The Teacher [Yoonmin]

4 : Chick

Je pense à maman dans chacune de mes étapes de préparation pour la journée. Je me poudre le nez et maquille mes lèvres de baume teinté pour me donner du courage en poussant la provocation un peu plus loin. Puisqu'il ne voulait pas que je me soigne, je le ferai, et personne n'a rien à me dire. Je fais encore ce que je veux de mon apparence.

Je referme les boutons tout en haut de ma chemise pour être élégant et maintenir la bonne impression que Monsieur Lim a de moi. Si j'ai l'appuie du supérieur de Yoongi, après tout, je ne risque rien.

Tu as raison maman, je suis Jimin, et Jimin sait qui il est et ce qu'il vaut.

Si je laisse un tant soit peu laisser entrevoir à monsieur Min à quel point mon échec d'hier m'a brisé, il s'en servira toute l'année comme argument pour me contredire.
Alors je dois endosser mon rôle d'homme confiant. Celui qui remonte ses manches.

En fait, ce n'est pas tellement un rôle. Je me les remonte vraiment. Mais ma bataille n'est pas celle qu'il pense.

C'est notre bataille, avec maman.

Alors ce matin, décidé, je suis là une heure en avance. Cette fois, je ne passe pas par la salle des profs. Je me dirige directement vers la porte jaune de la salle habituelle, pour attendre devant avant d'être accueillit par le plus aigris des maitres de stage.

Je dois reconnaître que plus j'avance, plus je me sens écrasé par le stress. Seigneur, je me demande pourquoi je semble condamné à ressentir constamment le poids de son imposante personnalité. Mon courage est aléatoire. Yoongi me fait sentir si petit. Mais je serre les poings et j'avance, déterminé, en répétant déjà quelques bribes de mon discours dans ma tête. J'ai quelques répliques toutes faites auxquelles j'ai réfléchi toute la nuit, prêtes à lui balancer en pleine figure s'il me reprend sur mon mauvais cours d'hier.

Je m'attends à le trouver devant sa salle, rangeant son paquet de clopes dans son blouson 5 minutes avant la sonnerie qui signale le début des cours.

Mais à la place, je découvre deux petites silhouettes recroquevillées sur le banc du couloir, tremblotantes l'une contre l'autre. Juste devant la porte jaune. Que font-ils là, si tôt? Habituellement, les élèves n'ont pas le droit de trainailler dans les couloirs avant la sonnerie.

Intrigué, je m'approche et je réalise que ce sont deux petits garçons de la classe que je connais. Mais je suis très surpris de les trouver là. Ils sont, de ce que j'ai pu voir, habituellement d'une discrétion à en être invisibles.

-"Hey, et bah alors? Qu'est-ce qui se passe?"

Je m'accroupit à leur hauteur avec douceur. L'un deux pleure à chaudes larmes et l'autre ronge ses ongles. Je suis si étonné. Ils semblent être de gentils garçons, sans problème, sans histoire, sans conflit.

Celui qui pleure a les cheveux bruns, la peau marron foncé et des tâches de rousseur éparpillées autour du nez. Tellement mignon. L'autre a des joues rondes et les cheveux châtains, une petite tête d'écureuil inoffensif.

-"M-monsieur.. J-jimin.."

-"Pourquoi tu pleures Félix?" Je suis fier de moi, je commence à retenir tous leurs prénoms.

-"S-s'il vous plait m-monsieur Jimin, n'appelez pas n-nos parents.."

-"Appeler vos parents? Mais pourquoi je ferais une chose pareille, qu'est-ce qui se passe? Les enfants, je ne suis pas votre professeur, je ne suis là pour mettre des sanctions, n'ai pas peur mon grand. Qu'est-ce qu'il y a, expliquez moi?"

-"Professeur Min vient de nous convoquer.. Il va nous punir.." Le petit qui se rongeait les ongles jusqu'à présent laisse à son tour couler une larme le long de sa joue dodue et enfantine.