POINT DE VUE DE GEORGIA :
Vitaly avait prit le volant car il était le seul à connaître l'adresse provisoire de mes parents. Je n'étais pas enchantée à l'idée de les revoir aussi tôt. J'avais besoin de temps pour encaisser tout ce qu'ils m'avaient fait subir.
J'avais été vendu deux fois.
Mes propres parents avaient fait le nécessaire pour m'échanger contre de l'argent. C'était cruel, c'était injuste, mais c'était ma réalité.
Ma réalité actuelle était difficile à encaisser et malheureusement, impossible à oublier. Je n'avais pas d'autre choix que celui de vivre avec au quotidien. Cette réalité était comme une seconde peau, collée à moi, dans chaque pièce, chaque seconde et à chacun de mes mouvements. Elle ne me quittait jamais pour la simple et bonne raison qu'elle m'était imposée. Elle faisait même partie de moi, de qui je suis, de qui j'étais et également de ce que je deviendrai.
Je n'aurais jamais de parents aimants qui se soucient de comment s'est passé ma journée. Je n'aurais jamais de maman qui me préparera le goûter lorsque je rentrerai à la maison. Je n'aurais jamais de papa qui m'apprendra à faire de la moto. Je n'aurais jamais de parents qui comprendront profondément ma passion pour l'écriture.
Écrire.
Écrire m'a sauvé la vie sans même que je ne me rende compte. Chaque syllabe, chaque mot, chaque phrase est tout simplement une pure merveille, un cadeau incroyable, un don du ciel. D'un œil extérieur, les mots ne sont fait que de lettres, mais à travers mon regard, ils sont ma guérison.
Chaque livre que j'ai écrit possède un bout de moi, mais personne ne saura jamais ce qui me relie à chacun d'entre eux. Pourquoi ? Peut-être parce que je refuse de voir la pitié dans les yeux des gens ? Peut-être parce que je refuse d'en parler à voix haute ? Peut-être parce que j'ai besoin de me dire que j'ai donné mon traumatisme à mon personnage et qu'à présent, il ne lui appartient qu'à lui.
Chaque livre m'a aidé pour une chose bien précise, que ce soit un traumatisme, un souvenir, un sentiment puissant. Je préfère m'exprimer à l'écrit, c'est plus simple car tu n'es pas obligé de regarder la personne qui te lit dans les yeux. Ses yeux sont fixés sur le papier rempli du sang de mon passé tandis que les miens observent la personne à laquelle j'offre mon passé. Je ne verrai pas ses yeux s'humidifier ou ses lèvres me sourire comme pour me transmettre son soutien.
Mon premier livre m'a sauvé, le deuxième a été ma convalescence, il est d'ailleurs plutôt court car j'ai de nouveau sombré. Le troisième est en deux tomes car je me suis renfermée sur moi-même et que je ne faisais plus qu'écrire. Le quatrième est une trilogie et si elle est aussi longue, c'est parce que j'y ai mis toute ma colère. En cinquième, il y a eu ce livre qui abordait un sujet bien particulier et dans ce livre, j'ai mis toute ma tristesse, une larme par paragraphe car je n'arrivais plus à avancer. Et puis, il y a eu le sixième, un livre avec des protagonistes ayant une relation très drôle et fusionnelle car je voulais réussir à aller mieux. Et puis, en septième, j'ai créé un petit livre. Ce petit livre est précieux à mes yeux, car il a été un grand pas dans ma guérison. J'ai réussi à comprendre que j'avais le droit d'être faible, j'avais le droit de m'effondrer. Aujourd'hui, le livre que j'écris me représente. Il me met en avant, il montre que j'ai réussi à m'en sortir et que je veux à présent aider les autres, à mon échelle.
— Trésor, tu m'entends ?
La voix de Vitaly me coupa de mes songes et je tournais la tête vers lui. Je constatais qu'il était garé devant une maison de plein pied.
— J'étais dans mes pensées, reconnus-je en secouant la tête.
Mon regard se posa sur mes mains et plus précisément sur mes ongles. Je grattais minutieusement mes cuticules inexistantes et je vis la main de Vitaly se poser sur les miennes. Son pouce caressa ma main et à travers ce geste, je ressentais de l'affection. Je n'étais pas bien sûre que cela en était réellement car je ne connaissais pas ce sentiment.
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GEORGIA
FanfictionÀ l'âge de dix-neuf ans, Georgia Ferrari devient la femme du fils du parrain de la Bratva : Vitaly Varlamov. À peine mariée à lui, elle empoche immédiatement 72 milliards de roubles. Vitaly est quelqu'un de plutôt connu en Russie et les journaliste...