Chapitre 7

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« On peut dire ce qu'on veut sur les zombies, mais eux, au moins, ils t'aiment pour ton cerveau et non pour ton physique... »


Boucler ma valise a pris dix minutes au lieu de trois, mais Aaron n'a pas mis sa menace à exécution pour autant.

Ça ne m'étonne pas. Il m'a dans la peau.

Il lécherait le sol que je foule si je lui demandais... Mais je ne suis pas sadique, je ne lui ferai pas ce coup bas, à moins que ledit sol soit recouvert de bonbons en poudre qui pétillent dans la bouche.

Hmmm... La vision est alléchante.

Je me joindrais certainement à lui, le jour où ça arrivera.

J'ai profité d'empaqueter mes affaires pour préparer le sac de Marge. Sven a pris la route aussitôt après que je lui ai remis, emmenant mon amie dans ses bras, en mode marié portant sa belle avant la nuit de noce. J'aurais bien pris une photo pour immortaliser le moment... si j'en avais encore un en état de marche... Grrrr !

— Kali, tu es au courant qu'il fait près de 30°C ? m'interpelle justement téléphonator, en avisant mon occupation immédiate.

Je finis de border Paf avant de lui répondre.

Ça m'attristait d'abandonner le garde dans une position peu flatteuse alors qu'il a tenté de me protéger d'une fléchette hypodermique. Il s'est jeté devant moi tel un chevalier protégeant sa princesse du dragon. J'ai donc entrepris de le mettre bien en plaçant un oreiller sous sa tête et une petite couverture sur le corps.

Voilà, comme ça il se réveillera dans un vrai cocon de réconfort.

Je reporte enfin mon regard sur Aaron :

— Peut-être, mais je l'ai freezé, il doit avoir froid tant qu'il se trouve dans cet état.

— La baguette d'Ypnos ne gèle pas ses victimes, râle-t-il. Et je ne crois pas que tu aies montré autant de compassion envers moi quand tu m'as fait subir le même sort. En fait, si mes souvenirs sont exacts, tu en as même profité pour me dessiner une bite sur la joue...

Je hausse les épaules.

— Tu l'avais mérité.

Il me foudroie du regard.

— Très bien, soupiré-je. Puisque tu insistes, la prochaine fois que je te freezerai, je te couvrirai d'un petit pull avant de te refaire le portrait.

— Oublie-ça.

Ronron secoue la tête en prenant la direction de la sortie. Il se retourne une dernière fois avant de passer le seuil :

— Et, surtout, ne me freeze plus ! ajoute-t-il, pas content.

— On verra, minaudé-je. Si tu es sage.

Je ricane tout bas à la manière d'une sorcière perverse tandis que nous nous remettons en mouvement.

Sur le point de quitter la propriété de Petru, je me fige.

Pif est morte.

Je m'en aperçois en passant à côté de son cadavre, dans le jardin.

La culpabilité me saisit. Je me rappelle l'avoir prise pour une traîtresse durant l'assaut et lui avoir mis sur le dos la divulgation de ma position.

Mince. Ça m'apprendra à penser sans savoir.

Soudain, un grognement me parvient en sa provenance. Je suis sûre de l'avoir vu bouger du coin de l'œil.

Deka Kerberos - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant