(petit conseil : écoutez du power metal en lisant ce chapitre. En fait, écoutez du power metal à tous les chapitres. Ça rend tout beaucoup plus épique (ou alors Saturday Night's Alright For Fighting))
J'ai mes fusils à la main - celui que j'ai volé à cet homme qui m'avait attaqué dans la rue, il y a si longtemps, et celui qu'avait le super-héros que j'ai tué, lors de l'attaque de poulpe. Zero m'a donné des gâchettes pour les deux. Et je suis prêt.
Aujourd'hui, je me bats. Je me bats contre quelque chose que j'ai créé, provoqué. C'est ma faute si Nasrin veut me tuer. Dommage, elle semblait être une assez gentille fille. Je me rappelle encore quand elle m'avait aidé à trouver des informations sur les extraterrestres, quand je voulais tuer Voiceless... Elle n'aurait pas dû me faire confiance.
Ce n'est pas ma faute, après tout. C'est la sienne. Elle n'avait pas à tenir autant à sa petite sœur, elle n'avait pas à me laisser m'inscrire à la salle de sport. Certaines personnes sont vraiment stupides...
Zero m'a dit que Nasrin passait la plupart de son temps dans la zone où se trouvait sa sœur - l'hôpital. Une nouvelle preuve de son manque de réflexion. C'est sûr que pleins de super-héros vont patrouiller la zone, après ça ! Elle se fera capturer en un rien de temps. Je me demande comment Aristide et Edern réagiront en apprenant qu'elle a modifié ses gênes et décidé de mettre fin à ma vie.
Je souris, mais je suis le seul à le savoir. Je porte mon costume, aujourd'hui. Plus je m'adapte à l'avoir sur moi, plus je m'y attache. C'est comme un bouclier, une chose derrière laquelle je peux être le vrai moi. Quand je l'utilise, j'ai l'impression de pouvoir faire tout ce que je veux, pouvoir atteindre tout ce qu'est la vraie liberté. Il n'y a plus de grand-père, plus de collègues, plus d'abrutis qui m'agacent sans arrêt, qui me tuent un peu plus tous les jours. C'est tellement gratifiant ! C'est comme si je pouvais à nouveau respirer, après m'être noyé encore, encore et encore. Ça fait du bien.
Je resserre mon masque, prends une profonde inspiration, et observe les environs. Je suis sur un des toits plats qu'on trouve partout, ici, à Terpsichore. Le coucher de soleil commence, et le ciel tout entier devient rose orange. Tant mieux, je préfère me battre la nuit.
Aucune trace de Nasrin. Qu'elle flemmarde ! Elle dit qu'elle veut me tuer, et elle ne me cherche même pas un peu ! Quand est-ce qu'elle ar...
Aouch.
Un couteau me transperce le ventre. Mince.
-Ça alors...
Le couteau est retiré, et enfoncé à nouveau. Je serre les dents et active mon intangibilité.
-Nasrin, Nasrin, Nasrin. Ce n'est pas comme ça qu'on dit bonjour à un invité !
Elle fronce les sourcils, les yeux grands ouverts. Elle ne doit pas reconnaître ma voix - je suis trop fort au changement de vocalité. Ses cheveux et ses yeux ont un air rose qu'ils ne sont pas censés avoir, comme si elle se prenait pour un personnage principal de manga.
-Vous...
Elle tient le couteau fort. Mon sang a giclé sur la lame.
-C'est une jolie décoration, je commente.
Elle s'apprête à me frapper, mais elle me passe à travers. Je profite de ces quelques secondes pour lui tirer dessus. Je vise son dos, mais la balle atteint son épaule à la place. Elle grimace, j'appuie à nouveau sur la gâchette. Elle esquive avec son couteau, ce qui est effectivement très cool. Il faudrait que j'apprenne ce mouvement un jour.
Je tire à nouveau, mais la balle ne l'atteint pas. Et puis je m'énerve.
Viser avec un fusil, c'est assez difficile... Alors avec deux, c'est quasi impossible. Malgré tout, je parviens quand même à toucher Nasrin une ou deux fois. Enfin, non, six, en fait. Je suis trop fatigué pour ne pas me tromper.
Nasrin grogne. Son épaule est plus sanglante encore que son couteau, et elle se tient l'œil gauche comme s'il était blessé - il doit l'être, en fait. J'en profite pour la pousser par terre.
Elle couine, regarde son épaule, me regarde, et donne un violent coup dans mes pieds qui me fait déraper. En me rattrapant, je lâche mes fusils qu'elle pousse d'un coup de talon, assez loin pour qu'il ne soit plus à ma portée.
-Eh !
Elle se redresse et enfonce son couteau dans mon genou. Je hurle, frappe sa mâchoire.
Je m'écarte quelques secondes pour regarder ma plaie, qui saigne abondamment. Quelques secondes de trop.
Nasrin me pousse, et je m'écroule au bord du toit, la tête et le haut du dos dans le vide. Nasrin s'agenouille à côté de moi, et je sens son couteau sur mon cou. C'est la fin.
...
La peur s'insinue dans mes battements de cœur. Il n'y aura plus rien après ça ? Juste le vide ? Le repos éternel ? Je ne veux pas cesser d'exister, mais en même temps...
Non. Non, ce n'est pas possible ! Je ne peux pas mourir ici ! Non non non ! Je n'ai rien fais de ma vie, je n'ai pas le droit de mourir ! Pas maintenant !
Je déglutis, et la lame tranche une partie de mon cou. Et là, je vois Nasrin le lever au-dessus de ma tête, et s'apprêter à l'abattre.
J'active mon intangibilité. Le couteau me passe à travers, mais ce n'est pas la seule chose à dégringoler.
Nasrin perds son équilibre, et j'ai à peine le temps de la voir tomber à la renverse.
Nasrin s'écrase sur le sol, raide morte.
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Ce chapitre est si court-
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Guide du super-vilain renommé [en pause]
ParanormalQuand il se rend compte que toute sa vie est sans intérêt, William T Homam prend la décision de devenir un super vilain. Cependant, la route vers le mal est semée d'embuches : quel abonnement pour la salle de sport choisir ? Comment faire face à sa...