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Après avoir débauché, je rentre aussitôt à la maison pour manger et me préparer en vue de la soirée de ce soir avec Lou, Matéo et Eliott, qui a finalement accepté de sortir après quelques supplications de la part de Lou et Matéo. Personnellement, ça m'est plutôt égal qu'il soit là ou pas, mais je sais que ma meilleure l'apprécie presque autant que son copain, alors j'accepte.

Avec le froid qui est de plus en plus présent, je profite de l'eau coulant sur ma peau glacée pour réchauffer mon corps. Le contraste des deux températures est douloureux mais s'estompe en quelques minutes.

Quand je sors de la douche, je m'empresse de m'habiller pour éviter de congeler sur place. J'opte pour une jupe en daim noire avec un t-shirt rouge que je porte sans rien mettre en dessous. Ça fait un an que j'ai arrêté de porter des soutifs tous les jours et qu'est-ce que ça libère. J'ajoute à ma tenue des collants ainsi que mon collier de perles. J'enfile également des boucles d'oreilles avec une petite marguerite sur chacune d'elles. Je mets un peu de mascara et du rouge à lèvres et je suis fin prête.

Je débarque dans le salon avec une démarche telle une top modèle sous le regard de mes amis. Ils sont tous bouche bée, même Eliott.
C'est assez rare que je m'apprête autant, d'où la surprise. J'avoue être assez fière de ma tenue.

— Waw, tu es resplendissante Anna, avoue Louise.
— Merci beaucoup, Lou. Vous êtes tous très beaux aussi.

Les garçons se sont mis en chemise et Louise porte un pantalon de costume rouge avec un haut blanc qui lui colle au corps. Je crois que c'est un de ses bodies.

On prend toutes les deux une veste assez chaude même si ça casse un peu nos tenues. On préfère ça plutôt que de mourir de froid. Une fois tous prêts, on sort et va se poser dans un bar réputé de la ville. On a choisi comme programme ce soir d'aller d'abord prendre quelques verres dans un bar, puis d'aller au Wallaby's, un bar dansant, réputé également. Si l'envie de danser est toujours présente à la fermeture, on ira en boîte.

Chacun commande son verre et nous levons nos verres à cette soirée.

— Ce soir, commence Eliott, je vais me déchirer la gueule.
— Moi aussi. J'ai demandé à prendre exceptionnellement ma journée pour pouvoir me reposer demain, donc je ne travaille pas ! m'exclamé-je.
— Et bien, buvons à ça alors, Anna !
Eliott et moi trinquons et on engloutit la moitié de notre verre d'un coup.
— Faites quand même attention les gars, on ne veut pas vous retrouver ivres morts. Nous aussi on veut profiter.
— T'inquiète, chef, je réponds.

Rapidement, Eliott et moi enchaînons les verres et surtout les shots. Il y a toujours ce rapport de compétition entre nous mais j'ai l'impression que l'alcool le rend un peu moins présent, parce qu'on rigole davantage ensemble. Je n'ai pas envie de perdre ce stupide défi, mais ça fait du bien de bien s'entendre pour une fois, même s'il reste le connard arrogant qui ne loupe pas une seule occasion pour se moquer de moi. Je suis sûre qu'il profite de ce jeu entre nous pour dire ce qu'il pense réellement de moi. Mais pour ce soir, je décide de faire abstraction du mépris que j'éprouve envers lui.

On décale au Wallaby's quand on estime que c'est la bonne heure pour aller danser. Il est donc vingt-trois heures au moment où l'on rentre dans le bâtiment. Nous sommes tout de suite propulsés dans un autre monde. Les personnes — majoritairement des étudiants — se déchaînent sur la piste. Ce que j'aime bien ici, c'est qu'il y a principalement des personnes de notre âge donc on peut facilement rigoler avec des inconnus et la musique est souvent géniale.

Avec Eliott, on décide de se prendre un énième shot.

— Deux shots vodka grenadine, s'il vous plaît, lance Eliott à l'attention d'un des barmans.
On nous les apporte aussitôt et Eliott paye pour moi.
— Tu payes les prochains, comme ça tu me rembourses, me dit-il en se penchant vers mon oreille.
— Ok, ça marche !
— Trois, deux, un, maintenant.
On avale le shot rapidement et je sens la vodka me brûler la gorge. Il me faut quelques secondes avant de m'y habituer.
— Aller, on va danser maintenant, annoncé-je.
On se fraye tous les quatre un chemin et on arrive à trouver suffisamment de place au milieu de la foule.

Nos coeurs entaillésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant