Chapitre 34: Elena

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Bien qu'il fasse nuit, je reconnais au moins où nous sommes cette fois-ci.

Eren, gare sa moto et s'avance près de moi.

— Tu sais où nous sommes ? Demande Eren.

Je le lance un regard noir, assez vexée par sa question. Autour de nous il y a des bancs avec des gens assis et discutant, une grande ruelle, des verdures, des stands de nuit un peu de chaque côté, lampes éclairés et devant nous l'hôtel de ville. Oui, nous sommes bien évidemment à la place publique de la ville.

— Je ne suis pas aussi casanière que ça. Lui répondis-je d'un ton dur.

J'avoue être encore un peu en colère et j'aime bien le voir en difficulté comme ça. Oui, j'aime jouer la difficile.

— Bien ! Tu... veux t'asseoir ou bien...

— Je suis très bien debout.

Il soupire, légèrement agacé, je sens que ma petite comédie l'exaspère. Tant mieux !

— Très bien Elena. Si je t'ai amené en boite de nuit, c'est parce que je voulais te faire découvrir un tout autre type d'endroit, parce que je t'ai fait une promesse, celle de faire de tes vacances d'été les meilleurs qui soit... et aussi parce que... je voulais que tu découvres mon monde à moi, pour mieux me connaître. J'aurais peut-être pas dû, désolé.

J'ai peut-être était un peu dur avec lui, il voulait juste me faire plaisir. Il n'a jamais été obligé de le faire c'est vrai mais... je considère ses efforts et je veux qu'il le sache.

Mais avant ça...

— Pourquoi t'a été incapable de répondre à ton ami quand il t'a demandé qui j'étais pour toi ? T'as honte de moi comme t'a eu honte de leur dire que tu iras dans une école de cuisine ?

Je lui ai tout balancé à la figure. J'ai besoin de savoir où j'en suis. Je suis beaucoup trop perdue.

— Ça n'a rien avoir.

— Vas y, explique.

— Mes potes sont comment dire... il ne comprendrait pas le fait que j'aime cuisiner, ils ne comprendraient pas la passion que j'ai pour cet art.

— C'est ta passion, tu dois être fière de cela. Tu ne peux pas savoir à quel point tu as de la chance de pouvoir le crier et le montrer au monde entier.

Pas comme moi.

— Toi aussi tu pouvais leur répondre honnêtement.

— Je n'étais pas obliger de le faire. Ils ne sont pas mes potes, mais les tiens.

— Bref, et en ce qui te concerne, je n'ai pas honte de toi. Je ne voulais pas dire un truc qui ne te conviendrait pas. Je te l'ai dit l'autre jour, on peut être ce que tu veux.

— Mais non ! Tu ne peux pas me donner une telle responsabilité Eren. Je veux dire, tout ceci est... nouveau pour moi. Toi qui t'intéresses à moi, nos sorties, me présenter à tes amis, mes mensonges à ma mère et puis tout ce chamboulement émotionnel que tu crées en moi me rendes dingue à la fin. Non Eren, je ne veux pas prendre de décision toute seule, ceci nous concerne, tout les deux !

J'ai l'impression d'avoir enlevé un caillou dans ma chaussure ou même mieux, une épine dans le pied.

— Tu as raison ! Ceci nous concerne et c'est à nous deux de prendre la décision. Alors...

Il prend mes mains dans la sienne en me regardant avec intensité. Mon cœur palpite de plus belle et je sens ma respiration se disperser.

— Pour moi aussi, c'est nouveau, Elena. Ressentir ce que je ressens, ça me fait... peur à la limite mais... on trouvera un chemin à suivre, ensemble.

De tels mots ne se sont jamais prononcé devant moi. J'ai l'impression d'être sur un petit nuage.

— Elena !

Il s'approche de moi petit à petit. J'ai envie de reculer en arrière, car la tension monte d'un cran de mon côté. C'est comme ci personne n'est autour de nous.

Sa paume de main humide, se colle à ma joue, provoquant des frissons, parcourant tout mon corps. Je n'ose plus le regarder, j'ai peur... non je suis gêné... non... ah!! Je ne sais plus.

Son autre main s'occupe à présent de soulever délicatement, à l'aide de son pouce, mon visage vers lui, afin que mes yeux se croise les siennes.

Je vais mourir, je tremble de partout, c'est fou !

— Elena... j'ai très envie de t'embrasser, là tout de suite.

Et là, mon cœur rate un bond et j'écarquille les yeux, stupéfaite.

Qu'est-ce que je lui dis ?

Ce qui me vient du cœur !

— A... alors... vas y !

J'ai osé lui dire ça. J'ai osé dire ce que je pensais.

Mon cœur n'en rate pas une, j'ai l'impression que j'aurais une crise cardiaque au fur et à mesure qu'il s'approche de moi. Ses lèvres sont si proches, tellement proche.

Je ferme les yeux et me laisse porter par le vent et un doux baiser se forme entre nous. J'ai l'impression que son baiser a servi d'inhalateur, ma respiration devient gérable et mon cœur ce calme peu à peu. Je décompresse, profitant de se baisser savoureux.

D'un coup les lampadaires s'éteignent. Eren et moi nous nous arrêtons et regardons autour de nous.

Puis, des jeux de lumières éclairés les rues. Ils proviennent de l'hôtel de ville.

C'est magnifique, ce spectacle.

Je n'en reviens pas, je suis émerveillé, une foule se ressemble devant l'hôtel de ville pour admirer, d'autres prennent des vidéos.

C'est si gay et chaleureux de voir un tel spectacle de lumières.

Je regarde Eren afin de voir sa réaction, mais il ne semble pas aussi surpris que moi.

— Ça te plaît ? Me demande-t-il.

— Alors c'est pour ça que nous sommes venu ici ?

— Oui, pendant les vacances, à 20hrs précise, l'hôtel de ville fait des jeux de lumières pour éclairer la place publiques.

— C'est magnifique !

D'un coup, je me vois attirer dans les bras de quelqu'un. Des yeux sont plongeants dans les miennes, sous ces multitudes de lumières différentes nous éclairant.

— Où en étions-nous ? Me demande-t-il.

Je souris et prend mon courage à deux mains, je l'embrasse et ressent non seulement le plaisir d'avoir ses lèvres sur les miennes, sous ce beau spectacle féerique, mais aussi d'avoir eu l'initiative de le faire la première cette fois-ci.

Il me rend heureuse et je suis prête à le rendre heureux à mon tour.

Je crois que je suis amoureuse d'Eren Silver.

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