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Après s'être mis en pyjama, on passe la soirée (ou plutôt la nuit) à regarder Sex Education en mangeant de la glace à la vanille, enfin surtout lui. Ce n'est pas trop la saison, mais c'est le seul dessert qui lui restait.

Je regrette de ne pas l'avoir regardé plus tôt parce qu'elle est vraiment aussi géniale qu'on me le disait. Elle aborde des sujets forts et tabous mais tellement importants d'une manière vraiment saine et bienveillante. Il y a également des problèmes qui sont soulevés qui ne m'étaient jamais venus à l'esprit.

— On lance la saison deux ? me propose-t-il en plongeant sa cuillère dans le pot de glace.
— Carrément !

C'est ainsi qu'on se retrouve à regarder la suite de la série à deux heures du matin.

La complicité qui s'installe de plus en plus entre nous me fait oublier les préliminaires désastreux et je me promets au fond de moi que je le guiderai la prochaine fois pour ne plus avoir besoin de me mentir et de faire semblant.

Je me réveille le lendemain matin avec la sensation d'être sur un petit nuage. Les bras de Théo m'encerclent et une de ses mains s'agrippe à mon t-shirt. Je me blottis un peu plus contre lui en prenant soin de ne pas le réveiller.

— Bonjour, toi.
— Coucou mon ananas préféré.

Comme à chaque fois qu'il emploie ce surnom, un sourire niais se dessine sur mon visage.

— J'aime vraiment beaucoup ce surnom, ne t'arrête pas de l'utiliser, s'il te plaît.
— Reçu cinq sur cinq, madame.

Je le cherche du regard puis attrape son menton pour le forcer à me regarder.

— Bon, tu peux dire la vérité. Tu t'es renseignée sur moi auprès de mon entourage ? lui demandé-je avec beaucoup de sérieux.

— Mais de quoi tu parles ? répond-il sans vraiment comprendre là où je veux en venir.
— Tu viens vraiment de sortir mon surnom préféré de nulle part ?
— Euh... oui ?
— T'es encore plus génial que je ne le pensais en fait !

Théo explose de rire avant de me faire un gros câlin.

— Tu as des choses de prévues aujourd'hui ? me demande-t-il.
— J'avais un cours à huit heures mais je me suis dis que je pouvais le rater pour passer un peu plus de temps au lit avec toi. À part ça, je travaille de seize heures à vingt heures aujourd'hui.
— Tu avais cours ce matin ?
— Oui, mais c'est pas grave.
— Quand même... C'est important d'aller à tous ses cours ! Tu me l'as toi-même dit que tu n'aimais pas sécher.
— Je sais. Je suis de nature très studieuse et je ne manque jamais de cours, mais pourquoi pas faire une petite folie de temps en temps pour rester avec mon copain.

C'est à ce moment-là que je percute le sens de ce que je viens de dire. Copain. Théo. Théo est mon copain. J'ai un copain. Un adorable et très beau copain d'ailleurs.

— T'es mon copaaaain ! m'exalté-je en l'attirant à nouveau contre moi pour le serrer de toutes mes forces.
— En effet. Tu vas devoir t'y habituer.
— M'habituer à quoi ? ironisé-je.
— À être ma copine.

Je laisse échapper un petit cri de joie avant de le serrer encore plus fort.

— Ça te dit d'aller prendre le petit-déjeuner en ville ? lui proposé-je.
— Oui, ça peut être sympa. Tu as une idée où on pourrait aller ?

Je prends le temps de réfléchir à l'endroit parfait.

— Je sais qu'à La Brioche Dorée ils font de bonnes boissons chaudes et de quoi manger le matin.
— C'est dans le centre commercial ?
— C'est ça, au premier étage, précisément.
— Je n'y suis jamais allé donc écoute, pourquoi pas !
— Super, conclus-je en déposant un petit baiser sur ses lèvres.

Nos coeurs entaillésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant