Chapitre 8 - partie 1

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Désolée pour l'attente, il m'était difficile d'avancer dernièrement en raison de plusieurs épisodes migraineux. Heureusement, c'est passé, et je peux enfin reprendre sereinement l'écriture. Pour me faire pardonner, je vais publier deux parties quasiment à la suite (je dois juste me relire une dernière fois avant de publier la prochaine). En attendant, j'espère que vous apprécierez ce chapitre !

***


« La meilleure manière de prendre les choses du bon côté, c'est d'attendre qu'elles se retournent »


La maison de Mamé n'est pas très grande, elle ne comporte que cinq pièces : une chambre, un salon, une cuisine, une salle de bain et un débarra dans lequel on ne met pas un pied devant l'autre en raison de tout le bazar accumulé par la propriétaire des lieux au cours de son existence prolongée.

En l'absence d'une chambre d'amis pour nous accueillir, Aaron et moi avons dormi sur le canapé-lit du salon, la nuit dernière... Enfin, j'ai dormi sur le canapé-lit.

J'espérais avoir enfin l'occasion de jouir du corps de mon Ronron à loisir, mais difficile de mettre le grappin sur l'homme invisible... Depuis notre arrivée, il a passé l'essentiel de son temps dehors, à faire des rondes inutiles dans le jardin.

Il faut reconnaître que notre intimité paraissait relativement compromise en raison des apparitions inopinées de Mamé lors de ses allers-retours incessants entre les toilettes et sa chambre à coucher, mais l'attitude du Kerberos n'en est pas moins suspecte.

Je le sens soucieux depuis qu'il est venu me chercher chez Petru.

D'abord son câlin sauvage au milieu des bois, ensuite cet air constamment préoccupé qui ne l'a pas quitté, et enfin, ses tendances de plus en plus fréquentes à glisser comme une anguille... Il y a définitivement une couille dans le potage.

J'aurais pu mettre ça sur le compte de sa colocation forcée avec Mamé, mais cette dernière l'a rapidement adopté et mon apocolyte semble s'être facilement accoutumé à l'excentricité de mon adorable aïeule. Je doute également que son comportement soit en lien avec l'attaque que j'ai subie... Du moins, pas complètement.

Il est temps de lui tirer les vers du nez !

Au petit matin — il doit être onze heures au bas mot —, je finis par mettre la main sur Ronron quand je lui tombe dessus sans prévenir, au détour d'un bosquet. Bon, sans prévenir... pas vraiment, étant donné que j'ai fait le tour de la maison dans cet unique but. Mais je préfère jouer les innocentes pour ne pas le brusquer. Vu son état, il pourrait se sentir acculé et filer à l'anglaise une fois de plus.

Ainsi, j'entame mon meilleur jeu d'actrice en affichant ma fameuse expression : « Oh, tiens ! Quelle coïncidence de te trouver là ! Je ne m'y attendais pas ».

Perte de temps.

L'intéressé ne semble même pas remarquer ma présence.

Aaron est perdu dans la contemplation d'un bégonia, à qui il montre visiblement les dents.

— Okay, vide ton sac ! l'alpagué-je. Quel est le problème ? Ce gros plein de feuilles t'a fait un pétale d'honneur, c'est ça ?

Le Kerberos fronce les sourcils, puis il semble capter qu'il donnait l'impression d'être sur le point de se fritter avec un pot de fleur.

Il se reprend rapidement et pose ses fesses sur le banc d'à côté, évitant ainsi la castagne. Je le rejoins, en prenant soin de laisser très peu de distance entre nous.

Deka Kerberos - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant