23. Promesse.

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POINT DE VUE DE GEORGIA :

Sergei entra dans le salon en me jetant un furtif coup d'œil. Comme pour s'assurer que j'allais bien.

Notre première rencontre me revenait alors en mémoire instantanément.

C'était un jour pluvieux, la terre du cimetière était devenue de la boue et j'étais seule... enfin ça, c'était ce dont j'étais persuadée. Après avoir quitter Carlos, j'étais tellement reconnaissante envers la vie, envers tout le monde d'être toujours en vie.

La vie ne tient qu'à un fil.

C'est ce qu'être avec Carlos m'a inculqué. Nous n'avons qu'une seule vie et nous devons tout faire pour la protéger. Le soir même de ma rupture, j'étais allé me balader pour me changer les histoires. Même si je savais que ma rupture m'était bénéfique, j'étais malheureuse.

Lorsqu'on est trop longtemps dans un environnement néfaste, on apprend à s'y sentir chez soi. Le jour où l'on parvient enfin à s'en sortir et à le quitter, nous avons l'impression d'être dans un monde inconnu et dangereux.

J'ai eu cette impression. J'ai eu l'impression de perdre mon cœur en quittant cet environnement toxique pourtant, la réalité était l'exact opposé. C'est en le quittant que j'ai pu récupérer mon cœur.

Cette impression qu'on vous arrache le cœur alors qu'en réalité, on vous le rend simplement. On vous redonne votre cœur dans son entièreté parce que tout est fini. Tout est enfin fini.

En me baladant dans les rues de Rome, je suis passée devant un cimetière en piteux état. J'ai désiré y pénétrer afin de rendre hommage à des personnes que je ne connaissais pas.

Quand on frôle la mort, on apprend à être reconnaissant de ce que l'on possède, à savoir la vie.

Les tombes n'étaient pas propres du tout et c'est ce qui m'a d'ailleurs motivée à revenir le le demain en journée avec des bouquets de roses blanches ainsi que quelques outils pour nettoyer les tombes abîmées. Au bout de quatre heures, il ne me restait plus qu'une tombe à nettoyer et à couvrir de roses.

Seulement, un homme était positionné devant cette dernière, m'empêchant de m'en occuper. Comprenant qu'il venait pour se recueillir, j'avais fait demi tour pour quitter les lieux. J'avais prévu de revenir le lendemain pour nettoyer la tombe. Seulement, l'homme m'a retenu.

« — Vous ne faites pas celle-ci ?

En me retournant pour croiser son regard, mes yeux avaient plonger dans deux iris bleus et des sourcils noirs bien fournis.

Je vous laisse vous recueillir, je passerai demain.

Est-ce que je peux vous aider à nettoyer la tombe de ma femme ? m'avait-il demander d'un ton brisé.

Mon cœur s'était serré suite à sa demande. Sa femme. Sans une seule seconde d'hésitation, je m'étais approché de lui en m'agenouillant à sa suite auprès de sa femme. Tout en nettoyant la tombe au nom de Miranda Varlamov, il m'avait expliqué :

Une Italienne, brune aux yeux verts. Une femme hors du commun, une femme spéciale. C'est bien pour ça que je l'avais demandé en mariage, m'avait-il confier en rigolant.

J'avais esquissé un petit sourire et je l'avais écouté me parler de sa femme pendant plus de deux heures. Il avait besoin de parler et j'avais besoin d'écouter quelqu'un d'autre que quelqu'un qui m'aurait parlé de Carlos ou de moi-même.

Et vous ? Pourquoi est-ce que vous nettoyer toutes ces tombes ? s'était-il intéressé en déposant respectueusement quelques roses blanches.

GEORGIAWhere stories live. Discover now