Deka Kerberos - Tome 2

Chapitre 15 - Partie 1

« Mieux vaut avoir vue sur la mer que d'avoir vu sa belle-mère. » (Fonctionne aussi avec les presque-mères)

J-40 avant Apokali

Je me réveille sur un lit.

La dernière fois qu'on m'a tranquillisée de la sorte, j'émergeais la tête dans un seau à serpillère, je note l'amélioration.

Je me rends vite compte que je ne suis pas seule dans la pièce.

Bao-Chine est assise à mon chevet.

Mille scénarios me viennent alors en tête.

— C'est Liam, c'est ça ? pesté-je en arrêtant mon choix sur le plus cohérent d'entre eux. Il nous a trahis et a vendu notre position au plus offrant ?

The Crow me déçoit. Je l'aimais bien et j'avais confiance en lui.

Mais pourquoi nous avoir dénoncés après tout ce temps ? Et quel besoin avait-il de faire exploser sa baraque au passage ?

Bon, après réflexion, ce n'est peut-être pas le plus cohérent des scénarios...

J'ai souvent du mal à mettre de l'ordre dans mes pensées au saut du lit. D'ailleurs, Bao ne tarde pas à me confirmer que je fais fausse route :

— Non, Liam a été mis aux arrêts aux côtés d'Aaron.

Ils ont été arrêtés ?!

Du coup, j'imagine qu'elle ne bosse pas pour celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom...

Crotte, j'espérais avoir enfin l'occasion de le démasquer.

Les renégats doivent bien enfermer leurs ennemis aussi, non ?

Je me redresse et carre les épaules, prise d'un soudain élan de positivisme. Il reste une petite chance que le vilain de l'histoire soit derrière tout ça.

Et que j'ai l'opportunité de lui faire sa fête !

— En fait, nous surveillons la résidence de Liam depuis plusieurs jours, développe Bao. On a gardé un œil sur lui à distance lorsqu'il a quitté sa propriété... On ne voulait pas éveiller ses soupçons au risque qu'il vous prévienne et vous pousse à fuir avant que nous ayons mis notre offensive au point. On lui est tombé dessus dès que les hostilités ont commencé.

— Et par « on » tu sous-entends...

Voldemort, faites qu'elle bosse pour Voldemort !

Je croise les doigts très forts.

— Le Conseil, la Veteris et sa garde.

Raaah ! J'en étais sûre.

Je vais encore devoir me coltiner ma presque-belle-maman dans les prochains jours. Quelle poisse !

— Attends, vous saviez qu'on était chez Liam ? m'étonné-je. Depuis quand ?

— Depuis ma visite avec Yori.

— Pourquoi ne pas être intervenus plus tôt dans ce cas ?

— Il nous fallait préparer le terrain un minimum. Cela n'aurait servi à rien de précipiter les choses, le système de sécurité de Liam est plutôt complet. On a d'ailleurs eu du mal à le déjouer... Et ça a bien failli capoter puisqu'une alarme a quand même fini par se déclencher malgré nos brouilleurs.

La Chinoise est hyper loquace, c'est appréciable.

— C'est sympa d'être aussi transparente, lui concédé-je.