plus grande, la plus folle, la plus risquée, la plus farfelue mission qu'ont mené les deux hommes : une embuscade dans une prison à deux, oui, à deux, ils allaient rentrer de force dans une prison, tuer tous les gardes français à l'intérieur pour libérer une centaine de soldats algériens capturés après une défaite, à deux. Tout ça était une idée d'Amine, il a réussi à convaincre David en jouant sur la surprise qu'auraient les gardes en voyant deux personnes sortis de nulle part voulant à tout prix les tuer, cette surprise et cette peur les auraient sûrement paralysés, ainsi, David consentit pour mener la mission la plus risquée de sa vie, en donnant même des plans probables de cette prison qu'il a imaginé grâce à son expérience de directeur de prison en 1939, ainsi les deux hommes savaient par où passer pour aller plus vite, et, une fois leur plan en place, la nuit tombée, les deux associés se dirigèrent vers cette prison, eux seuls, avec un fusil chacun et plein de munitions.

Les deux associés étaient près de la prison cachés dans un buisson afin de tuer les deux gardes qui se tenaient devant la porte :

- Regarde, dit Amine, à trois je vais tirer sur le garde de droite et toi sur le garde de gauche : un, deux, trois !

Les deux balles atteignirent leurs cibles et les deux cadavres tombèrent sur le sol passant les derniers instants de leur vie dans la confusion. Les deux soldats récupérèrent toutes les clés de la prison en fouillant leurs dépouilles, la mission pouvait commencer.

Ils ouvrirent la grande porte sans faire de bruit, ils se dirigèrent lentement mais silencieusement vers la pièce principale : le bureau du directeur, ce dernier était à sa place avec son adjoint parlant de tout et de n'importe quoi, sur la table, il y avait des dossiers, du papier et un peu de courrier mais aussi deux bouteille de rouge, une vide et l'autre à moitié entamée, les deux hommes étaient donc saouls et donc des cibles faciles, David et Amine n'eurent pas de mal à les éliminer en douceur, sans faire de bruit, et ils en profitèrent pour piller la pièce ornée de fusils, de mitrailleuses, d'imposantes armes et de grenades placées comme des boules de Noël, ainsi, chaque soldat avait deux fusils et un stock de munitions encore plus important que le premier, ils allaient utiliser les armes de l'ennemi contre lui.

Ils allèrent vers la salle de torture qui était beaucoup plus grande que le bureau et où il y avait huit bourreaux qui s'ennuyaient et qui étaient au bord du sommeil et des armes de torture dont la simple vue pouvait provoquer une douleur horrible. Mais aucun de ces huit hommes ne faisaient peur à nos deux guerriers, ils espéraient les avoir grâce à la fatigue, chacun devait en éliminer quatre. Amine ouvra la porte, David tira sur quatre hommes sans en rater un, Amine enchaîna en tuant les quatre derniers en quelques secondes, les hommes étaient figés comme de la glace, maintenant il ne restait que des cadavres et des moyens de torture tout à fait dérangeants et ignobles qui furent mis de côté pour être détruits et inutilisables. Ils devaient maintenant passer à la prochaine et dernière étape de la mission : l'élimination des gardes et la libération des soldats qui criaient tous à tue-tête : « Tahya el Djazaïr ! », soit : « Vive l'Algérie ! ».

Sans perdre de temps, les deux hommes s'empressèrent vers les cellules, ouvrirent la porte des leurs pieds, braquèrent leurs armes, appuyèrent sur les gâchettes et tuèrent la cinquantaine de gardes sous une pluie de sang et une symphonie de coups de feu, Amine avait raison, car le choc de voir leurs collègues se faire tuer et la peur de se faire à leur tour occire les avaient totalement paralysés et rendu immobiles telles des statues, et rajoutons à cela la fatigue de devoir surveiller cent détenus durant plusieurs heures, il ne restait à nos deux hommes qu'à les achever, ce qu'ils firent avec une rapidité surprenante. Amine et David dépouillèrent les corps pour retrouver les clés qui libéreront les soldats, et, une fois les soldats libérés, armés, les dossiers et les armes saisis, les moyens de tortures détruits, la mission se termina et les frères d'armes retournèrent à leur base.

C'est bon, ils avaient réussi, la mission la plus risquée de leur vie, ils avaient à eux seuls pénétré de force toute une prison et libéré leurs soldats (qui étaient tous sains et saufs) sans être touché d'une balle, mais ce n'était pas la seule mission que David et Amine ont mené, car ils en avaient fait plusieurs et vécu divers aventures toutes aussi folles et risquées les unes que les autres.

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