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★ Ce chapitre contient des scènes violentes explicites et aborde quelques traumatismes sur la maltraitance fraternel ★
PDV Sanzu
Je ne suis pas un type bien. Mon âme est noire. Mon coeur est de pierre. Ma réputation n'est ni une légende ni une mythe, c'est une accumulation de faits. S'il existait une balance qui mesure la pureté humaine, je ferais s'écrouler un de ses côtés sous le poids de mes péchés et j'éclaterais de rire devant ce spectacle.
Rindou Haitani. Lui il est pur. Innocent. Incroyablement naïf. Ouais naïf, parce qu'il croit que tout le monde joue encore selon les règles imposées mais il a tort, même si il ne me croirait pas. Je n'aurais jamais dû l'entraîner dans mon monde, mais je suis assez égoïste pour m'en ficher. Je l'ai fait mentir parce que, chaque fois que je le prenais, il en crevait d'envie. Il le désirait tout autant que moi.
Je traverse la pièce sans dire un mot. Je trouve toujours les actes bien plus puissants que les paroles, et la violence ça me connaît.
Cet homme de dos, se tenant devant moi, doit crever.
Je m'arrête à quelques centimètres de lui et je saisis la tresse noire qu'il porte à base du crâne. J'en entoure ma main et, d'un coup sec, je tire violemment sa tête en arrière, jusqu'à ce que son cou soit hyper étiré. Je vois sa pomme d'Adam qui se met à déglutir dans sa gorge.
J'ai peut-être bientôt la trentaine, mais je m'entraîne à fond tous les jours. J'ai appris à les dépens, bien trop jeune, que parfois la force pure est votre unique chance d'éviter votre pire cauchemar.
La peau de son crâne se tend jusqu'à ce qu'un brin de sa tresse me reste dans la main avec un morceau de peau sanguinolent au bout. Ses pieds touchent le sol les premiers, puis ses jambes se dérobent et il tombe à genoux devant moi.
Exactement là où est sa place.
Il lâche un flot de mots incompréhensibles en japonais, mais peu importe ce qu'il baragouine. Personne ne dépasse la ligne jaune ici.
Il pose ses deux mains par terre, prêt à bondir. Avant qu'il puisse faire un geste, j'écrase une de ses mains sous mon talon, en broyant ses os sous mes chaussures sur-mesure.
Son hurlement pathétique ne sortira pas de cette pièce dont les murs et la porte sont insonorisés. Je regarde Rin' qui s'était faufiler au fond de la pièce pour se cacher avant que l'on intervienne, je remarque les marques rouges sur sa gorge, là où il a dû l'agripper avant que j'arrive. Quelques gouttelettes de sang se sont propulsées sur son visage alors qu'il se tient le côté gauche de son abdomen, la où un couteau à frôler sa peau.
Écœuré et surtout hors de moi, je jette la tresse devant ce chien. Je crois en la justice de la rue. Pas seulement oeil pour œil, dent pour dent, mais qu'il faut répondre trois fois plus fort.
Sous le regard affaibli de Rindou, je l'attrape une seconde fois par la gorge. Je le traîne jusqu'au mur, je le soulève à nouveau. Il essaie de parler, mais ma pression sur sa trachée l'en empêche. Ses yeux s'exorbitent, laissant apparaître un soupçon de peur, et me voilà ramené à cette nuit-là.
La nuit qui a définitivement fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. L'enfant par terre devient moi, et cette espèce de merde, Takeomi qui avait tenter de me planter une énième fois durant sa crise de nerf tellement il avait de dépit envers moi. J'ai dû me défendre et garder prise sur lui et pour la première fois de cette malheureuse vie je l'ai frappé. Aussi fort qu'il ne s'est pas réveiller pendant plusieurs heures.
Je lâche prise un instant en ignorant les cris de cet être qui a oser touché Rin'.
Je prends mon élan et lui assène un seul coup à la tête, qui lui broie le crâne. Son corps glisse sur le sol pendant que je recule en balançant la batte de baseball tachetée de sang sur le côté.
Je me retourne et je croise le regard horrifié de ses coéquipiers qui tremblent à pleine jambes.
Je ne doute pas qu'ils sentent la brutalité qui émane de moi. Il n'aura pas le moindre problème à cause de ce qu'il vient de se passer.
Rindou est sous ma protection. Quoi qu'il arrive, personne ne touchera à un seul de ses cheveux.
