Chapitre 8

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Je transpire, je brûle, je crève de chaud. Tout mon corps est couvert de sueur. J'ai l'impression qu'il y a des élancements bizarres dans mes articulations. Explication : je viens de finir ma séance de sport.

Je pensais que ça s'améliorerait avec le temps. J'avais totalement tort. Plus le temps passe, plus je déteste travailler mes muscles. Le pire, c'est quand ma main passe à travers des machines à cause de mon pouvoir. C'est terriblement embarrassant et dur à cacher.

Par chance, je commence à maîtriser cette capacité. Je crois que ça s'appelle l'intangibilité ? En tout cas, je peux maintenant le déclencher ! Ça commence par des fourmillements, puis par des sensations bizarres et boum ! je suis sur le point de traverser le parquet (d'ailleurs, il faut que j'évite de le faire quand mes voisins sont là... donc tout le temps). J'ai conscience que je m'en plains beaucoup, mais en réalité, je suis très heureux de pouvoir faire ça.

Je ferme mon manteau et grimace en sentant la laine de mon t-shirt. Parce que... oui, j'ai mis quelque chose ressemblant à un pull de Noël aujourd'hui. Mon cousin me l'a envoyé, et puis, on est le 23 décembre ! Je peux faire un effort et être un peu festif pour une fois.

Je pousse la porte du vestiaire, m'attendant à dire au revoir et joyeux Noël en partant. Mais il y a quelqu'un à l'accueil, avec la secrétaire un peu creepy. Plus précisément, il y a à l'accueil un garçon assez jeune qui porte un bonnet de Noël rouge et vert. Il a des tâches de rousseur et des cheveux platine, et fait probablement 1m87. Pour 75kg.

...

Pourquoi je dis ça ?

-Hey ! Vous sortez ? La salle de sport ne sera pas ouverte demain, alors bon Noël en avance ! me souhaite la secrétaire.

-Ah, je fais. Bon Noël à vous deux aussi.

-Merci beaucoup !

-Merci ! sourit le garçon.

Je sors de la salle de sport, puis, soudain, quelque chose me frappe.

J'ai déjà entendu cette voix.

Souviens toi William, souviens toi William. Où l'as-tu entendu ? Pourquoi est-ce que cette information te semble si importante ?

J'avance un peu. Je l'ai sur le bout de la langue, je le sens.

Oh.

C'est la voix de Voiceless.

Je hurle mentalement.

C'EST VOICELESS, C'EST VOICELESS, C'EST VOICELESS !

Attends. Peut être que je me trompe ! Ce n'est pas bien de prendre des conclusions hâtives. Il faut à tout prix l'éviter. Ces deux individus pourraient très bien avoir des timbres de voix très similaires, et j'aurais l'air stupide.

Une seule solution : il faut que je suive ce garçon !

Je tourne et me cache dans un quartier. Ensuite, je sers le ventre, les yeux clos, et me concentre.

Le temps passe.

Et il s'arrête.

Pendant une seconde.

Fourmillement dans mes mains. Yay ! Je suis à nouveau un fantôme bizarre !

Après une légère danse de la victoire mental, je commence à espionner la salle de sport.

Peut-être-Voiceless est toujours en train de parler à l'intérieur. Quel flemmard. Monsieur est un super-héros et il ne fait même pas son fichu boulot ! Flemmard flemmard flemmard. C'est la honte de cette ville.

Je m'agenouille et réfléchis. Qu'est-ce que je sais à propos de Voiceless ? Déjà, il n'aime pas les axolotls. Il est assez jeune. Il peut manipuler les pensées des gens ( est-ce qu'il le fait en ce moment ? ). Il vit dans le secteur de la rue Max Gaines. Les gens l'aiment pas mal, mais il n'est sous aucune agence de super-héros.

Oh. Je ne sais pas grand chose, en fait. En tant que super-vilain et citoyen d'une ville très célèbre pour ses justiciers, je suis très ignorant. Je présume que c'est ce qui arrive quand on s'enferme chez soi à cause d'une rupture trop traumatisante.

Woh ! Potentiellement-Voiceless vient de sortir de la salle de sport ! Je me cache davantage et l'observe, les paupières plissés pour mieux le voir. J'ai l'impression d'être un mix entre un détective privé, un stalker et un paparazzi.

Pseudo-Voicelesse tourne dans une ruelle, à l'opposé. Mince. Et si j'avance furtivement pour le rattraper à la Assassin's Creed, la secrétaire me verra et je serais jugé à vie.

Je soupire et essaye de m'enfoncer dans la neige - ce qui ne marche pas à cause de mon fichus pouvoir. Euh, non, je retire ça. J'adore mon pouvoir ! Il est génial, je l'utilise juste mal.

Un cri résonne au loin, et j'aperçois Voiceless se battre dans les airs. Pourquoi les super-vilains n'attaquent que quand les super-héros sont disponibles ? C'est stupide !

Quand je serais un super-vilain, il faudrait que j'attaque quand ils sont en train de dormir ou quelque chose dans le genre ! Quoique, ça voudrait dire que je devrais faire du mal à des citoyens innocents... alors que je n'en ai pas envie. C'est embêtant.

Fourmillement. Je suis de retour au stade normal ! Puisque la neige est froide, je me lève et rentre en direction de chez moi... avant de me rappeler quelque chose. J'ai une colis à aller chercher !



-J'ai votre costume. Mais pourquoi vous ne vouliez pas que je vous le donne chez moi ?

Je me retourne devant Elias Swann, boite à la main, de la neige partout sur les cheveux.

-Tu veux bien parler moins fort ? Je ne veux pas attirer les regards.

-Il n'y a personne ici...

-Pour l'instant.

Il est 21h34, nous sommes toujours le 23 décembre. Il fait très nuit.

-Et du coup ? Vous auriez pu venir chercher votre costume chez moi, je n'aime pas sortir si tard.

-Oh. Désolé.

Je ne voulais pas voir sa mère. Elle me déteste déjà en me voyant tout les jours au travail... si j'entre ne serait-ce qu'un peu chez elle, elle risquerait d'appeler la police pour l'obliger à aller en prison.

-C'est vraiment mon costume ? Il est dedans ?

-Bien sûr que oui.

Il me tend la boîte, je l'attrape. C'est comme si je tenais soudain un bébé dans mes bras.

-Euh... Je pourrais avoir mon argent, en contrepartie ? C'est pas gratuit...

Je sursaute.

-Ah oui ! Pardon.

Je calcule le montant donné et le lui passe en regardant avec émotion tout cette argent me quitter. Il me salue et s'en va tandis que j'inspecte, l'air bête, la boite dans mon bras. J'ai déjà l'impression que je tiens plus à ce costume qu'à la plupart des gens sur terre.

Un sourire m'échappe.

Voiceless n'a plus qu'à faire son testament, parce que j'arrive.



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Excusez moi pour la republication et dépublication... C'est compliqué :|

Guide du super-vilain renommé [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant