De retour à l'hôpital, quelques heures plus tard, Valentina voulut foncer dans la chambre de Nolan, mais Francky l'intercepta. Ses parents étaient avec lui et il était toujours inconscient. Le prêtre en profita pour poser de nouvelles questions à Valentina qui se prit à espérer que le tueur qu'était en réalité Francky allait refaire surface pour venger son petit ami. Cela ne dura pas longtemps. Juste assez pour qu'elle se rende compte qu'elle en appelait au meurtre et que c'était contraire à ses principes.
Se battre n'était pas un problème, mais projeter un meurtre, c'était une tout autre histoire.
De retour dans la chambre de Nolan, Valentina fit la connaissance de ses deux parents. Tous les trois restèrent, en silence le plus souvent, à attendre que le chirurgien se décident à tenter la deuxième intervention. Nolan avait toujours un éclat de métal coincé quelque part dans la colonne, Valentina n'avait pas très bien saisi où, mais cela n'importait pas tant à ses yeux. Ce qu'elle comprenait très bien, en revanche, était que Nolan risquait de ne pas se réveiller de cette nouvelle opération. Même s'il se réveillait, il était aussi possible qu'il ne puisse plus marcher. Ni elle ni les parents de Nolan n'abordèrent le sujet, mais tout le monde craignait les mêmes choses.
Franck s'évapora assez rapidement, mais Valentina comprenait qu'il avait des choses à faire à l'église. Il était toujours très affairé et il y avait des visites régulières, là-bas. Valentina envoya un message à Nelly pour lui expliquer pourquoi elle n'était pas encore là et pourquoi elle ne pensait pas être là le lendemain non plus.
« J'espère que ça ira mieux »
Valentina pouffa en lisant ce message. C'était à la fois gentil, stupide et attentionné. Tout le monde espérait que ça aille mieux. Malheureusement, dans ces conditions, l'espoir n'était pas souvent suffisant.
Lorsque, enfin, Nolan fut de nouveau conduit au bloc, ses parents rentrèrent chez eux pour quelques heures. Valentina préféra rester. Elle n'aurait pu supporter de rester seule avec sa mère dans un moment pareil. Elle s'installa dans un coin de la pièce, sur un fauteuil et échangea un peu avec Hervé par message. Il se montra aussi maladroit que Valentina l'avait anticipé, mais discuter avec lui lui fit du bien.
Sa mère passa la rejoindre, comme promis, en fin de journée. Elle lui envoya d'abord quelques messages pour prendre des nouvelles de la situation. Mathilde Carasco se montra très discrète et n'insista ni pour venir ni pour obtenir des détails. Valentina eut presque l'impression de découvrir une nouvelle personne. Lorsque sa mère passa la porte de la chambre, avec sa glacière dans les bras, Valentina se jeta dans ses bras. C'était la seconde fois en vingt-quatre heures, mais elle en avait besoin.
La mère et la fille partagèrent un repas rapide dans la chambre de Nolan, toujours au bloc. Pendant tout ce temps, Valentina n'eut aucune nouvelle. Les parents du blessé ayant finalement été contactés, ce n'était plus vers elle qu'on se tournait pour délivrer les dernières informations. Elle allait cependant consulter une infirmière à l'accueil de temps en temps, pour tenter d'en découvrir un peu sur l'avancée de la procédure. Elle ne put que confirmer qu'il était toujours en pleine chirurgie.
— C'est bon signe, pour le moment, insista l'infirmière, pleine de compassion. Personne n'a été appelé en renfort, il n'y a pas eu de mouvement de panique, donc son état n'as pas dû s'aggraver de façon significative.
Valentina aurait voulu la secouer, la forcer à courir au bloc pour demander de véritables informations, mais elle n'en fit rien. Cette infirmière faisait manifestement de son mieux pour la renseigner sans trahir le secret médical. C'était gentil de sa part. Malgré tout, cela ne changeait rien à l'inquiétude de Valentina. Si bien qu'elle cessa très vite de lui poser des questions.
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Ombre et lumière
أدب المراهقينValentina n'a peur de rien ni de personne. Elle est forte et indépendante. Du moins, c'est l'image qu'elle dégage. La vérité est que les sarcasmes, les blagues et même ses actes de rébellion ne parviennent jamais à occulter la colère et la tristess...