8 mars – 17:41
Minho ouvrit une porte à la volée avant de la claquer brutalement. Il lança son sac violemment contre le mur et alluma l'immense enceinte de la pièce avant de connecter son téléphone. Il expira bruyamment et entreprit de s'échauffer face au grand miroir : il devait se changer les idées.
Et quoi de mieux que de se plonger dans la danse. L'avantage de cette université est qu'elle possédait de nombreuses salles différentes à disposition de ses étudiants, dont plusieurs salles de danse.
Lançant une playlist au hasard, il effectua quelques mouvements de base, avant de démarrer une série de freestyles pour entraîner ses muscles. Puis après de nombreuses minutes, il arrêta sa playlist, légèrement essoufflé, et lança une musique bien spécifique.
Il y avait une chorégraphie qu'il souhaitait apprendre, et il comptait bien profiter de ce moment pour s'y concentrer pleinement. Il débuta sans peine la chorégraphie, avant d'enchaîner encore et encore les mêmes pas. Il ne s'accorda aucune pause, hors de question de s'arrêter. Et il fallait qu'il l'apprenne.
Pourtant, au bout de trois quarts d'heure, il hurla de rage. Il stoppa cette musique qui lui cassait les oreilles à présent, puis il se laissa glisser contre le mur, ramenant ses genoux à lui.
Désormais, le silence faisait place. Ses pensées fusèrent de part et d'autre. Il en avait marre.
La porte face à lui s'ouvrit doucement, avant de se refermer. Minho fixa le nouveau venu d'un œil glacial, qui n'était autre que Chan. Qu'est-ce qu'il fichait là ?
« Hey.
Pas de réponse.
Le grand brun s'approcha et s'assit à côté de lui, gardant tout de même une distance de sécurité.
— Nous sommes désolés pour tout à l'heure, Minho. Nous ne voulions pas te faire du mal.
— C'est ce que j'avais pu comprendre, merci.
Le violet vit bien que Chan voulait poser une main sur son genou, juste pour le rassurer. Mais il savait qu'au moindre contact, il risquait de réagir au quart de tour à nouveau.
— J'ai parlé avec Changbin et Jisung, expliqua le brun d'une voix extrêmement douce. Tu n'es pas obligé de nous dire la raison pour laquelle tu... refuses tout contact physique, mais nous respectons ton choix. Nous te laissons le temps pour nous en parler, si besoin. Et si tu ne veux pas, c'est ok aussi.
— Mmh.
— Mais tu peux nous faire confiance. Nous serons là pour t'aider, et si tu ne veux pas d'aide, alors juste pour t'écouter.
Minho serra son téléphone dans sa main. Il le savait bien, ça, mais c'était lui le problème, pas eux...
— Tu possèdes un pouvoir psychique ?
Il se tourna vers le brun, cherchant à comprendre son changement brusque de sujet. Et a priori, il avait su lire en lui, voyant bien qu'il s'apprêtait à craquer.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Chan sourit légèrement : Minho venait enfin de prononcer plus d'une onomatopée et sur un ton bien plus agréable.
— Ce que tu as employé face à Jisung et moi, c'était une technique d'autodéfense, un pur réflexe de sport de combat. Je le sais parce que je fais de la boxe thaï. Tu n'as pas cherché à nous attaquer, de quelque façon qu'il soit.
— J'aurais pu vous blesser, ça revient au même. Et non, je n'ai pas de pouvoir.
— J'en doute fo– attends, quoi ?
Avec le temps, le danseur avait l'habitude de ce genre de réaction. Quelque peu amusé, Minho consulta brièvement l'heure sur son téléphone : dix-huit heures passées.
— C'est super ! S'exclama Chan, le prenant au dépourvu. C'est la première fois que je rencontre un sans-pouvoir !
Fronçant les sourcils, Minho se tourna vers lui, cherchant à voir s'il se moquait de lui ou non. Et visiblement, ce n'était pas le cas.
— Pardon ?
— Ça doit être incroyable d'être sans-pouvoir, tu ne te sers que de tes cinq sens, sans jamais tricher. Et tous tes sens sont plus développés que la normale.
— C'est quoi, ton pouvoir ?
— Rembobinage. Je rembobine tout élément matériel suite à un certain mouvement de cinétique. Comme un verre qui se casse par exemple.
— C'est pratique.
— Ouais, mais parlons de toi, Minho. Comment tu vis le fait de ne pas avoir de pouvoir ?
Le violet soupira, se détendant peu à peu. Il leva les yeux au plafond, farfouillant dans sa mémoire.
— Outre le fait que mes camarades me traitaient de faible au collège, et que dans les bagarres, je n'avais aucun atout, c'est épuisant au quotidien. Peu importe les circonstances, on te rappelle toujours que sans pouvoir, tu n'arrives à rien. Et ça, ça m'a valu de nombreux problèmes par le passé. Alors il faut trouver des substituts. Dans mon cas, j'ai fait du krav maga durant mes années de collège et lycée pour palier à ma force inexistante. Et en prime, je me suis concentrée sur mes études pour être toujours au-dessus. Il fallait que je prouve ma valeur, on va dire. Mais même avec ça, on te fait bien comprendre que par rapport aux autres, tu n'es rien.
Le compositeur hocha la tête, pensif.
— Il y a bien des choses positives, non ?
— S'il y en avait, je doute que la société aurait préféré avoir des pouvoirs.
— Mouais, tu n'as pas tort.
Minho soupira, leur discussion plongeant dans un court silence de tranquillité.
— Avant que j'oublie, Minho, passe-moi ton portable.
Malgré sa réticence, le danseur déverrouilla son cellulaire et le tendit à Chan, qui fit quelques manipulations avant de le lui rendre.
— Comme ça, t'auras mon numéro et celui de Changbin et Jisung, en cas de besoin. »
Il se leva péniblement, tel un vieux pépé, et se tourna vers Minho avec un sourire.
« N'hésite pas à venir nous voir, tu seras toujours le bienvenu.
— Ouais, merci.
— Sur ce, je te souhaite une bonne soirée ! Et bon courage pour apprendre ta choré ! »
Il le salua une dernière fois avant de partir.
Minho observa un point invisible, avant d'allumer son téléphone. Il chercha activement le contact d'un de ses amis, puis lorsqu'il le trouva, lui envoya prestement un message.
À Hyunjin
Salut Hyunjin, y a moyen que ta mère me fasse une nouvelle colo ce soir ?
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Vision (Tome 1) - Stray Kids Fanfiction
Fiksi PenggemarLee Minho, danseur avéré et passionné, n'a eu que la musique, ses études mais aussi sa famille et ses amis pour l'aider à ne pas perdre pied. Dans un monde où avoir un pouvoir était la norme, lui faisait partie du quart de la population sans pouvoi...