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Nous passons le reste des vacances à réviser nos partiels de janvier avec Louise la journée, et à nous détendre devant des films de Noël en compagnie de ses parents le soir. J'ai également réussi à trouver le moment d'aller patiner. Ce n'était pas aussi génial que d'habitude parce que j'ai dû emprunter des patins qui ne sont pas aussi bien que les miens mais au moins, j'ai pu m'entraîner. Éric m'aurait probablement tuée si je ne l'avais pas fait. J'ai d'ailleurs trouvé en une séance la musique que je veux utiliser pour une des deux danses ainsi que la chorégraphie que je pourrais effectuer. Je ne l'ai pas entièrement trouvée, mais disons que j'ai déjà imaginer la plupart dans ma tête.

Pour notre dernière soirée, nous avons choisi Maman j'ai raté l'avion. C'est un de nos films de Noël préférés.

Pendant que ses parents préparent le film, Louise et moi concoctons quatre chocolats chauds. On ajoute de la chantilly par-dessus avec des mini guimauves. Heureusement que nous rentrons bientôt parce que mon ventre va finir par exploser à force de boire des chocolats chauds depuis plusieurs jours.

On revient dans le salon avec les tasses en mains que nous plaçons sur la table basse, entre le canapé et la télé.

— Vous vous êtes surpassées les filles pour ceux-là, remarque le père de Louise par rapport aux boissons. C'est super joli !
— Merci, papa ! On y a mis tout notre coeur !
Je le remercie à mon tour puis sa mère lance le film.

Je me plonge entièrement dans l'univers du film et ne pense plus à rien d'autre qu'à cet enfant qui est obligé de passer Noël tout seul mais qui aura malgré tout largement de quoi s'occuper. Ni ma mère, ni Eliott ne trotte dans mes pensées.

Je ne compte même plus le nombre de fous rires que nous avons au fil du film tellement ils sont nombreux. C'était ma mère qui m'avait fait découvrir ce film. Je me rappelle encore de ce jour-là. C'était avant qu'elle se mette à boire devant moi.


— J'ai trouvé un super film à regarder pour ce soir, Anna ! J'espère que tu aimeras !
— Qu'est-ce que c'est ? demandé-je du haut de mes huit ans.
— Tu verras bien. J'ai aussi acheté des popcorns.
Je m'installe sur le canapé aux côtés de ma mère qui s'apprête à lancer le film. Au bout de quinze minutes, j'ai déjà mangé la moitié du popcorn. Ma mère me force d'ailleurs à ralentir pour qu'elle puisse en avoir elle aussi.


Je crois que j'ai rarement autant rigolé de toute ma vie devant un film. Ça doit être un des rares souvenirs joyeux que j'ai avec elle.

Les larmes me montent instantanément aux yeux en repensant à tout ça. Je tourne légèrement la tête d'un côté de façon à ce que personne ne voie mes yeux briller. Je sèche rapidement d'un geste discret les quelques larmes qui ont coulé sur mon visage et chasse ce souvenir de mon esprit pour me replonger dans le film.


Le lendemain matin, c'est un peu la folie. On a oublié de mettre des réveils en allant se coucher. Je me retrouve donc à ranger en boule mes vêtements dans ma valise sans avoir eu le temps de prendre une douche. Je me sens sale et poisseuse mais je n'ai malheureusement pas le choix. J'essaye de relativiser en me disant que je ne suis pas censée voir Eliott en rentrant. Ce serait vraiment la honte s'il me voyait dans cet état-là, pas lavée et les cheveux gras.

D'ailleurs, c'est certainement dans les jours qui suivent que nous allons décider du tournant que va prendre notre relation. On doit aussi rendre notre projet dans une semaine. Lui comme moi avons pris le temps de travailler dessus durant les vacances, il ne nous reste donc que les relectures et les corrections.

Les parents de ma meilleure amie nous déposent à la gare peu de temps avant notre train. On les remercie puis nous courons aussi rapidement qu'on le peut sur le bon quai. Heureusement, on monte dans le train pile à temps, avant la fermeture des portes.

Nos coeurs entaillésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant