Chapitre 8: ELENA & EREN

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PDV d'Elena

Je retourne chez moi, toute retournée par cette rencontre. Je ne donnerai pas l'occasion à ce garçon d'obtenir quoique soit de moi avec ses, soi-disant « besoin d'aide ».

J'entre à la maison et ferme la porte avant de plaquer mon dos sur la porte pour respirer un coup. J'entend des rires dans le salon et me décide a avancée ver celui-ci. De là, je peux voir ma mère et l'une de ses collègues de travail, Madame Sarah.

— Ah!! Ma chérie, tu es déjà de retour. Me dit ma mère en souriant.

— Oui maman. Bonsoir Madame Sarah. Lui déclarais-je avant de tendre la main vers elle pour la saluer.

— Bonsoir ma puce. Ta mère m'a dit que tu étais au travail ?

Ça ne m'étonne pas !

— Oui, je viens de rentrer et je suis un peu exténuée.

— C'est normal ma puce.

— Je t'ai déjà dit qu'elle ira dans une école de commerce ? Demande ma mère à son amie.

— Oh ! c'est vrai ? Mais c'est exceptionnel.

Elle est la seule a en être fière. Elle adore se vanter de cela. Le fait que tout le monde pense que je suis la fille la plus polie qui soit : intelligente, qui a une vie bien tracée et parfaite. Elle a toujours donné cette impression, sans savoir que les apparences sont trompeuses.

Cette maison n'est que ruine depuis quelque temps, en tout cas pour moi. Pendant qu'elles causent, je décide de monter me coucher.

— Ah, mais ma chérie, et ta paye ? Me demande ma mère.

Je me retourne et enlève mon chèque de ma poche arrière. En plus de décider de ce que je dois faire de cet argent, elle veut aussi s'en accaparée. Je suis consternée et pire encore, dégoûtée.

Je lui tends le chèque avec un visage sans expression dessus tellement je suis habituée de tout ce qu'elle fait. Encore une manœuvre pour se faire voir devant ses amies. Elle pouvait le prendre après aussi.

— D'accord ma chérie, c'est bien. Va te reposer à présent.

Je me retourne et m'en vais. Je peux toujours entendre ma mère dire à Madame Sarah à quel point je suis la fille la plus docile, travailleuse et intelligente qui soit. Foutaise ! Je ne suis rien de tout ça en réalité, je suis juste ce que les gens veulent que je sois à leurs yeux.

Arrivée dans ma chambre, je ferme la porte et me plonge dans le noir complet. J'allume au moins la lampe sur ma table d'étude pour éclairer un tout petit peu et m'allonge sur mon lit.

Je suis l'ombre de moi-même, je ne suis ni intelligente, ni belle, ni douée, encore moins docile. Je ne suis rien de tout ça. Je ne sais rien faire. La preuve, plus de deux fois, on m'a dit que je suis bizarre. À croire que c'est tout ce que je peux être, « bizarre » et c'est tout.

Je soupire et sort mon téléphone de mon sac près de moi. Je l'allume pour voir si j'ai une quelconque notification. Rien ! Je n'ai pas d'amies qui pourraient m'envoyer des messages du genre « tu vas bien ?», rien du tout. Que des notifications bidons dont je m'en tape éperdument.

Je vais finir par croire que je ne suis pas normal. Je ressens des picotements au niveau de mes yeux et de mon nez et des larmes sur le point de couler face à cette réalité et routine qui est la mienne.

C'est de trop, les larmes s'échappent de mes yeux à mes joues sans que je sanglote. Je tends ma main de côté pour attraper un oreiller et le couvre sur mon visage pour ensuite étouffer mes cris. Car crier et pleurer en silence sont les seuls passe-temps pour les qu'elle, je suis douée à présent.

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