En mode avion

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Deux jours, deux longues journées sans voir mes enfants ! Je sais, ça n'a rien de bien dramatique mais bon sang, deux jours ! Ouais, j'exagère un peu, je me suis tellement habituée à les voir chaque jour, les border chaque nuit depuis mon retour que ça me semble une éternité. Oh, ils seront entre de bonnes mains avec leur père, mais ce n'est pas comme si j'étais avec eux. « Hey, ils vont bien crois-moi » La voix de Scarlett se fait douce sous le bruit des moteurs de l'avion, merde que je déteste voler. J'essaie de me ressaisir, essayant de croire à ses paroles. Peut-être qu'écouter un peu de musique sera assez distrayant. Je lance une play liste au hasard, n'écoutant pas vraiment les paroles, juste la mélodie atteint mes oreilles. Un son lent et triste joué au piano, on peut entendre une faible lueur de basse. Une chanson qui se veut presque déprimante et pourtant, ma jambe se balance à un tout autre rythme. Merde, j'angoisse à chaque vol, me savoir au-dessus de nulle part sans moyen de m'échapper si ça tourne mal. Je devrais sans doute y être habituée depuis le temps que je prends l'avion, mais il y a toujours cette peur qui traîne. Une main se pose sur ma cuisse et elle se calme instantanément, je remarque des bagues que je ne connais pas à Scarlett et je lève les yeux.

« Selon des statistiques, il y a plus de chances de se faire renverser que de s'écraser » et elle s'installe tranquillement dans son siège me laissant à ne pas comprendre. Non pas ce qu'elle m'a dit, je ne suis pas si idiote, mais le fait de sa présence. Cela devait être juste Scar et moi dans le casting à voyager ce week-end afin de tourner des scènes pour une 'mission'

« Lizzie ? Tu n'es pas censé être ici » Ouais, je devrais l'accueillir plus chaleureusement, mais la surprise ne s'évapore pas et de plus, nous ne nous sommes pas revues depuis la caravane. Je n'avais pas de scènes à tourner et puis, nous partions à l'étranger. Pas depuis trois jours, il y a eu des textos, mais rien de plus et Dieu qu'elle m'a manqué.

« Je peux m'en aller si tu le veux » Sa voix laisse entendre qu'elle ne le veut pas, quand elle est prête à se lever, j'attrape son bras l'attirance à nouveau dans le siège.

« Tu ne bougeras pas ton cul de ce siège Olsen » Je lui souris et elle le rend, se tournant pour me faire face et encore une fois, je me perds dans son regard. « Merde que j'aimerai t'embrasser » Et c'est sorti plus vite que je ne l'ai pensé, la main sur la bouche et elle rit. « Je ne voulais pas le dire de cette façon »

« Mais tu en as envie » Elle lève un sourcil et retire ma main toujours sur mon visage. Elle jette un rapide coup d'œil aux alentours avant de poser ses lèvres sur les miennes. On aurait dû faire ça rapidement, mais lorsqu'elles sont scellées, difficile de les éloigner. Sa main s'accroche plus fermement à la mienne, me faisant comprendre son envie et je prends la décision de m'éloigner à contrecœur.

« Oh ça ne m'avait pas manqué du tout » Je souris et elle me pousse l'épaule avant de rire à son tour. Lizzie s'installe à nouveau le dos contre le cuir du siège et choisi un film sur le petit écran. Ne lâchant pas ma main, sa tête repose désormais sur mon épaule et je me sens presque en paix. Aussi, vite, qu'elle a pu me distraire, la pensée de mes chérubins me revient. Je n'aime vraiment pas être aussi loin de la maison, cela me rappelle que nous allons bientôt déménager la production et je tremble. La séparation est à chaque fois douloureuse, j'aurais aimé que James ait un emploi comme technicien de plateau sur le tournage, mais il n'était pas libre. J'aurais eu ma petite famille avec moi, comme pour notre dernier film. Je sais, c'est un peu égoïste, mais j'aime avoir mes enfants en permanence avec moi.

« Hey, tout va bien ? » Sa voix douce, presque chuchotée me sort de ce tourment et son regard est inquiet.

« Ouais, c'est juste tu sais, être loin de la maison et de ma famille » Je hausse les épaules comme pour minimiser ce que je ressens vraiment. « Tu ne m'as pas dit ce que tu faisais ici ? Je croyais que tu tournais au studio pendant ce temps-là » Ses yeux toujours dans les miens, elle me sourit timidement.

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