Chapitre 6

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Avant qu'il n'aille à l'enfer où il passera les prochains mois de sa vie, le futur-militaire alla voir son père au cimetière pour lui dire au revoir, car il savait qu'il ne le reverrait pas de sitôt. Après avoir fait ça, il alla à la caverne, entra dans la cour avec un groupe d'adolescents qui avaient le même âge que lui, puis se mit en ligne avec eux pour que Hoffmann puisse les voir. Ce dernier arriva, et remarqua Hans en premier, en raison de ses gros muscles, avec lesquels il se distinguait des autres. Et au moment de la photo des nouveaux militaires, Hans était surpris quand il vit la sienne, elle ressemblait exactement à celle de son père, déjà, à cause de leurs ressemblances de départ, mais aussi à cause de leurs muscles gonflés et de l'inscription : « Premier jour de service militaire de M. Tutler » en bas de la photo. L'adolescent pria l'employé chargé du courrier de la caserne d'envoyer, à sa mère, la photo et une lettre où il lui demande de comparer la photo avec celle de son père.

Au moment où l'ancien soldat se présenta, et dit qu'il fallait l'appeler « Monsieur » ou « Votre honneur » que Hans répliqua : « et pourquoi pas : votre majesté ? », le vétéran demanda sagement à l'adolescent de se taire et continua son discours en citant Hitler et en disant qu'il serait l'avenir de l'Allemagne, qu'il était le meilleur, et d'autres louanges vantant les « mérites » du dictateur, Hans, en écoutant ça, repris :

- Hitler, Hitler ! C'est tout ce que vous savez ! C'est devenu un dieu pour vous, une idole, un être extraordinaire et vous êtes ses disciples, car vous formez une secte, oui, une secte, mais en réalité c'est un dictateur, un despote, un tyran, un dirigeant sadique, un salaud, un chien, un diable ; ein Teufel ! Je le déteste, c'est la pire personne au monde, et je vais vous le dire dès maintenant pour que ça soit bien clair pour vous : je suis contre ses idéologies, je trouve qu'elles sont inhumaines, immorales et insensées ! Alors vous, Adolf Hoffmann, rien que votre prénom m'a fait vous détester, rajoutez à cela que vous soutenez le diable en personne dans ses idées ! Vous n'êtes rien pour moi, vous êtes insignifiant ! Rien !

Deux-cents pompes. Ce fut la punition de Hans pour ce qu'il a dit, il les fit volontiers et sans s'arrêter, grâce à sa musculature et à ses bras d'haltérophile, mais aussi au message qu'il voulait faire passer, car avant qu'il ne mette les mains au sol, il cria que s'il faisait ça, c'était pour faire entendre ses opinions et ainsi pour se faire connaître comme « la personne capable de faire deux-cents pompes sans s'arrêter pour montrer son désaccord avec ce foutu régime ».

Le lendemain, à six heures quarante-huit minutes, Hans se réveilla tout seul, se lava, alla dans la cour et commença à faire ses exercices. Hoffmann, déjà réveillé et la trompette aux lèvres, le vit, mais, sans dire mot, il était à vrai dire étonné, jamais il ne pouvait croire qu'un être humain puisse se réveiller de si bonne heure et de faire du sport sans même manger quoi que ce soit, de son plein gré, cela peut sembler absurde, mais Hans n'avait pas d'autre choix que de faire ça. Quelques minutes plus tard, Adolf souffla de toutes ses forces dans l'instrument, et tous les militaires vinrent à la cour, ils furent eux aussi surpris, par le fait que leur camarade était là avant que la sonnerie ne retentisse, ils étaient étonnés de l'aisance qu'il avait pour faire ses exercices alors qu'il n'avaient que dix-sept ans, comme eux, on aurait dit Hercules qui s'entrainait, et, même si les autres militaires connaissaient les règles, ils n'avaient jamais fait de sport de si bonne heure avant, et ça se devinait facilement sur leurs yeux presque endormis et leurs corps pas du tout habitués à supporter de tels efforts. Derrière l'adolescent se multipliaient les paroles des autres qui s'étonnaient des compétences physiques de leur camarade ne sachant pas qu'il était habitué ça et que faire du sport tôt le matin était pour lui la routine.

À la fin de la séance, les adolescents se ruèrent pour prendre leur petit-déjeuner tels des affamés, sauf un, Hans, qui était même prêt à faire une demi-heure de plus sans s'arrêter. Adolf lui ordonna d'aller manger en lui disant qu'il n'était ni une machine ni un robot et que la caserne n'était pas un endroit pour se vanter de ses forces. Vers la fin du petit-déjeuner, un jeune militaire appela Hans avec un signe de la main, ce dernier voulut aller, mais il ne put pas, car la cloche avait sonné, trop tard. Quand les travaux qu'Hoffmann avait distribués à chacun commencèrent, les paroles autour de l'adolescent se répandirent à nouveau, il faut dire qu'il faisait le triple de ce que faisaient ses camarades réunis !

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