Guide du super-vilain renommé [en pause]

Chapitre 1

15h22. Je m'ennuie, comme toujours.

15h23. Un tas de paperasses m'attend, sur mon bureau, mais je n'ai aucune envie de la faire.

15h24. Je m'ennuie. Aaaaaah.

15h27. Ma supérieure vient de m'appeler. "Tu n'as pas encore rendu ton travail pour la semaine ! Ressaisis toi, William !"

15h28. C'est toujours la même chose, encore et encore. Du travail, du travail, du travail.

15h29. Depuis quand suis-je aussi pitoyable ? Même après 27 ans d'existence, je n'ai encore rien accompli, rien fait de ma vie. Je vis dans un appartement de trente-deux mètres carrés, au sixième étage sans ascenseur. Au travail, on respecte plus les stagiaires que moi. En fait, je ne suis qu'une grosse perte d'oxygène.

15h30. Il faudrait que je fasse quelque chose. Quelque chose dont on se rappellera, qui restera gravé dans les mémoires.

J'entends un coup de feu dehors, accompagné d'un freinage violent. Une idée pénètre mon esprit.

Aujourd'hui, moi, William T Homam, prend la décision de devenir le plus grand super-vilain de tous les temps !

1 Comment devenir un vilain renommé ?

Me voilà donc dans ma chambre, en train de réfléchir à ce que je pourrais faire pour devenir un célèbre méchant.

Tout d'abord, il me faut un costume. Quelque chose qui fasse peur aux héros, à la foi pratique et super cool. Le problème, c'est que je ne suis pas très bon en couture. Il faudra que je trouve une solution.

Ce n'est pas tout. Je n'ai pas de pouvoirs, donc ma seule solution c'est la salle de sport. Cependant, je n'ai pas le temps d'y aller, à moins de charcuter mes sept heures de sommeil quotidiennes. Youpi.

Puisque je suis trop fainéant pour m'y rendre maintenant, je commencerais mon entrainement intensif la semaine prochaine.

...

Hors de question !!! Je finirais par ne jamais devenir un méga antagoniste, à ce rythme. J'y vais immédiatement !

Enfin, j'y irai dans deux secondes.

...

Cinq secondes.

...

Non, Will tu ne peux pas tout remettre à plus tard ! Tu vas à la salle de sport MAINTENANT !

Je baille, me lève, mets mes chaussures et mon manteau, attrape mes clefs, en profite pour manger une demi boîte d'olives, et me prépare à sortir.

La porte de chez moi est très lourde, donc dure à ouvrir. Quand j'aurais des muscles, ce sera beaucoup plus facile. Je m'imagine déjà la démonter accidentellement sur un fond de sitcom. Ce sera cool.

Je descends les escaliers ( ils empestent le pschit pschit ( merci aux agents de nettoyage ) ) et arrive dans la rue. Le ciel est gris, les corbeaux croassent. Il ne fait pas froid, mais une légère brise pousse les feuilles dorées par terre.

J'aurais peut-être dû prendre mon vélo, mais le mal est fait, et je me retrouve dans la rue comme un abruti. Quoique, je suis un abruti partout, pas seulement dans la rue.

Personne ne sort jamais, ici. C'est sûr qu'avec toutes les attaques de super-vilains et les centaines d'accidents que les super-héros ne parviennent pas à éviter, les rues sont considérées comme trop dangereuses pour être parcourues.

C'est ça, la vie qu'on mène à Melpomène. Les gens ont tellement peur qu'ils restent sans cesse dans leur appartement, et, de ce fait, le taux de chômage à explosé. Il n'y a plus de taxi, plus de restauration, plus de musées. Tout le monde télétravaille. Au moins, ça a permis aux entreprises technologiques de s'enrichir.