Vision (Tome 1) - Stray Kids Fanfiction

Chapitre 17

8 avril – 13:48

En ouvrant les yeux, complètement déboussolé, Jeongin perdit l'équilibre et tomba au sol, emportant avec lui ce qui semblaient être un cahier, un briquet et un trousseau de clés dans sa chute. Il se releva péniblement en grognant, secouant la tête pour se remémorer ce qui venait de se passer. Et en constatant qu'il se trouvait à nouveau dans le bureau de Mingyu, il se releva bien vite et remit tout en place, avant de sortir précipitamment en verrouillant la porte, le cahier noir entre ses bras.

En se retournant, il émit un cri de surprise en croisant Chan qui venait juste de monter, une main essayant de bloquer le sang coulant de sa narine. Sur un accord tacite, ils retournèrent tous les deux dans leur chambre à pas rapides, pouvant enfin discuter à l'abri des regard.

Le brun s'empressa de prévenir Hyunjin tandis que Jeongin fouillait dans son sac pour filer à son aîné des mouchoirs.

« Ça arrive souvent que du sang coule de ton nez après avoir remonté le temps ? Demanda-t-il en s'asseyant en tailleur sur son lit.

— Tout le temps. Je ne dois pas l'utiliser trop souvent, ça m'épuise énormément à chaque tentative.

— Vraiment désolé de t'avoir forcé...

— Mais non, voyons ! Il le fallait bien. »

Quelqu'un frappa à la porte de sa chambre, et Jeongin s'empressa de l'ouvrir, pensant que c'était Hyunjin. Mais en croisant le regard de son oncle, ce fut la douche froide.

Ce dernier ne prit aucune manière et s'engouffra dans la petite pièce en croisant les bras, toisant les deux jeunes hommes d'une manière bien sévère.

« N'essayez pas de me le cacher, je sais que vous venez de remonter le temps, déclara-t-il en leur lançant un regard noir. Il me semblait pourtant vous avoir dit que c'était dangereux sans raison, alors pourq–

— Tonton, avant que tu ne t'énerves pour de bon, est-ce que je peux te demander quelque chose ? En privé. 

Mingyu le fusilla du regard, et réfléchit un instant, avant d'ouvrir la porte et d'intimer son neveu de le suivre. Le rose le remercia du regard, et posa ses yeux sur Chan, puis le cahier, avant de suivre son oncle en direction de son bureau. Il était presque sûr que son aîné les avait suivi en douce, sans compter Hyunjin qui devait être non loin à présent.

Debout au milieu du bureau où il se trouvait quelques minutes avant, Jeongin prit le temps de reformuler ses idées dans sa tête, et finit par demander :

— La porte qui se trouve dans le débarras, où est-ce que ça mène ?

Mingyu le toisa durement en soufflant du nez. Ça se voyait qu'il en avait marre quand son neveu faisait des bêtises. Mais il finit tout de même par répondre plus calmement :

— Il y a une grotte en dessous du temple. Pendant la Guerre de Corée il y a longtemps, tous les bâtiments de Busan avaient été rasé, dont le temple Yang, qui n'était pas aussi grand à l'époque. Cette grotte, qui avait été creusé par nos ancêtres lors des rituels d'offrandes aux dieux, a permis aux rescapés de se réfugier pendant la guerre. Personne n'était au courant à part les habitants. Puis avec la reconstruction du temple, la grotte appartient officiellement aux Yang. Aujourd'hui, il me semble qu'elle sert de mini-chapelle lorsqu'un prêtre souhaite faire une demande bien spécifique, comme une protection plus grande pour quelqu'un ou pour lui-même, ou pour effectuer des rituels d'exorcisme extrêmement poussés.

Alors cette grotte était en réalité un lieu de culte religieux puissant ? Jeongin ne comprenait pas. En quelques siècles, il aurait autant décliné pour basculer du mauvais côté, c'était impensable.

— Tu y es déjà entré ?

— Bien sûr, il y a des années, quand j'avais ton âge, je crois. Je n'y suis pas retourné depuis.

— Oh... Et il y avait quoi dedans ?

Le rose déglutit, effrayé de connaître la réponse. Il n'y avait pas de raison, il savait que son oncle était quelqu'un de droit pourtant.

Il vit Mingyu se tenir le menton, fouillant sans doute dans ses souvenirs les plus profonds, et finit par répondre :

— Je me souviens que la première fois que j'y étais allé, c'était ma mère qui nous a ramené là-bas. Mon père était encore un prêtre très jeune, loin de devenir le chef Yang, mais il n'était pas au courant pour cette grotte à l'époque. Ma mère voulait nous montrer la raison pour laquelle elle allait souvent dans le débarras, et on a vu une famille de renards pas très loin du fond de la grotte.

Jeongin cligna des yeux, abasourdi. Il s'attendait à tout, sauf à ça.

— C'est étonnant parce que les renards ne vivent pas dans des cavités aussi profondes, ils ont besoin de chasser à l'air libre. J'étais encore jeune à l'époque, mais ma mère a dit qu'ils étaient sûrement des envoyés du ciel, les gardiens des Yang. Alors que le sang des Yang ne coulait pas dans ses veines. Ça m'avait marqué, parce que contrairement à ton père et ton oncle, j'avais continué à y aller pendant des années, simplement pour discuter avec la maman renarde et ses trois petits. C'est lorsque ma mère est tombée malade que j'ai arrêté d'aller les voir.

— Oh. Tu crois qu'ils sont encore là ?

— Je ne sais pas. Ça fait de nombreuses années maintenant. Je ne suis pas sûr qu'ils soient encore là, pour être honnête. »

Le jeune homme hocha vaguement la tête. Si son oncle avait raison, il y avait des renards cachés dans cette grotte. Mais ce qu'il avait vu avant de remonter le temps, c'était tout sauf des renards inoffensifs.

« Maintenant, réponds à ma question et dis-moi pour quelle raison vous avez remonté le temps.

Il sursauta légèrement lorsque Mingyu le força à sortir de ses pensées.

Pas moyen de mentir à Yang Mingyu, il connaissait trop bien son neveu. Mais s'il lui disait la vérité, il était certain qu'il allait le répéter à son grand-père parce que, je cite, « C'est lui, le chef de la famille ». Et ça, il n'en était pas question.

— Tonton, je te promets que je te dirai tout, déclara finalement Jeongin. Mais là, je ne peux pas. C'est pas contre toi, vraiment, mais je ne peux pas te le dire ici.

Son oncle soupira avec ennui.

— Si ce n'est pas aujourd'hui, c'est quand alors ?

Le rose réfléchit à toute vitesse, et se dit qu'avec un peu de chance, Mingyu l'accompagnera lui et ses amis pour rentrer sur la capitale.

— Pendant le trajet, si tu viens avec nous ! Je te dirais tout, promis ! »

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