Chapitre 4

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En insérant la clé dans la serrure, Valentina avait le sourire. Son après-midi avec Tiago avait été très agréable. Depuis bientôt deux semaines qu'elle était de retour à la vie normale, c'était la première fois qu'elle s'amusait.

Le joli-cœur avait commencé par l'inviter au cinéma en arguant que ça devait faire un bon moment qu'elle n'avait pas été dans une salle obscure. L'attention avait été sympa. Le film moins. Arrivé à la moitié de la projection, Valentina s'était penchée vers son voisin pour l'embrasser. Tiago lui avait rendu son baiser et elle avait découvert la douceur de ses lèvres. Cette sensation lui avait bien plus manquée que le cinéma, avait-elle réalisé.

Après le film, main dans la main, ils s'étaient baladés dans le village. Tiago habitait à la limite nord de ce quartier principalement piéton. Ils avaient fait un arrêt dans une boutique de comics que Valentina appréciait à peine moins que son partenaire du jour. Une pizza à emporter plus tard, ils se retrouvaient chez Tiago dans le grand appartement de ses parents. Il lui avait fait visiter et, une fois dans sa chambre, l'ambiance avait vite changé. Leurs baisers s'étaient faits plus gourmands, leurs mains plus curieuses et il n'avait guère fallu longtemps avant qu'ils succombent à leurs désirs.

Valentina s'était presque attendue à se faire expulser de l'appartement une fois Tiago rassasié, mais il n'en avait rien été. Il lui avait proposé de jouer à un jeu vidéo et elle avait opté pour Gran Turismo, un jeu simple, selon Tiago. Si simple, en vérité qu'elle avait réussi à le battre à plusieurs reprises.

Durant cette soirée, elle devina une version du jeune homme qu'elle ne s'était pas attendue à découvrir. Sous ses airs de macho moderne, séducteur sûr de lui, se cachait en réalité un véritable petit garçon espiègle, plein d'humour et délicat.

En refermant la porte derrière elle, dans l'obscurité de l'appartement familiale, Valentina repensait à la pulpe des doigts de son nouveau petit ami parcourant sa peau frissonnante après leurs ébats. C'était ce qui lui donnait ce sourire dont elle avait du mal à se défaire depuis qu'elle l'avait laissé au pied de son immeuble. Même à quatre heures du matin, il avait tenu à la raccompagner. C'était un gentleman.

Lorsque la lumière de la cuisine s'alluma, Valentina sursauta et se tourna vivement. Sa mère, qui venait sans le moindre doute de se réveiller, la toisait avec un regard réprobateur. Valentina soupira. Rassurée de trouver sa mère et non un cambrioleur, mais aussi agacée par anticipation de ce qu'allait trouver sa mère à lui dire.

— Il est un peu tard, non ?

— Ça va, je trouve, sourit-elle.

Que pouvait-elle bien répondre de toute façon. Cette question n'en était pas vraiment une.

— T'étais où ?

— Chez Tiago, répondit Valentina sur le même ton froid que sa mère.

Les yeux mi-clos de sa mère devinrent soudain deux soucoupes. Elle n'avait pas prévu une réponse aussi franche, peut-être. Valentina tira profit du silence de sa mère pour se diriger vers sa chambre, mais Mathilde Carasco l'arrêta en chemin pour en savoir plus.

— Tu as passé toute la nuit chez ce garçon ?

— Techniquement, non puisque je suis là, soupira Valentina. Mais sinon, on a passé la journée ensemble jusqu'à maintenant, oui.

Sa mère était gênée, ce qui amusa Valentina.

— Et tu... enfin vous...

— Oh maman ! J't'en prie ! grogna Valentina. Oui, on a couché ensemble, bien sûr ! J'suis plus une gamine, tu sais.

Ombre et lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant