La journée du lendemain ne fut pas plus sereine pour Valentina. Cette dispute, même si en réalité c'était surtout elle qui s'était énervée, l'avait travaillé une partie de la nuit et déconcentrée toute la matinée. Les travaux pratiques de l'après-midi avaient réussi à lui sortir Nolan de la tête, mais elle eut de nouveau du mal à se concentrer sur ses devoirs, une fois de retour chez elle. Cette-fois pourtant, elle savait que se rendre à l'église ne l'aiderait pas. Ce n'était ni sa mère ni son frère qui faisait trop de bruit, c'était son cerveau. Alors elle abandonna l'idée de travailler et quitta sa chambre pour rejoindre sa mère en cuisine.
— Tu veux que je t'aide à faire quelque chose ? demanda-t-elle.
Sa mère lui décocha un regard surpris, puis suspicieux.
— Quoi ? se froissa Valentina. J'ai dit quelque chose de mal ?
Sa mère sourit enfin avant de se tourner de nouveau vers les aubergines qu'elle était en train de découper. Elle posa son couteau et se lava les mains avant de se tourner vers Valentina.
— Tu vas bien ?
Valentina hésita une seconde.
— Euh... Bah oui, pourquoi ?
— Pour être sûre, répondit-elle avec un sourire. Si tu veux m'aider, tu peux continuer de découper les aubergines. Des tranches les plus fines possibles et régulières.
— D'accord.
Comme les travaux pratiques de l'après-midi, se concentrer sur une activité manuelle aida Valentina à penser à autre chose. Au bout de quelques minutes de silence, sa mère la questionna sur l'école et ses camarades. Une discussion détendue qui fit du bien à la jeune femme. Après le repas, Valentina prétendit qu'elle allait passer la nuit chez le prêtre. Puisqu'elle avait mangé à la maison et, en plus, aidé à préparer le repas, elle ne s'attendait pas à ce que sa mère s'y oppose.
Elle ne l'empêcha pas de rejoindre Francky, en effet, mais fit remarquer, comme souvent, que si Valentina continuait de considérer la maison comme un hôtel, elle allait lui faire payer un loyer. Peut-être parce qu'il n'y avait eu ni cri ni sarcasme de toute la soirée, Valentina ne répondit rien et se contenta d'un au revoir calme avant de quitter les lieux.
Ce soir, Valentina allait patrouiller. Seule contrairement à la veille. Elle passa d'abord par l'église, pour y déposer son petit sac, car elle comptait dormir là-bas après sa patrouille. Francky et elle discutèrent du repas de la veille, bien sûr. Elle s'excusa, tout d'abord, d'être partie si vite et sans prendre le temps de lui dire au revoir. Francky ne lui en tint pas rigueur et précisa même que grâce à cette mise au point, il avait ensuite pu orienter la conversation dans une tout autre direction avec Nolan. Il avait par exemple tenté de faire comprendre à la future recrue que Valentina ne se mettait pas en colère sans raison, mais qu'elle n'avait peut-être pas assez confiance en lui pour lui en dire plus.
— Tu lui as dit que je ne pouvais pas lui faire confiance ? s'étonna-t-elle, reprenant ce ton de colère.
— Oui, admit-il sans que cela ne semble lui poser de problème. C'est la vérité de toute façon. Tant qu'il ne pourra pas admettre qu'au fond de lui, ce qu'il veut, c'est être un héros, il sera un Maxim en puissance. Pire encore, car Maxim le savait, lui. Mais si je me contente de le lui dire, il réfutera.
— Et en quoi y a un rapport avec moi qui lui fais pas confiance ? s'impatienta Valentina.
— Dès lors qu'il admettra ce qu'il veut vraiment, on n'aura qu'à lui parler de nos activités nocturnes et tu n'auras plus rien à lui cacher. Vous serez libres et tu n'auras plus de secrets pour lui.
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Ombre et lumière
Teen FictionValentina n'a peur de rien ni de personne. Elle est forte et indépendante. Du moins, c'est l'image qu'elle dégage. La vérité est que les sarcasmes, les blagues et même ses actes de rébellion ne parviennent jamais à occulter la colère et la tristess...