Avant d'ouvrir les yeux, Valentina s'étira doucement. Elle aimait prendre son temps, même si son téléphone n'avait aucune envie de la laisser dormir. La musique de son réveil était une de celles par défaut et ne donnait pas du tout envie de se lever. Il faudrait qu'elle la change, se dit-elle pour la millième fois.
Elle remarqua que son matelas était différent de d'habitude, un peu plus dur, puis se souvint qu'elle n'avait pas dormi chez elle. Elle ouvrit les yeux, soudain tout à fait réveillée, lorsqu'elle se souvint qu'elle avait rendu visite au prêtre que lui avait recommandé Virginie.
En repensant à la tête de ce dernier à son arrivée, elle laissa échapper un sourire, puis s'assit dans le lit pour observer la pièce plongée dans la pénombre. Elle ne se souvenait pas d'être venue se coucher, ce qui ne voulait pas dire grand-chose, en réalité. Il lui arrivait parfois d'être si fatiguée au moment de se mettre au lit, qu'elle en oubliait les dernières minutes de la journée. Et la veille avait été chargée en émotions.
Valentina revit, en pensées, la baiser, tendre, qu'avaient échangé cette fille avec Tiago et son cœur se serra. Même si elle se défendait d'être tombée amoureuse de lui, elle n'en restait pas moins meurtrie par cette traitrise.
Elle secoua la tête pour évacuer cette image, puis reprit son inspection des lieux. Sa vision s'était adaptée à l'obscurité et elle pouvait déjà mieux distinguer les objets. Ils étaient peu nombreux. À part le lit sur lequel elle était assise à présent, il y avait une petite armoire, un minuscule bureau qui rappelait les tables de cours au collège, une chaise dans le même genre inconfortable, sur le dossier de laquelle étaient posés ses vêtements, et une commode. Sur cette dernière, son regard fut attiré par un présentoir avec deux sabres japonais de tailles différentes. C'était une décoration étonnante dans ce lieu et cela lui tira un nouveau sourire. Juste devant les katanas, son téléphone clignotait toujours, mais la musique s'était tue depuis quelques secondes déjà. Au pied de la commode, elle découvrit son sac de sport.
Ce n'est qu'à cet instant qu'elle réalisa qu'elle n'aurait d'autre choix que de passer chez elle pour changer de sac et prendre ses affaires de cours. Par chance, elle habitait à cinq minutes à peine du lycée.
Elle se leva, posa ses pieds nus sur le carrelage gelé et fit quelques mouvements d'étirement. Elle était toujours dans sont T-shirt de la veille et en petite culotte. Elle s'était baladée ainsi afin de tester l'inconnu chez qui elle pensait passer la nuit. Son regard sur elle avait été surpris, peut-être choqué, mais aucune trace de perversion ni même de désir n'avait été visible. Il aurait pu être très bon acteur, mais cela avait suffi à Valentina pour se sentir en sécurité. Lorsqu'elle s'était blottit contre lui, il n'avait pas montré de réaction particulière non plus. Aucune accélération de la respiration ni de ce qu'elle put sentir de son rythme cardiaque. Si la situation n'était sans doute pas habituelle pour lui, cela ne le perturbait pas outre mesure.
Valentina vérifia l'heure sur son téléphone, puis attrapa un des sabres pour le soupeser. Elle fut surprise de le trouver plus lourd qu'elle l'avait imaginé. De plus en plus intriguée, elle ôta l'arme de son fourreau et passa un doigt sur le fil de la lame qu'elle trouvait bien plus fin que tous les sabres d'apparat qu'elle avait vu jusqu'ici.
— Oh ! fit-elle à voix basse.
Le katana était bien mieux aiguisé que la plupart des couteaux de sa cuisine, pensa-t-elle en rangeant l'arme. Qu'est-ce qu'un prêtre pouvait bien faire avec des épées aiguisées dans sa chambre ?
Piquée de curiosité, elle entreprit d'ouvrir les tiroirs de la commode pour voir quel secret le religieux pouvait bien cacher. Elle fut surprise de ne rien trouver d'autre que des chaussettes et des caleçons dans le premier tiroir. Dans les deux autres, elle découvrit des sweat-shirts à capuches, une corde à sauter et des pantalons de jogging. Le prêtre était donc un sportif.
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Ombre et lumière
Ficção AdolescenteValentina n'a peur de rien ni de personne. Elle est forte et indépendante. Du moins, c'est l'image qu'elle dégage. La vérité est que les sarcasmes, les blagues et même ses actes de rébellion ne parviennent jamais à occulter la colère et la tristess...