GEORGIA

08. Carlos Martinez.

POINT DE VUE DE GEORGIA :

Assise sur une chaise d'une terrasse, j'attendais que mes parents arrivent. Ils n'allaient pas tarder d'après ce que m'avait expliquer Vitaly.

— Qu'est-ce que tu vas prendre ? s'intéressa Vitaly en me montrant le menu que j'avais dans les mains.

J'étais sceptique quant à son sang froid. Comment pouvait-il ne pas être angoissé de revoir mes parents ?

En l'observant regarder attentivement son propre menu pour choisir du plat qu'il allait déguster ce midi, je décidais de lâcher :

— Comment tu fais pour être aussi serein ?

— Parce que ce n'est pas moi qu'ils ont vendu, marmonna-t-il en esquissant un petit sourire sans jamais quitter son menu des yeux.

— Tu es vraiment un enfoiré, soupirais-je.

— Je suis ton enfoiré de mari, oui.

Je levais les yeux au ciel quant à son sarcasme.

En observant le menu, je constatais que je ne connaissais presque rien, ce qui ne m'aidait pas vraiment à me mettre en confiance.

— Boeuf Stroganov, lisais-je. C'est bon ?

— Tu m'en diras des nouvelles puisque c'est ce qu'on va prendre, dit Vitaly en récupérant mon menu pour le placer en bout de table juste au-dessus du sien.

Je posais mes avant-bras sur la table et tentais de me calmer. Et si je vrillais totalement en entendant mon père parler de protection alors qu'il m'avait vendu ?

— J'ai envie de les tuer.

— Bien que l'idée de te voir les égorger me paraisse étrangement séduisante, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée que tu aies eu, m'avoua Vitaly en buvant une gorgée de vodka.

En voyant que mes mains tremblaient, je décidais d'attraper le verre que Vitaly avait déjà dans les mains avant de le finir cul sec.

Ce n'est pas l'alcool qui va me calmer, mais peut-être qu'il me permettra de planer un peu ?

— L'alcool ne va pas t'aider Georgia, me réprimanda Vitaly.

Je plissais les yeux vers les deux individus qui venaient de rentrer dans mon champ de vision.

— Cette théorie va être mise en pratique de suite, dis-je simplement en désignant mes parents d'un signe de tête.

Je me relevais légèrement puisque j'étais totalement avachie sur ma chaise avant leur arrivée.

— Ça va être un désastre, murmurais-je.

— J'ai hâte, se réjouit Vitaly en mettant ses lunettes de soleil afin de couvrir ses yeux.

Ma mère fut la première à nous apercevoir puisqu'elle nous montra du doigt à mon père qui enroula sa main à la sienne.

Leur image de couple parfait me donne la nausée. Il n'y avait rien de plus faux que les parents ensemble.

— Bonjour ! s'exclama joyeusement ma mère en prenant place juste en face de Vitaly tandis que mon père s'assit en face de moi.

— Gia, Vitaly, nous salua une lis calmement mon père en retirant sa veste qu'il déposa prudemment sur le dossier de sa chaise.

— Ça se voit que tu ne l'as pas vendu elle, ne puis-je m'empêcher de lancer.

Mon père fronça les sourcils et ma mère se figea instantanément. Vitaly venait de me récupérer son verre des mains.