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Eliott: Bonsoir mademoiselle !

Tiens, c'est nouveau ça. Je souris sans même m'en rendre compte en lisant le message qu'Eliott vient de m'envoyer. Heureusement que Louise n'est pas là pour le remarquer. Je lui réponds presque immédiatement.

Moi: Bonjour, vous. Que voulez-vous ?

Je pose mon portable sur mon lit le temps d'aller dans la salle de bain me brosser les dents. Quand je reviens, j'ai déjà une réponse.

Eliott: Savoir comment s'est passée votre journée avec votre mère.

Évidemment que c'était pour ça, pour quoi d'autre ça aurait pu. Je crois que les suspicions de Théo concernant les sentiments d'Eliott envers moi me montent à la tête. Je secoue celle-ci et rédige une réponse bien détaillée.

Moi: Ça s'est plutôt bien passé. J'ai eu pas mal d'informations super intéressantes et pertinentes pour notre travail. Je n'ai posé que quelques questions mais pour un début, c'est déjà bien. Je t'enverrai une photo des questions que j'ai posées et je te transmettrai par mail mes notes quand je les aurai mises au propre si ça te va. Je t'enverrai également l'enregistrement vocal que j'ai fait de notre conversation.
Moi: À mon avis, au vu de comment ça s'est passé aujourd'hui avec ma mère, elle ne nous fera pas faux bond, donc on peut sans doute avancer sereinement !
Eliott: C'est génial tout ça. Tu veux que je vienne pour qu'on bosse tout ça ensemble ?
Moi: Non, ça va aller, désolée. Et puis je ne pense pas que Théo serait très content d'apprendre ta venue à presque 23h chez moi pour travailler. Ça paraît suspect un peu, tu ne trouves pas ?
Eliott: Tu as peur qu'il pense quoi ?
Moi: Que je le trompe.
Eliott: Attends deux petites secondes s'il te plaît.

Je compte mentalement et au bout d'une minute, je n'ai toujours pas de nouveau message. C'est quand je m'apprête à poser mon portable que le nom d'Eliott Thomas apparaît sur l'écran.

Il m'appelle. Pourquoi il m'appelle ?

Je ne prends pas plus de temps que ça pour réfléchir et je décroche.

— Allô ? dis-je d'une voix peu sûre de moi.
— Oui ! Je t'ai appelée parce que je me suis dit qu'à la vitesse de nos messages, c'était plus simple de se parler par appel.
— C'est pas faux. Tu voulais répondre quelque chose à mon dernier message, du coup ?
— Il pense que tu vas le tromper avec moi ?
— C'est ça.
— Mais pourquoi ? demande-t-il d'une façon à ce qu'on perçoive clairement qu'il est surpris de mon aveu.
— Il pense que...
— Oui ?
— Tu as des sentiments pour moi, articulé-je, morte de honte en cachant mon visage de ma main livre alors qu'il n'y a personne à côté de moi.

J'entends Eliott pouffer de rire à l'autre bout du téléphone et j'avoue que je le prends un peu mal. Je sais qu'on ne s'apprécie pas particulièrement, mais de là à réagir comme si avoir des sentiments pour moi était la pire des choses est quand même blessant. Cependant, comme à mon habitude, j'essaye de ne rien laisser paraître, même si je suis carrément nulle à ça, comme me l'a déjà fait remarquer Eliott.

— Qu'est-ce qui lui fait penser ça ? reprend-il, plus sérieusement après s'être raclé la gorge.

Le ton qu'il emploie me déstabilise et je mets quelques secondes avant de reprendre les esprits.

— Je ne sais pas trop, il ne m'a pas dit. Je crois que c'est plutôt une question de ressentis plutôt que de comportements que tu pourrais avoir. Je lui ai dit que ces suppositions étaient stupides, mais il est buté comme pas possible.
— Merci pour cette information.
— Pourquoi ? Elle ne te sera d'aucune utilité.
— Oh, détrompe-toi, très chère. C'est une information très amusante et intéressante.
— S'il te plaît, Eliott, si tu m'apprécies un tant soit peu, ne joue pas avec sa jalousie.
— Ce n'est absolument pas mon genre, voyons...
— T'es insupportable, lâche-je.
— Je sais, répond-il d'une voix innocente.

Nos coeurs entaillésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant