Guide du super-vilain renommé [en pause]

Chapitre 19

Garde tes amis proches, et tes ennemis encore plus. Voilà un dicton que je suis bien. Premièrement parce que je n'ai pas d'amis, deuxièmement parce que Dusksavior, le télékinésiste qui m'a brisé les os il y a quelques mois, se trouve à quelques centimètres de moi.

-Toi... tu... Midas ? Écarte-toi de ma fille !

La petite fille sursaute, et s'écarte de moi, playmobils à la main. Mauvaise idée de jouer avec cet enfant...

-Excusez moi ! Je me suis un peu perdu, alors...

Ma main, sans que je la contrôle, se retourne dans l'autre sens. Je grimace, ouvre grand les yeux, et hurle.

-Arrêtez !

L'enfant court vers son père, et se réfugie derrière lui. Dusksavior met sa main devant elle pour la protéger. C'est cucul-la-praline...

-Écoutez, je suis ici chez moi. Mes problèmes de métier n'ont rien à faire avec ma vie privée !

-Quoi ? J'étais juste en train de jouer au play...

Mon genou se plie en deux dans un angle pas très naturel. Je sers les dents et regarde des effluves de sang en sortir, comme de l'eau d'un robinet..

-Partez d'ici !

-JE NE PEUX PAS ! VOUS VENEZ DE PÉTER MON GENOU !

-Oh.

J'ai presque du mal à l'entendre parler. Toute mon attention est calée sur mon incessante douleur.

-Hum... désolé. Mary ? (il se retourne vers sa fille) Tu veux bien m'attendre dans la salle ? Ta sœur devrait bientôt arriver...

La petite fille hoche la tête et sort. J'espère que mon sang ne va pas trop tacher le plancher de sa chambre...

-Que viens-tu faire ici ? me demande Dusksavior.

-Pas grand chose. Je l'ai déjà dit, je me suis perdu. Et puis j'ai croisé votre fille et elle m'a obligé à jouer au playmobil avec elle...

-Ah... ça ne m'étonne pas d'elle. Désolé pour votre genou et votre main, j'aurais dû réfléchir davantage avant de vous attaquer.

Je commence à voir des paillettes blanches dans mon champ de vision.

-Peut-être, oui...

-Hmm... Vous avez peut-être besoin de médicaments ?

-Euh...

C'est quoi un médicament, déjà ? Je n'arrive plus à entendre les mots, ils ne font qu'apparaître en images dans ma tête...

-Midas ?

Je ne distingue plus rien. Je suis fatigué. Je crois.

-Hé oh !

Trop fatigué.

-Mi...

Et, entre deux clins d'œil, le monde s'éteint.

-Il se réveille !

Où est-ce que j'ai entendu cette voix ? Je rêve toujours, peut-être ?

J'ouvre les yeux, incapable de savoir si ce que je vois est réel ou pas. Le plafond est jaune canard, et les murs pâles comme ceux dans les salles de bain. Le lit où je suis allongé... il est très confortable...

-William ! Tu vois combien de doigts ??

Quelqu'un agite sa main devant moi, mais je ne saurais pas dire qui. Quoique... je ne connais qu'une seule personne aux cheveux bleus.