Je rouvre les paupières et sens une odeur qui attire mon attention.
Les souvenirs me reviennent. J'amène ma main à mon épaule.
J'ai des points de sutures. Quatre ou cinq.
Je soupire.
En moins je suis en vie.
Je sors de la chambre. On est à la maison, enfin, toujours en Russie mais à la maison.
Je descends, mon père est en train de cuisiner ce que je préfère : du riz blanc avec de la sauce à la pistache.
Quand il me voit, il vient me prendre dans ses bras.
- Ça va ? Tu n'as pas trop mal ?
- Ça va... j'ai pas vraiment mal.
Il dépose un bisou sur ma tempe.
- Et par rapport à ce qui s'est passé avec Aleksei ?
- Ça va papa, j'ai même apprécié ce qui s'est passé avec Aleksei.
- Tu as... apprécié ?
J'hoche la tête positivement.
- J'ai imaginé que c'était Lorenzo, et ça s'est bien passé. Il a respecté tout ce qui était sur le contrat.
- Bon bah... tant mieux dans ce cas. Tu veux manger ?
- Oui, avec plaisir.
On s'installe à table.
- On ne partira pas ce soir.
- Pourquoi ?
- J'ai encore des choses à régler. Bien sûr tu n'y seras pas mêlée tu resteras tranquillement ici. On va rester encore quelques jours.
- Tu veux dire quoi par quelques jours ?
- Environ cinq jours. Je dois assister à un gala et à certaines réunions.
- D'accord. Alors je veux aller au musée des beaux-arts Pouchkine.
- On ira ensemble ne t'inquiète pas.
- Tu y es déjà allé ?
- Non, à vrai dire j'ai peut-être voyagé dans le monde entier mais jamais ça n'a à été par plaisir, seulement pour les affaires.
- Tu as déjà vu la Tour Eiffel ?
- Oui je l'ai déjà vu. Je suis même monté dessus.
- Je pourrais y aller un jour ?
- Bien sûr, tu vas où tu veux Ama' tant que je sais où tu es.
La journée passe. J'appelle Lorenzo et discute avec lui très peu de temps avant qu'il n'aille en cours. Mon père lui est au travail me laissant toute seule.
Les heures passent avec tellement de lenteur... il n'y a rien à faire.
Soudain une des domestiques s'approche de moi alors que je suis allongée dans le hamac du salon.
- Il y a un certain Aleksei qui demande à vous voir.
- Vous pouvez lui dire de venir ?
- Bien sûr.
Elle s'en va, à peine quelques minutes après Aleksei apparaît.
- Bonjour Ama'.
J'imagine que mon père a dû lui dire.
- Bonjour Aleksei.
- Ça-va mieux ?
- Ça va, et toi ?

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AMALIYA T°2
Romance"Et pour cela, tu t'es infligé la douleur que je ressentais. Tout ça pour qu'on se retrouve ici, sur le sol de ce vestiaire, à partager nos larmes. Nos souffrances, qui nous ont tout les deux démunis de tout bonheur. Le monde nous a tué, il nous a...