Valentina garda ses distances avec Nolan pendant les vingt-quatre heures qui suivirent. Exception faite des SMS qu'ils échangeaient tous les jours. La situation était bien trop étrange à son goût. Enfin, peut-être pas. C'était bien le problème !
Elle était attirée par Nolan, Aucun doute. Elle sentait bien qu'elle lui plaisait aussi. D'un autre côté, il avait débarqué chez Francky en tenant Léa par la main. Ce n'était pas rien. Partant de là, Valentina voyait plusieurs possibilités. La plus évidente, et celle qui lui plaisait le moins sans doute, était que Nolan soit le même genre de sale type que son père ou ce Tiago avec qui elle était sorti quelques temps en première. Il était déjà en couple avec Léa, mais ne se refusait pas un petit quatre heures de temps en temps. Et cette fois, c'était elle le quatre heures.
La deuxième solution, à peine plus plaisante, était qu'il était effectivement en couple avec Léa et qu'il ne ressentait rien pour Valentina qui se faisait son petit scénario de son côté en s'imaginant qu'elle lui plaisait. Ça aussi, ça lui était déjà arrivé, une fois, en troisième.
La possibilité qu'elle préférait était que Nolan ne soit pas en couple avec Léa et en pince pour elle. Mais dans ces cas-là, que faisait-il avec la main de cette fille dans la sienne ?
Toutes ces hypothèses tournaient en boucle dans sa tête depuis qu'elle avait partagé un baiser furtif avec lui. Il avait raison : ça n'avait même pas été particulièrement agréable. Mais elle savait qu'elle voulait recommencer. À condition d'être la seule à poser ses lèvres sur les siennes, bien sûr.
Elle se souvint d'une discussion avec Virginie.
— Cesse donc de penser tout de suite au pire, avait-elle déclaré lorsque Valentina avait imaginé une dispute entre sa mère et elle au moment de sa seconde visite.
— C'est pourtant bien ce qui risque d'arriver, avait-elle répondu.
— Peut-être, mais t'énerver à l'avance n'aidera pas à ce que ça n'arrive pas, avait contré la psy. Pense plutôt que ça va bien se passer, présente-toi avec un sourire et de bonnes intentions et ça ira sans doute très bien.
Et Virginie avait eu raison. Ce jour-là, il n'y avait pas eu de dispute. Des sarcasmes, oui, mais pas de dispute.
Alors Valentina décida d'appliquer la même méthode pour Nolan. Elle savait qu'il travaillait ce matin et irait donc le retrouver à la fin de son service au McDonald's. Ensuite, ils s'expliqueraient et elle lui demanderait quel genre de relation il entretenait avec Léa.
Lorsqu'elle pénétra dans le restaurant, elle eut peur d'arriver trop tard et fut rassurer de le voir patienter devant la caisse. Son bus avait été bloqué par un camion poubelle pendant quinze minutes et elle avait eu peur d'avoir séché des cours pour rien. À présent qu'elle était là, et lui aussi, sa bonne humeur revint au triple galop. Elle le salua d'un bisou sur la joue, bien plus tendre que celui dont elle l'avait gratifié sur les lèvres.
— C'était un réflexe, ça aussi ? demanda Nolan guilleret.
— Non, p'tit malin, ricana-t-elle. Ça, c'était parce que je suis de bonne humeur.
Elle voulait l'être, du moins.
— Tu veux quelque chose à manger ?
Elle accepta et passa commande, puis elle se rendit aux toilettes pour se laver les mains avant de le rejoindre en salle. Nolan s'étonna de sa présence et en conclut qu'il lui avait manqué, ce qui était vrai, mais elle refusait de l'admettre pour le moment. À la place, elle attaqua sur le sujet qui la travaillait depuis deux jours.
— T'en es où avec Léa ? demanda-t-elle sans le moindre préambule tout en essayant de paraître détendue.
Nolan marqua un temps d'arrêt avant de répondre. Cette courte pause suffit à Valentina pour perdre toute sa bonne humeur forcée.
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Ombre et lumière
Teen FictionValentina n'a peur de rien ni de personne. Elle est forte et indépendante. Du moins, c'est l'image qu'elle dégage. La vérité est que les sarcasmes, les blagues et même ses actes de rébellion ne parviennent jamais à occulter la colère et la tristess...