L'amour sous contrat

Chapitre Trente Neuf

Magnus

J'écarquille les yeux et recule sur le sol tandis que j'ouvre et ferme la bouche comme un poisson dans l'eau. Mes propres yeux me brûlent alors que des mutines s'en échappent et que je laisse échapper un :

— Quoi ?

— Je suis amoureux de toi, murmure Alec sans me regarder.

Je hoche la tête, laissant des larmes couler de mes yeux tandis que mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, n'en revenant pas de la tournure qu'ont pris les événements.

— Mais .. Commencé-je à dire avant de me raviser, déglutir ma salive et reprendre. Mais tu m'as ignoré, tu .. attends, Alexander, ça n'a aucun sens.

— J'ai peur, Magnus. L'amour c'est quelque chose que je n'ai jamais vécu. Je ne pensais même pas que je pouvais tomber amoureux.

Je pose une main sous le menton d'Alec pour remonter son visage vers moi et caresse sa joue doucement :

— Est-ce qu'on peut se lever s'il te plait ? Je ne supporte pas de te voir à genoux.

— Je suis prêt à rester comme ça jusqu'à ce que tu me crois.

— Oh, Alexander ... qui as dis que je remettais ta parole en doute ?

— Je suis tellement effrayé.

— Pourquoi ? Je .. Alexander, je ne te ferais jamais de mal. Pas sciemment en tout cas et je .. Je me sens chanceux que tu m'ai fait confiance avec tes sentiments.

Alexander hoche la tête et s'essuie les yeux avant d'accepter de se lever malgré le tremblement de ses jambes.

— Je ...

Mon téléphone sonne, me faisant froncer les sourcils tandis que je le sors pour l'éteindre et lache un :

— Merde, c'est le Uber.

— Oh.. rentre chez toi si tu le souhaites. Je te promets de ne pas t'en empêcher cette fois, dit-il d'un voix vaincue et résignée. Tu es libre, Magnus.

— Tu crois vraiment que je vais rentrer chez moi après ce que tu m'a dis ? C'est hors de question. Je ... Attends je vais juste aller lui donner un billet pour ne pas l'avoir fait se déplacer pour rien.

Alexander hoche la tête et me suit jusqu'au rez-de-chaussée avant de se diriger vers sa sacoche et de sortir son porte feuille pour me tendre un billet de cinquante. Je m'apprête à refuser puis me ravise, ne voulant pas qu'il pense que je le rejette.

Je profite d'être dehors pour reprendre mes esprits et analyser ce qu'il s'est passé. Entendre les mots d'Alec m'ont fait cesser de respirer quelques secondes tandis que mon être entier est passé de furieux à agréablement chaud. Comme si il avait embaumé mon coeur de son amour et avait laissé mon propre palpitant lui rendre l'attention. C'est merveilleux et terrifiant. Putain, que je le comprend quand il me dis qu'il a peur de l'amour. Après tout, la dernière fois que j'ai dis je t'aime à une personne elle m'a trompé avec un "vrai homme" selon ses dires et la fois d'avant mes parents m'ont jeté à la rue. Ces mots sont comme une malédiction pour moi quand je les prononce alors je refuse de les dire en retour, ne voulant pas tout gâcher entre Alec et moi.

S' il m'abandonne, je ne m'en remettrai pas.

Je rentre de nouveau dans la maison, me sentant gêné et ne sachant pas quoi faire tandis que je vois Alec dans le jardin, essayant d'allumer sa cigarette. Je me rapproche de lui et lui demande doucement :

— Est-ce que tu vas mieux ?

— Ca irait mieux si j'arrêtais de trembler pour pouvoir allumer cette merde.