30 avril – 15:15
Cela faisait dix minutes que le petit groupe marchait, rasant les murs le plus possible. Seungmin s'était collé à Minho pour le guider, Jisung et Hyunjin sur ses pas. Apparemment, le patron de ce dernier l'avait laissé finir plus tôt, pour se calmer sinon il n'arriverait qu'à faire fuir les clients, avait-il dit.
Tous se dirigeaient vers la maison du plus jeune, d'abord car c'était le lieu le plus proche, et parce que ses parents travaillaient, donc ils seraient tranquilles pour un moment. Seungmin déverrouilla la porte puis laissa les trois jeunes hommes s'engouffrer dans sa demeure. Ils firent quelques arrangements dans le salon de sorte à ce que Minho ne soit pas face à un quelconque reflet, tout en pouvant s'asseoir en cercle ensemble.
Le grisé s'assit sur les cuisses de Jisung qui sursauta, un peu surpris par ce contact soudain.
« Lino, ça ne te dérange pas ? Demanda-t-il, confus.
— C'est bon. Passe tes mains autour de moi, et ça devrait aller. »
Il acquiesça doucement avant de s'exécuter, l'enlaçant et le collant à lui comme pour ne jamais le lâcher. Ils reçurent uniquement quelques regards étonnés de Seungmin et Hyunjin, mais l'aîné les rassura d'un coup d'œil rapide.
Tout d'abord, la discussion débuta par un silence. Personne n'était décidé à parler le premier, mais ils savaient tous qu'ils allaient y passer tôt ou tard.
Et comme personne ne bougea, Minho soupira bruyamment, se racla la gorge puis dit :
« Que vous le vouliez ou non, on va tous devoir parler. Surtout toi Hyunjin, il me semble que tu as beaucoup de choses à nous dire.
Aucune réponse. Visiblement, le sol et le mur étaient bien plus intéressants pour lui que le regard sérieux grisé. Il pencha légèrement la tête et s'adressa à Jisung, qui ne savait où se mettre face à cette situation pesante.
— Écoute-moi bien, Sungie. Si jamais il m'arrive quoi que ce soit, ou si je te le demande, utilise ton pouvoir sur moi.
— Pardon ? Tu me demandes à moi de te blesser volontairement ? Surtout après ce que je t'ai fait l'autre jour ?
— C'était la seule idée qui m'est venue pour sortir de mon état de vision. Si je ne peux pas m'en échapper de moi-même, autant m'en faire sortir de force.
— Ça marche, mais pas tout le temps. »
Surpris, ils se tournèrent vers le plus grand qui avait enfin daigné ouvrir la bouche. Manifestement, les mots semblaient lui peser une tonne dans la gorge. Le visage fermé, les bras et jambes croisés, il souffla du nez avant de commencer son récit :
« Yeji avait des visions depuis ses neuf ans. J'étais le seul au courant pour ses visions, parce que j'étais le seul qu'elle voyait quand elle en faisait – et parfois, j'arrivais à l'en sortir. Plus elle grandissait et plus elles devenaient effrayantes, apparemment. Elle a tenté d'en parler à mes parents, ils ont cru qu'elle était folle. Alors ils l'ont emmené chez un psychiatre, qui ne l'a pas cru aussi, bien évidemment. Elle a été diagnostiquée de schizophrène et suivi par ce même psychiatre. Sauf que, comme Minho, les délais de ses visions se sont écourtés de presque un mois, jusqu'à en avoir une chaque semaine. Quand elle était encore dans un état assez normal, elle m'a dit que ça a commencé à s'écourter lorsqu'elle a entendu la radio de sa chambre fonctionner toute seule durant une vision... C'était un mois avant qu'elle ne meure... Elle m'a dit avoir entendu une voix qui l'appelait, qu'elle a qualifié de démon... Elle avait l'impression de ne plus être seule depuis cette vision, et qu'en plus, les visions duraient plus longtemps qu'avant... et ça a empiré lorsqu'elle a regardé un miroir par erreur... Elle était dans la salle de bain quand elle a eu sa vision... elle–... c'était la dernière vision qu'elle a eue... je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais depuis, elle n'était plus elle-même... Et... deux jours après, elle... Enfin, la suite, vous la connaissez...
VOUS LISEZ
Vision (Tome 1) - Stray Kids Fanfiction
FanfictionLee Minho, danseur avéré et passionné, n'a eu que la musique, ses études mais aussi sa famille et ses amis pour l'aider à ne pas perdre pied. Dans un monde où avoir un pouvoir était la norme, lui faisait partie du quart de la population sans pouvoi...