Chapitre 8

1 0 0
                                    

Après un an de souffrance, de moments difficiles, d'efforts continus, Hans termina son service militaire, sa mère était aux anges, son fils était enfin militaire, on pouvait voir dans ses yeux la fierté, la fierté d'une mère qui a tant misé sur son fils, le triomphe et la joie se dessinait sur le visage de Hans aussi, quoique pas du tout d'accord avec le nazisme, il était simplement heureux d'accomplir enfin une tâche qui lui a coûté beaucoup d'efforts.

Mais son bonheur le quitta quand il s'est souvenu que son amitié avec Albert allait se terminer, pas pour une histoire de trahison ou un motif de fin d'amitié normal, juste à cause du destin qui a choisi des les séparer : Albert est parti quelques jours auparavant sans laisser de traces et sans même en parler à son ami, son seul ami dans la caserne, certains pensèrent qu'ils étaient parti à Munich, et d'autres à Berlin, sauf Hans qui n'avait aucun avis sur la question et qui préférait ne pas y penser car plus il le faisait, plus il avait mal, une si belle amitié brisée en un départ, quel triste gâchis !

Il retourna à la maison, se réinstalla, retrouva le calme dans son ancien mode de vie, car il ne faisait pratiquement rien à part manger, dormir et aller se promener dehors ou dans le jardin de temps en temps, retrouva le confort dans ses lits et dans la nourriture qu'il mangeait avec abondance.

Quand il reprenait petit à petit ses vieilles habitudes, c'était comme si un prisonnier de l'enfer s'est échappé de sa prison et trouva devant lui le paradis, même les plus simples choses étaient pour lui du caviar, il se réjouissait des plats qu'il ne pouvait pas manger à la caserne, des livres qu'il pouvait enfin lire, et des chansons qu'il pouvait enfin écouter, de pouvoir sortir se promener où il veut quand il veut et tout un tas d'autres choses auquel il avait droit dans la vie normale et qu'il regrettait tant durant son service militaire, ne savourant pas sa chance quad il les faisait, il se réjouissait d'être enfin libre, et pas ligoté par les chaines de Hoffmann, il était aussi en quelque sorte content par le fait qu'il ait arrêté de faire ce cauchemar infernal qui hantait ses nuits.

Après une semaine d'extase totale face à des choses banales, Hans reprit peu à peu ses esprits et décida d'aller vers la tombe de son père et de lui dire qu'il était vraiment militaire et qu'il pouvait maintenant être fier de lui.

Après avoir fait ce devoir qui lui tenait à cœur, il ne lui restait plus rien à faire et passa ses journées enfermé dans sa chambre, parfois même jusqu'à la tombée de la nuit, en se divertissant du mieux qu'il pouvait et avec les moyens qu'il avait, en lisant surtout, et en sortant de temps en temps pour respirer. Ce mode de vie lui plaisait et il y trouvait son bonheur, toute sa famille se réjouissait de le voir ainsi.

Destins secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant